Maroc

Addou :«RAM renforce ses fréquences avec les marchés africains»

Abdelhamid Addou, PDG de Royal Air Maroc

Chez Royal Air Maroc, on accueille favorablement l’entrée en vigueur du Marché unique du transport aérien africain (MUTAA). Son PDG, Abdelhamid Addou, explique comment la compagnie nationale compte tirer son épingle du jeu.

Les Inspirations ÉCO : Comment  RAM voit-elle l’entrée en vigueur annoncée du Marché unique du transport aérien africain (MUTAA) ?
Abdelhamid Addou: En tant qu’acteur majeur du ciel africain, RAM considère que les obstacles liés aux droits de trafic entre États africains sont un frein majeur au développement du secteur du transport aérien et au développement de nos pays africains d’une manière générale. La facilitation de la circulation des personnes et des biens ne peut que participer à l’émergence économique de l’Afrique que nous souhaitons de tous nos vœux. Il ne faut pas oublier que le fret aérien qui constitue un axe majeur dans la stratégie de RAM, est un levier important dans l’activation des échanges économiques. RAM a renforcé sa présence sur le continent par le lancement de quatre lignes aériennes régulières qui sont exclusivement dédiées au fret (Mali, Sénégal, Burkina Faso et Niger). Ainsi, à RAM, nous soutenons toutes les initiatives qui participeraient à lever ces entraves dans le respect des intérêts des États.

Quelles mesures sont-elles prévues par la RAM pour tirer son épingle du jeu si le ciel africain se libéralise ?
RAM focalise sa stratégie sur le renforcement de son hub à Casablanca, en démultipliant les fréquences entre l’ensemble de ses marchés africains d’un côté et le reste des destinations à travers le monde, de l’autre. L’amélioration continue de la qualité de service aussi bien en termes de fréquences et de temps de connexion au Hub de Casablanca, que de qualité du service rendu sur tout le parcours client (depuis l’agence jusqu’à l’escale d’arrivée). Cette amélioration continue nous permet aujourd’hui de maintenir un trend positif de croissance de notre trafic entre les marchés africains et le reste du monde à travers notre hub. Nous arrivons ainsi à renforcer notre présence sur les marchés traditionnels mâtures tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun…ainsi que sur des marchés à très fort potentiel comme le Nigéria ou le Ghana.

Ne pensez-vous pas que cette libéralisation favorise davantage vos concurrents africains ?
Nous nous appuyons sur des atouts indéniables tels que la position géographique du Hub de Casablanca, idéalement situé pour les flux entre l’Afrique et l’Europe de l’Ouest et les Amériques, la dynamique des relations entre le Maroc et un très grand nombre de pays du continent sous la conduite éclairée de SM le roi, la qualité de notre produit et de nos services mettant le client au centre de notre préoccupation, ce qui permet à RAM d’envisager sa présence en Afrique avec sérénité et ambition, d’autant plus que le prochain plan de développement de RAM nous fournira les armes pour renforcer davantage notre présence face aux autres compagnies aériennes présentes sur le continent.

RAM envisage-t-elle de nouer des partenariats avec de grandes compagnies aériennes africaines afin de mieux profiter de cet open sky africain  ?
RAM a depuis toujours intégré les partenariats avec d’autres compagnies aériennes comme un axe important de son développement, le meilleur exemple en est le Joint Business Agreement avec Qatar Airways sur la ligne Casablanca – Doha qui vise, entre autres, à renforcer la présence des deux compagnies sur les flux de passagers entre l’Afrique et l’Asie. Sur le continent, RAM a mis en place plusieurs accords de coopération avec les compagnies africaines, dont un partenariat avec Kenya Airways sur la route Casablanca – Nairobi, mais aussi avec TAAG Angola sur la route Casablanca – Luanda, ou encore avec Mauritania Airlines International. Il s’agit là d’une opportunité de co-développement et de renforcement mutuel en droite ligne avec la stratégie du royaume.

Globalement, comment évoluent vos activités africaines ?
L’année écoulée a connu un contexte difficile marqué par des difficultés économiques dans un grand nombre de pays desservis par la compagnie, qui ont été touchés par la baisse des cours des matières premières (pétrole, cacao, métaux, etc.). À cela s’ajoutent les dévaluations monétaires dans plusieurs pays affectant l’ensemble des acteurs aériens fortement exposés au risque de change, ce qui a exacerbé la concurrence dans le secteur aérien d’une manière quasi-généralisée et sur l’ensemble des marchés. Malgré ce contexte difficile, Royal Air Maroc a réussi à conforter sa position dans la majorité de ses marchés. L’année a été clôturée avec une croissance du trafic de +3%.


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