Les Cahiers des ÉCO

Marrakech du Rire 2016 : L’HUMOUR MAROCAIN EN FORCE

Pour sa 6e édition, le Marrakech du rire a assuré ! La palette de jeunes humoristes marocains présents, mais aussi le programme et la belle brochette d’invités expliquent cette prousesse. Coulisses…

La 6e édition du Marrakech du rire (MDR), qui s’est tenue du 1er au 5 juin, a plongé la ville ocre dans la joie et la bonne humeur. Pendant 5 jours, des spectacles où l’humour a le rôle principal ont eu lieu au Palais Badii, au Théâtre royal et à l’Institut français histoire de découvrir de nouveaux talents ou de redécouvrir des talents confirmés… Enfin, le Charity Game, match de football opposant des stars au profit d’associations, est venu clore l’édition de la plus belle des manières. Une édition réussie et qui a su apprendre des erreurs du passé.

Eko & friends
Pour commencer l’édition sous les meilleurs auspices, le MDR a proposé la Tanjia d’Eko, un spectacle 100% marocain où Eko, enfant du festival, a carte blanche. Il y a invité ses amis humoristes et artistes à venir partager la scène avec lui, les mettant en avant, donnant à voir leur talent avec beaucoup de générosité et d’humilité, racontant aussi son histoire à travers toutes ces personnes. Original et décalé, le comédien aux multiples facettes chante, danse, joue des percussions, s’adapte, s’amuse, profite du moment présent avec un public conquis dès les premières minutes. Ambiance Bollywood, il propose une Tanjia, plat typiquement marrakchi, qui se déguste doucement et en famille. Il dévoile les différentes étapes du plat à travers différents humoristes comme le jeune Mehdi, qui est certainement la découverte de la soirée. Eko, lui, offre sa première scène ce soir-là et il ne le décevra pas. Du rythme, de la finesse et de l’énergie, le jeune homme fait un parallèle entre les hommes et les femmes à la manière d’une Florence Foresti qui aurait été bien imprégnée des habitudes locales. Talis, un ami d’Eko qui, selon ce dernier, l’aurait beaucoup aidé, est dans son élément au Palais Badii. Il apporte de la fraîcheur et un surtout un professionnalisme digne des plus grands.

Celui qui se rapproche le plus du stand-up américain offre un moment de rire que le Palais Badii n’est pas près d’oublier. Haytem Miftah, lui, a une intelligence comique et une profondeur hors du commun. Celui qui est connu pour son personnage de «Lhbib» dans la sitcom «L’Couple», campagnard simplet qui rend fou Kabour, le fameux personnage campé par Hassan El Fad, se révèle différent sur scène. Loin de ce personnage sur lequel il ne capitalise pas puisqu’il offre autre chose au public, Haytem prouve qu’il est une valeur sûre de la scène comique marocaine. Bassou, lauréat de l’émission Comedia en 2009, a réussi à tirer des larmes de rire au public marocain. Lui qui nous donne une leçon de romantisme à l’américaine en demandant en mariage sa petite amie traite surtout de sujets engagés.

En effet, son humour piquant est très intello. Et on adore ça! Hama9a, cette jeune comédienne pétillante aux mimiques incroyables, a aussi beaucoup touché, et les stars ont défilé. Abderrahmane Souiri a eu un moment d’anthologie avec Eko, Atiq Benchikar s’est avéré bon comédien et imitateur, et Abdelfettah Grini, belle surprise du spectacle, a su faire danser le public avec son énergie débordante. Seul bémol du spectacle, un Rachid Allali sûrement de trop, qui n’a pas su mettre sur pied un spectacle aussi profond que ses collègues, qui a sûrement pris ce challenge à la légère puisqu’il nous a offert des blagues vues et revues. Avec un zeste d’ego démesuré, l’animateur phare de 2M a balancé un cliché nauséeux sur le MDR: «Heureusement que le festival est organisé par des Français, les Marocains n’auraient pas fait mieux». Eko, qui court à sa rescousse, ne réussira pourtant pas à arrêter Rachid Allali, habitué à être la star et à faire son show.

Il sera hué par le public. Une chose est sûre: l’animateur de Hit Radio et idole des jeunes était attendu au tournant! Un an seulement après avoir décidé d’assumer enfin son côté humoriste en proposant «Binatna», son premier one man show vitaminé, Momo Bousfiha se retrouve au Théâtre royal de Marrakech à l’affiche du MDR. Une consécration pour l’humoriste. Momo, qui a avoué avoir le trac, n’en démord pas sur scène, fait preuve d’assurance et de rythme! Si les fans étaient déjà conquis, les réfractaires sont agréablement surpris, les curieux ne bougent pas de leur chaise. Une histoire, un fil conducteur, de la répartie et beaucoup de sincérité caractérisent son spectacle, relatant des histoires d’amour, des hauts et des bas, ses débuts à la radio et sa vie en général. Celui qui a déjà à son actif une tournée en France et le soutien de plusieurs comiques, à l’instar de Gad El Maleh, Elie Semoun et Hanane Fadili, fait son petit bonhomme de chemin dans l’humour. 



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