Les Cahiers des ÉCO

Promotion immobilière : Bonne nouvelle d’Abidjan

Le gouvernement ivoirien va accorder un abattement fiscal de 50% sur l’IS (impôt sur les sociétés) aux promoteurs immobiliers actifs dans le logement social. C’est une très bonne nouvelle pour les grands groupes marocains opérant en Côte d’Ivoire et une belle incitation fiscale pour les opérateurs attirés par le marché ivoirien.

Développer le logement social à tout prix. Telle semble être l’obsession de l’État ivoirien qui, malgré la mauvaise passe que traverse l’économie nationale en raison de la baisse des prix du cacao, a décidé d’accorder une nouvelle carotte fiscale aux opérateurs immobiliers. En effet, ce mercredi 11 mai, le gouvernement d’Alassane Ouattara a annoncé, à l’issue de son Conseil des ministres, d’exonérer de 50% sur l’IS (impôt sur les sociétés) toutes les entreprises qui lanceraient des projets de logements économiques et sociaux dans la région d’Abidjan.

Cette décision est une bonne nouvelle pour les entreprises marocaines du secteur immobilier opérant en Côte d’Ivoire. Surtout pour Addoha et Alliances, deux mastodontes marocains qui y sont déjà engagés sur d’importants projets (www.leseco.ma). Avec cet encouragement, l’avenir s’annonce plus prometteur pour ces deux majors, à l’heure où le marché ivoirien attire de plus en plus de promoteurs marocains. «Les entreprises marocaines opérant dans le secteur de l’immobilier sont de plus en plus présentes en Côte d’Ivoire. En dehors des grands groupes que tout le monde connaît, de nombreux autres acteurs de l’immobilier sont intéressés par le marché ivoirien et viennent s’y implanter», confirme Abdelilah El Hamdouni, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Maroc en Côte d’Ivoire.

Réalités complexes
À Abidjan, les promoteurs immobiliers se félicitent également de bien d’autres mesures que le gouvernement ivoirien a prises ces derniers temps pour rendre le secteur attractif. Sangaré Siriki, président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire, aime souvent rappeler «les exonérations de la TVA sur le social, ainsi que la baisse du coût du foncier». L’État ivoirien a aussi décidé de limiter les prix des logements sociaux et économiques entre 5 et 10 millions de francs CFA (83.000 et 166.000 DH) contre 25 millions (416.000 DH) quelques années auparavant.

Pour autant, les promoteurs marocains attirés par le marché ivoirien sont encore confrontés aux réalités d’un marché très différent de celui du Maroc. La cherté des coûts de production et les lenteurs administratives entament souvent le moral de nombreux promoteurs qui finissent par plier bagages. Un empressement que le président de la chambre de commerce marocaine juge contre-productif, appelant «à plus de patience, et à prendre le temps de comprendre ce marché local». 


Abdelilah El Hamdouni
Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Maroc en Côte d’Ivoire

Les Inspirations ÉCO: Cette mesure va-t-elle profiter aux entreprises marocaines opérant dans l’immobilier en Côte d’Ivoire?  
Abdelilah El Hamdouni : Cette mesure est une bonne nouvelle pour les entreprises opérant dans le secteur de l’immobilier en Côte d’Ivoire. Ces dernières années, on a noté de la bonne volonté de la part des autorités ivoiriennes pour promouvoir le secteur immobilier. Il y a une volonté d’apporter des exonérations et de simplifier les procédures administratives, afin de faciliter l’accès des citoyens à la propriété.

Ce secteur continue-t-il d’attirer les groupes marocains?
Les entreprises marocaines opérant dans le secteur de l’immobilier sont de plus en plus présentes en Côte d’Ivoire. En dehors des grands groupes que tout le monde connaît (Addoha, Alliances, ndlr), de nombreux autres acteurs de l’immobilier sont intéressés par le marché ivoirien et viennent s’y implanter. Les projets immobiliers de l’État ivoirien attirent les promoteurs immobiliers marocains.

Globalement, comment jugez-vous le comportement des investisseurs marocains en Côte d’Ivoire?
C’est dommage de constater que tous les hommes d’affaires n’ont pas la patience requise, et certains repartent assez vite. D’ailleurs, la Chambre de commerce du Maroc en Côte d’Ivoire essaie de les sensibiliser sur ces réalités locales. Chaque pays, même les plus développés, ont les leurs. Notre conseil est le suivant: les entreprises marocaines qui arrivent en Côte d’Ivoire doivent faire preuve de patience, prendre le temps de comprendre ce marché ainsi que les réalités locales. 



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