Les Cahiers des ÉCO

Station de biogaz de Marrakech : La commune proche d’un accord avec la RADEEMA

Si tout se passe bien, le MW produit sera injecté dès le début du deuxième trimestre dans le réseau local pour alimenter une partie de l’éclairage public de Marrakech.

Après plus d’une année d’attente et d’âpres négociations, la commune de Marrakech serait toute proche d’un accord de vente de son énergie produite à partir du biogaz à la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Marrakech (RADEEMA). L’information a été livrée par Abdelghani Ouchen, chef de la division Environnement et mise à niveau de l’habitat insalubre à la commune de Marrakech, lors de la visite de journalistes à la station de biogaz de Marrakech organisée par le Secrétariat d’État chargé du développement durable, le 20 janvier dernier.

À cette occasion, Ouchen a notamment déclaré que «si tout se passe bien, le MW de moyenne tension produit par la station de biogaz gérée par ECOMED sera injecté dès le début du deuxième trimestre dans le réseau local pour alimenter une partie de l’éclairage public de Marrakech». Ouchen n’a pas révélé les termes de l’accord à venir, notamment ceux relatifs au coût du kWh vendu à la RADEEMA et à la durée du futur contrat. Il a en revanche insisté sur l’économie qui sera engendrée. En effet, suite aux simulations faites par la commune, maître d’ouvrage du projet en concertation avec ECOMED   son prestataire de service, la RADEEMA, le client du projet pourra réduire sa facture énergétique relative à l’éclairage public de la ville de Marrakech de 8 MDH par an contre un coût total de 70 MDH actuellement, soit un gain de près de 11,5% chaque année. Ce qui n’est pas du tout négligeable! Alors pourquoi la RADEEMA a-t-elle tant tardé à signer? Parce que le texte d’application de la loi n°13-09 visant à promouvoir et libéraliser le secteur des énergies renouvelables, notamment sur l’accès à des installations de production d’électricité de moyenne et basse tensions de sources renouvelables, n’a toujours pas été publié. En effet, concernant le réseau électrique national de moyenne tension, l’entrée en vigueur le 9 novembre 2015 du décret n°2-15-772 a certes permis de fixer les conditions et les modalités d’accès des installations de production d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables à ce réseau. Pour autant, cet accès attend encore, pour son effectivité, un arrêté conjoint du ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable et du ministre de l’Intérieur. Le but de cet arrêté, que plusieurs professionnels attendent avec impatience, sera notamment de définir une «trajectoire» prédéfinie pour une période donnée composée d’enveloppes exprimant le volume d’intégration des nouvelles capacités pour chaque zone de distribution et fixée en fonction des spécificités propres des régies-concessionnaires de Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

En clair, la RADEEMA a peur de faire un faux pas. Ne connaissant pas encore le volume d’intégration de l’électricité produite à partir de sources renouvelables qui lui est attribué par sa maison-mère, ses dirigeants ont préféré opter, dans un premier temps, pour la prudence. Une prudence qui n’a que trop duré, puisque la station de biogaz de Marrakech a déjà un an d’existence. Il a nécessité un investissement de 21,5 MDH, notamment 17 MDH du Secrétariat d’État chargé du développement durable et 4,5 MDH de la commune de Marrakech. Soutenu par les pouvoirs publics, ce projet s’inscrit dans le cadre des actions d’atténuation des gaz à effet de serre dans le secteur des déchets. Installée dans l’ancienne décharge de la ville de Marrakech, l’unité de production permettra, d’une part, la valorisation du biogaz issu de 3 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés en énergie électrique, et d’autre part de réduire les émissions de GES de 60.000 tonnes équivalent CO2 par an. 


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