Les Cahiers des ÉCO

Soutien à l’entrepreneuriat : Injaz Al-Maghrib, dix ans plus tard !

Après dix années d’activité, l’organisation dresse un bilan d’étape qui permet de revenir sur l’état des lieux de la dynamique entrepreneuriale des jeunes au Maroc et la création de jeunes entreprises par de jeunes lycéens.

Motiver, encourager et surtout former les jeunes à entreprendre, voilà la mission que s’est assignée Injaz Al-Maghrib au Maroc. Après dix années d’activité, l’organisation dresse un bilan d’étape qui permet de revenir sur l’état des lieux de la dynamique entrepreneuriale des jeunes au Maroc et la création de jeunes entreprises par de jeunes lycéens. Une étude menée par un cabinet spécialisé auprès de 151 alumni du Company Program a montré que «les alumni ont des résultats académiques supérieurs à la moyenne, sont moins sujets au chômage long, ont acquis des compétences essentielles en entreprise pour la quasi-totalité des alumni et ont de l’ambition et de la confiance en soi». Aujourd’hui, contexte socio-économique oblige, la nécessité de promouvoir l’esprit d’entreprise n’est plus à démontrer et pour réussir ce pari, Injaz Al-Maghrib mobilise les principaux acteurs nationaux pour ne citer que le ministère de l’Éducation nationale, pour consacrer notamment l’ouverture de l’école sur son environnement économique. «Le ministère a encouragé l’initiative d’Injaz AlMaghrib et a mobilisé les académies régionales d’éducation et de formation pour s’impliquer dans notre projet. Récemment, il a décidé d’incorporer l’entrepreneuriat et le développement de l’esprit d’initiative dans les programmes scolaires dans le cadre de la vision 2030 du ministère», note Mhammed Abbad Andaloussi, président-directeur général d’Injaz Al-Maghrib. Pour capitaliser sur les acquis, une  feuille de route a été tracée pour accompagner aussi bien la dynamique que le défi nouvellement relevé d’inscrire l’entrepreneuriat dans le programme scolaire des lycéens.

Vision ambitieuse…
Après le développement qu’a connu Injaz Al-Maghrib durant ces 10 dernières années avec l’augmentation du nombre des bénéficiaires et le déploiement de ses programmes dans une vingtaine de villes marocaines, ses responsables ont décidé de faire de l’année académique en cours celle de «stabilisation, prévoyant l’implémentation dans le réseau de nouveaux outils créés pour le suivi et l’évaluation des différents programmes». Ce dispositif devrait permettre d’augmenter le nombre de jeunes formés, qui s’établit aujourd’hui à plus de 75.000 depuis la création d’Injaz Al-Maghrib en 2007.

Un grand défi à relever
Si les jeunes sont aujourd’hui de plus en plus ouverts à l’entrepreneuriat et à l’idée de création d’entreprise, il n’en demeure pas moins que leur place reste modeste dans cette dynamique. C’est du moins ce que confirme la dernière étude menée par Global Entrepreneurship Monitor (GEM) en 2015. Cependant, il est de plus en plus évident que la création d’entreprises est désormais considérée par les jeunes comme une carrière professionnelle envisageable soit par conviction et vocation, soit par défaut en raison de l’état du marché du travail. Plus encore, les jeunes auraient plus de chance que leurs aînés de se relancer en affaires une deuxième ou une troisième fois, note l’étude GEM. Un bémol persiste, le faible taux de formation à l’entrepreneuriat. Le pays réalise un indice très bas de 1,21 pour la formation à l’entrepreneuriat aux niveaux primaire et secondaire alors que les pays de la région MENA ont une moyenne de 1,60. 

 


 Mhammed Abbad Andaloussi
Président-directeur général d’Injaz Al-Maghrib

«Le programme d’échange Maghreb Bridge représentait un défi»

Les Inspirations ÉCO : Injaz Al-Maghrib a récemment rassemblé 30 jeunes entrepreneurs maghrébins au Maroc. En quoi consiste cette initiative ?
Mhammed Abbad Andaloussi : Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme Maghreb Bride, un programme culturel d’échanges organisé en partenariat avec le Middle East Partnership Initiative (MEPI) et en collaboration avec Injaz Djazair et Injaz Tunisie. Ce programme vise à renforcer les liens entre des étudiants marocains, algériens et tunisiens ayant bénéficié des programmes de formation à l’entrepreneuriat de Junior Achievement Worldwide. Cette initiative est placée sous le thème de l’entrepreneuriat social qui place l’efficacité économique au service de l’intérêt général. Un programme attrayant a été conçu pour ces jeunes comprenant notamment une présentation de l’économie marocaine et ses perspectives par la CGEM, des rencontres avec des responsables du MEPI et du ministère de l’Éducation nationale, des entrepreneurs sociaux reconnus ainsi que la participation au programme Innovation Camp, un atelier qui a pour objectif de lancer un challenge aux étudiants afin de trouver des solutions innovantes en matière de sensibilisation à l’environnement. Une journée de bénévolat a été consacrée à la communauté avec la peinture d’une école à Dar Bouazza. Des visites ont été organisées à la Mosquée Hassan II, le Centre Nour et dans les ville de Fès et de Rabat. Au terme de cette rencontre, une cérémonie a été organisée pour primer l’équipe gagnante du Challenge Innovation Camp ainsi que la meilleure junior entreprise sociale marocaine 2016, créée dans le cadre d’un programme financé par le MEPI.

Quel bilan dressez-vous de cette initiative ?
Le programme d’échange Maghreb Bridge représentait un défi nouveau qu’Injaz Al-Maghrib a su relever avec brio. En effet, c’est la première fois qu’un tel programme voit le jour, et ce fut une joie de le voir se concrétiser avec succès, à tel point que les jeunes ont décidé de dupliquer l’expérience à Alger et ensuite à Tunis. Les jeunes ont affirmé qu’ils se donneraient les moyens d’y parvenir. Ils ont d’ores et déjà entamé la création d’une plateforme internet visant à assurer la durabilité de ce network créé. À l’accueil des délégations algérienne et tunisienne par les participants marocains et l’équipe organisatrice d’Injaz Al-Maghrib, la connexion fut instantanément établie au point que l’atelier bris de glace initialement prévu s’est avéré inutile : à l’aéroport déjà, les jeunes échangeaient les drapeaux de leurs pays respectifs pour prendre des photos publiées par la suite sur les réseaux sociaux. Comme en a témoigné l’une des participantes au programme : les nationalités se sont vues effacées pour donner place à des citoyens d’un Maghreb uni.

Vous vous apprêtez à passer le témoin pour la direction d’Injaz Al-Maghrib après 10 années de bons et loyaux services. Quel bilan dressez-vous de l’action d’Injaz sur cette période ?
Grâce au soutien de 90 partenaires et l’implication de 2.750 cadres d’entreprises en qualité de conseillers bénévoles, Injaz Al-Maghrib a réussi à former à l’entrepreneuriat plus de 75.000 jeunes depuis sa création en 2007 en déployant ses programmes dans 18 villes marocaines. S’agissant des jeunes bénéficiaires de nos formations, ils sont ravis des nouvelles opportunités qui s’offrent à eux à en juger par leurs retours d’expérience positifs reçus. Pour ne citer que quelques témoignages parmi les plus émouvants : «Cette expérience a changé le cours de ma vie et m’a donné une raison de me lever chaque matin»,«J’ai appris à prendre le contrôle de ma vie, à ne pas rester assis à contempler. Je contemplais mes rêves jusqu’à ce qu’Injaz me donne des ailes pour les réaliser.»,«J’ai appris au moins une chose, c’est que je ne serai jamais salarié».



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