Les Cahiers des ÉCO

Une dynamique en plein essor

Le 4e prix national du micro-entrepreneur a consacré en fin de semaine dernières 29 profils de micro-entrepreneurs ayant lancé des projets à fort impact socioéconomique. Leurs projets sont divers et variés, tous portés par un soutien financier assuré par le micro-crédit. L’occasion de revenir sur les principaux profils primés et la dynamique derrière ces projets à fort impact.

7 histoires, 7 destins et un objectif commun : celui d’améliorer leurs conditions de vie par l’entrepreneuriat. Le Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire (CMS) et la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM) ont, cette semaine, renouvelé leur pacte de soutien aux micro-entrepreneurs.

Au total, ce sont plus de 29 candidats représentant les 12 régions du royaume qui ont ainsi été consacrés à Casablanca pour «la pertinence de leurs micro-projets». Leurs projets, ils les ont voulu générateurs de revenus, innovants et à fort impact socioéconomique. Un jury de 7 personnalités a en effet planché sur les différentes candidatures sur la base de critères bien définis. «Le principe de base dans la relation avec le micro-entrepreneur est de s’assurer qu’il dispose des qualifications nécessaires pour garantir la réussite de son projet», explique Youssef Errami, directeur exécutif du Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire.

Au-delà même de la simple sélection, un accompagnement est aujourd’hui assuré pour que ces porteurs de projets puissent développer leurs entreprises dans les meilleures conditions. «En partant du principe de proximité requise, les acteurs assurent des services qualifiés non financiers, qui consistent à proposer des sessions d’accompagnement, d’encadrement et de formation thématique», précise Youssef Errami.

Plus concrètement, le Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire créé par la Fondation Mohammed V pour la solidarité en concertation avec les acteurs de la microfinance au Maroc appuie les efforts des associations de microcrédit (AMC) pour promouvoir leurs activités. Ce travail s’effectue aujourd’hui à travers trois axes d’intervention que sont la formation du personnel et des bénéficiaires des produits et services des AMC, l’appui à la commercialisation des produits des micro-entrepreneurs et l’Observatoire national de la microfinance.

Une mission d’inclusion
À travers ce type d’initiatives socioéconomiques que constitue aujourd’hui le prix national du micro-entrepreneur, les acteurs consacrent non pas uniquement des lauréats mais tout un système d’appui au micro-entrepreneuriat en dynamique économique nationale. Les acteurs de la micro-finance offrent en effet des services financiers et non financiers aux micro-entrepreneurs qui ne peuvent bénéficier de services du secteur financier classique.

L’objectif étant par là de donner la possibilité à ces micro-entrepreneurs de développer leurs activités et assurer leur insertion socio-économique dans les meilleures conditions. Les critères de viabilité et d’impact sont aujourd’hui les plus regardés par les agents de développement lors de l’évaluation de la demande de financement, ce qui ouvre grandes les portes à tout porteur de projet désirant améliorer ses conditions de vie par la carte de l’entrepreneuriat à l’instar des exemples concrets présentés dans ce dossier. 

Prix de la micro-finance, tourisme responsable et produits du terroir

Ali Tijani, maison d’hôtes (Azilal)

Après avoir sillonné plusieurs pays dans le monde, Ali Tijani décide d’élire domicile dans sa ville natale pour y assurer la gestion d’une maison d’hôtes. À travers ce projet, Ali Tijani veut promouvoir le tourisme rural et contribuer activement à l’essor socio-économique de sa localité (Timoulilt). Sa passion pour la restauration et l’hôtellerie, Ali la transmet à ses sœurs qui le suivent dans l’aventure entrepreneuriale en créant une maison d’hôtes où leurs clients peuvent découvrir l’art culinaire marocain. Outre le seul aspect «restauration», Ali propose aussi des circuits touristiques variés.

Prix de la jeune micro-entreprise

Sanae Boukri, librairie-papeterie (Ouezzane)

À 29 ans, Sanae Boukri a pu réaliser son rêve : ouvrir une librairie-papeterie. Plus qu’un simple projet, Sanae en a fait une réponse à une réalité socio-économique : le chômage. Originaire de la commune rurale de Masmouda, Sanae a observé les besoins de sa commune et noté l’absence d’une librairie-papeterie. C’est en partant de ce constat qu’ elledécide d’investir dans ce créneau en lançant un projet axé sur la vente de fournitures scolaires et de journaux. Son ambition aujourd’hui va au-delà puisqu’elle projette d’ouvrir un cyber dans le but d’offrir à la population de sa localité tous les services dont ils ont besoin.

Prix de la micro-finance et du développement humain

Ahmed El Fedi, bijouterie (Foum El Hisn)

Les bijoux d’Ahmed El Fedi sont aujourd’hui connus et reconnus. Pour parvenir à cette notoriété, cet artiste a misé sur l’originalité dans ses conceptions. La reconnaissance régionale et nationale dont il bénéficie le pousse à se fixer de nouvelles ambitions basées sur l’innovation et la modernisation de ses créations, ceci en vue de satisfaire les goûts d’une plus large clientèle. Plus concrètement, son business est le fruit d’un héritage légué par son père, soit un patrimoine qu’il s’est engagé à préserver et à transmettre aux générations futures.

Prix de la micro-entreprise innovatrice

Mohamed Ahbaiba, tapisserie (Salé)

Mohamed Ahbaiba appose sa signature au domaine de la tapisserie traditionnelle. Son esprit innovant lui permet de mettre au point une machine qui contribue clairement à assurer un gain de temps de travail pour les artisans. Après de longues années de travail dans les ateliers de couture de bâches, Mohamed développe une idée novatrice de machine qu’il met en exécution grâce au microcrédit. Ce dernier lui permet d’acquérir une indépendance professionnelle à travers l’ouverture d’un atelier où il produit aujourd’hui des tapis aussi modernes que traditionnels.

Prix de la micro-entreprise féminine

Fatima Daoui, vente de meubles d’occasion (Es-Smara)

Le sens des affaires de Fatima Daoui lui a permis jusque-là de réussir tout ce qu’elle entreprend. En 2002, Fatima devient la première femme à gérer un local de ventes de meubles d’occasion. Les bénéfices qu’elle récolte de ce projet lui permettent d’investir dans un bien immobilier et dans un véhicule de transport de marchandises. Il lui a permis également d’ouvrir un salon de coiffure pour son frère et un bain maure qu’elle gère aujourd’hui. Grâce à tous ces projets, l’entrepreneuse a pu créer une dynamique socio-économique à Es-Smara en aidant les jeunes à gagner leur vie, ceci en obtenant un emploi.

Prix spécial CMS

Mohamed Arouss, Société «Mareotech» pour la réparation et la vente de matériel de machines à café. (Casablanca)

Après plusieurs années d’exercice de métiers éphémères, Mohamed Arouss fait le choix d’une meilleure stabilité en se spécialisant dans la réparation des machines à café. En parfait autodidacte, il finit par dominer son marché. Aujourd’hui, son expertise lui a ouvert les portes pour des collaborations avec des fournisseurs européens et plus précisément italiens, très bien référencés dans le domaine. Ce parcours lui permet aujourd’hui de disposer d’un portefeuille clients composé d’une cinquantaine d’entreprises à Casablanca, Agadir, Marrakech ou encore Tanger.

Prix de la réinsertion

Khadija Nokrett, commerce, peinture sur tissu et verre (Oujda)

L’histoire de Khadija Nokrett a démarré par une tragédie avant que cette dernière ne soit une source de force et de détermination pour cette ancienne détenue. Pour assurer son insertion, Khadija Nokrett décide de prendre sa vie en main. En bénéficiant d’un crédit pour l’achat de matières premières, Khadija décide de concevoir des articles de décoration. Elle bénéficie également d’un don de la Fondation Mohamed VI pour la réinsertion des détenus ; avec cette subvention, elle ouvre un centre de télécopie et de vente de fournitures scolaires dans un lycée à Oujda.


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