Les Cahiers des ÉCO

RH qualifiées : Les PME face au défi de la compétitivité

Où trouver des profils pointus en adéquation avec les besoins d’activités très techniques ? C’est là une question centrale que se posent, quotidiennement, les patrons de PME à la recherche de la «perle rare».  

Quels profils recruter ? Comment trouver les bons éléments à même de constituer une réelle valeur ajoutée pour l’entreprise ?  Ce sont là autant de questions que se posent, quotidiennement, les patrons de PME à la recherche de la «perle rare». Il faut dire que l’affaire n’est pas aisée. Le niveau des exigences de cette catégorie d’entreprises est parfois très élevé. «Les PME veulent des candidats entreprenants et extrêmement compétents», confirme Ahmed Assalih, directeur général Maroc du cabinet de conseil en RH, AdvyTeam. Et d’ajouter que «les PME cherchent essentiellement des candidats polyvalents capables d’assurer des tâches de natures différentes, engagés pour assurer une grosse quantité de travail et auto-responsables et auto-motivés capables de se prendre en charge sans nécessiter un suivi managérial quotidien».

Outre ces caractéristiques, les patrons des petites et moyennes entreprises sont généralement à la recherche de profils suffisamment curieux pour s’auto-former d’une manière continue sans suivre des actions de formation coûteuses, ceci dans un souci d’optimisation des coûts. Toujours dans cette optique de «spécificités» en termes des besoins RH des PME, ces dernières veulent essentiellement recruter des jeunes disposant d’un savoir-faire confirmé, dans la mesure où «la structure ne dispose ni du temps ni de l’argent pour accompagner le développement de collaborateurs.

Ayant l’esprit commercial pour vendre les produits de la PME indépendamment du poste occupé. Ayant une bonne communication écrite et orale et dont le moteur de motivation est la responsabilisation et le développement. Face à ces exigences, les universités et les écoles peinent à répondre à une demande qui s’accroît.Un constat alarmant…«Les universités et écoles favorisent une formation trop théorique sans mettre l’accent sur le développement du savoir-faire et le comportement», déplore un patron de PME. Du côté des cabinets de recrutement, le constat est tout aussi alarmant. «Les universités et écoles produisent en général des candidats cherchant la stabilité et le moindre effort avec une très faible curiosité et culture générale et des compétences basées sur les connaissances et non pas le savoir-faire.

Les cas pratiques et études de cas concrets sont souvent absents des programmes», explique Ahmed Assalih. Les programmes scolaires seraient, selon certains opérateurs, d’une faible qualité et ne suscitent pas beaucoup la curiosité des étudiants. Le peu de programmes pratiques, comme les projets et les stages, ne serait donc pas sérieusement suivis par les profs. Outre le volet pédagogique, l’interaction entre les universités et les entreprises reste très faible, de l’avis d’un certain nombre de patrons de PME, plus encore, ces derniers constatent que les juniors des différentes écoles et les universités ne sont pas très actifs.… dans un marché pourtant demandeur. La dernière étude de Rekrute note, en effet en 2015, un nombre d’annonces diffusées qui atteint 47.630. Au total 7.847 annonces ont été diffusées en 2015, contre 5.487 en 2014, soit une augmentation de 30%.

S’agissant des secteurs et fonctions, qui recrutent le plus, il faut compter le secteur de l’automobile, du courtage et de l’assurance ou encore de l’informatique. Ces statistiques sondent en effet l’ensemble du marché sans une distinction précise de catégories d’entreprises. Des chiffres précis sur le recrutement dans les PME, ne sont pas disponibles, pour l’heure.

Cependant, une analyse du contexte actuel et des stratégies économiques d’envergure dans lesquelles les PME nationales sont impliquées laisse, de facto, entendre un réel besoin en Ressources humaines qualifiées. Ce besoin s’exprime, selon les échos des opérateurs, de manière plus accrue dans des secteurs comme l’automobile, le câblage, l’ingénierie ou encore la recherche et développement.   


 

Les 5 compétences de la recrue idéale pour la PME

1-Les PME aujourd’hui cherchent essentiellement des candidats : Polyvalents, capables d’assurer des tâches de natures différentes. 

2-Engagés pour assurer une grosse quantité de travail. 

3-Auto-responsables et auto-motivés capables de se prendre en charge sans nécessiter un suivi managérial quotidien.

4-Ayant un savoir-faire confirmé car la PME ne dispose ni du temps ni de l’argent pour accompagner le développement des collaborateurs.

5-Ayant l’esprit commercial pour vendre les produits de la PME indépendamment du poste occupé.


 

L’OFPPT adapte sa formation au profit des TPME

L’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) a annoncé cette semaine, dans le cadre de son Plan de développement 2020, la création de 120 nouveaux établissements de formation professionnelle (EFP) et la mise en place de formations au profit des TPE et PME. Cette même vision stratégique vise à développer la capacité d’accueil dans le but d’atteindre, à terme, 650.000 places contre 436.000 actuellement. Dans le détail de cette nouvelle vision, l’OFPPT annonce vouloir répondre plus concrètement aux besoins des entreprises tout en accompagnant les opérateurs du secteur industriel et plus particulièrement sur les créneaux de l’automobile, de l’aéronautique, des énergies renouvelables ou encore du tourisme. Au total, ce sont plus de 1,726 million de jeunes qui devront être formés par le biais de ces nouvelles initiatives avec 1,14 million de jeunes en formation diplomante et 586.000 autres en formation qualifiante. Outre le créneau «formation des jeunes» en vue de leur insertion dans le monde de l’entreprise, le plan de développement de l’OFPPT à cet égard vise à accompagner les TPE et les PME en prévoyant des formations spécifiques dans le cadre d’un partenariat scellé avec différentes associations professionnelles. Au total, plus de 6.000 entreprises existantes seront concernées, et 3.000 autres structures bénéficieront d’un accompagnement post-création. l

L’enseignement supérieur affine son approche «formation»

«Il faut repenser les programmes à la lumière du contexte marocain». C’est en ces termes que Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, qualifiait la nécessité de revoir l’approche formation de son département. À l’aune de ce constat, le responsable dresse une conclusion: la majorité des étudiants des universités ne sont pas préparés au marché du travail et à l’intégration des entreprises. Plus encore, le responsable estime que l’offre de formation proposée aujourd’hui par les universités publiques ne répond pas aux aspirations des jeunes Marocains qui sont de plus en plus nombreux à s’inscrire à l’étranger. Pour y remédier, le département de Lahcen Daoudi prévoit d’utiliser «les moyens du bord» pour attirer de plus en plus de grandes écoles au Maroc. Outre cette approche globale, le département de l’Enseignement supérieur prévoit de développer d’autres formations notamment avoir l’appui de l’enseignement privé qui peut à son tour se positionner sur certains types de formation. «Il est hors de question aujourd’hui qu’un étudiant marocain sorte d’une école ou d’une université sans maitrîser l’anglais, l’informatique ou encore la communication», note Lahcen Daoudi. Tout ceci vise à offrir un package, une vision intégrée à même de répondre aux besoins du pays, des entreprises marocaines et de leurs partenaires économiques. 

Les institutions internationales se mobilisent également
Si les institutions nationales tentent de trouver une issue à l’épineuse question de l’inadéquation de l’offre et de la demande en matière d’emploi, les institutions nationales, elles, s’érigent aujourd’hui en force de proposition pour «appuyer» le gouvernement dans sa démarche de résorption du chômage, à travers notamment l’amélioration du niveau d’employabilité des jeunes dans le secteur privé. Dans ce sens, la Banque mondiale préconise le développement de certaines actions comme les formations techniques dédiées au secteur automobile et qui assurent plus de chance d’insertion sur le marché du travail. Dans ce sens, l’institution appelle à des actions concrètes en vue de développer les PME nationales qui garantissent une croissance créatrice d’emplois. «Le Maroc a pris des décisions stratégiques pour s’insérer dans les chaînes de valeur internationales dans l’aéronautique, l’automobile et l’énergie solaire. Le défi est de s’assurer que ces nouveaux secteurs en croissance créeront plus d’emplois et de les utiliser pour développer les PME», note la Banque mondiale. 



Aide directe au logement : l’offre pourra-t-elle suivre la demande ?


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page