Plan d’accélération industrielle : Siemens, nouvelle locomotive pour les PME locales
Moulay Hafid Elalamy signe un nouveau succès pour la politique industrielle. L’implantation d’une usine Siemens au Maroc, annoncée la semaine dernière devrait participer au processus enclenché de l’intégration industrielle locale. Ce denier devra aboutir à une meilleur intégration des PME pour faire remonter progressivement la chaîne des fournisseurs tout en assurant un bon maillage GE-PME.
Le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, vient de signer un nouveau succès pour la politique industrielle qui profitera au tissu industriel national et plus précisément à la PME industrielle. La récente implantation de Siemens au Maroc, actée la semaine dernière, à travers la construction d’une usine, est intervenue le même jour que l’annonce faite par Nareva, filiale de la holding royale SNI, confirmait également avoir remporté en consortium avec Siemens et Enel Energy l’appel d’offres pour la réalisation de 5 parcs éoliens d’une capacité totale installée de 850 MW dans tout le Maroc. Ce mégaprojet devra mobiliser un financement de 12 milliards de dirhams pour la réalisation et l’exploitation progressive de cinq parcs éoliens à Midelt (150 MW), Tiskrad (300 MW), Tanger (100 MW), Jbel Lahdid (200 MW) et Boujdour (100 MW). Dans le détail de ce consortium, Siemens devra assurer la production de 1.000 pales de rotor nécessaires aux 350 à 400 éoliennes que devraient compter, au total, les 5 sites.
Objectif intégration locale
Derrière cette nouvelle implantation se cache, pour le Maroc, un objectif d’intégration industrielle puisque le taux d’intégration industrielle, reflétant la part de l’investissement réalisé par les entreprises marocaines, devrait doubler pour atteindre 70% contre 35 à 40% seulement dans les projets de production d’électricité d’origine renouvelable précédents. Au total, ce sont plus de 700 emplois qui devraient être créés à l’issue de cette implantation. C’est dans ce sens que des objectifs s’inscrivent dans le Plan d’accélération industrielle (PAI), lancé par le ministre de l’industrie qui vise à «attirer des multinationales qui doivent servir de locomotives et tirer derrière elles tout l’écosystème industriel local». Il s’agit plus concrètement d’encourager les fournisseurs étrangers des multinationales implantées tout en dynamisant le tissu industriel local, majoritairement constitué de PME afin de les faire remonter progressivement la chaîne des fournisseurs. Outre cet aspect «vertical», un mode de travail horizontal devra également être assuré.
Maillage GE-PME
Dans la stratégie développée aujourd’hui pour assurer un décollage industriel effectif, il faut compter l’approche «maillage GE-PME». Elle constitue un des principaux maillons du PAI puisque le pays joue aujourd’hui la carte des «gros marchés publics contre l’implantation industrielle». Tout l’enjeu de la politique industrielle nationale est de parvenir à assurer un bon maillage entre les multinationales et les PME marocaines, entre autres. Pour ces dernières, de l’avis des experts, il s’agit aujourd’hui d’apprendre et d’absorber le savoir-faire des géants industriels étrangers qui s’implantent au Maroc, dans le cadre des joint-ventures pour s’assurer un maximum d’indépendance et viabilité même après un éventuel départ de celles-ci à long terme.
