Les Cahiers des ÉCO

Les rockeurs libres de la nuit

Le groupe est en train de devenir un des groupes qui ont le plus de poids dans le monde de la musique alternative malgré les interdits. Ils sont Libanais et chantent en arabe aux rythmes de sonorités pop rock électro parfois 80’s. Mashrou’Leila est une valeur sûre et son leader, Hamed Sinno aux allures de Freddie Mercury des temps modernes, est hypnotisant. !

«Imm El Jacket», «Fassateen» ou encore «Rakset Leila», l’univers musical de Mashrou’ Leila est bien trempé, inspiré des racines, des influences occidentales, des mélodies même balkanes avec le violon comme un des personnages principaux. Entraînantes, souvent, les chansons sont tout sauf légères, puisqu’elles parlent de problèmes de fond, et portent sur leurs épaules le besoin de libertés individuelles et des revendications de la jeunesse arabe. «On nous a déjà demandé de ne pas chanter telle ou telle chanson, considérée comme trop compromettante, d’éviter de passer des vidéos ou même de voir un concert annulé à la dernière minute.Cela arrive, est déjà arrivé. Mais dans notre processus d’écriture, on ne se sent pas bloqués du tout. On écrit ce que l’on sent, ce qui nous inspire, ce que l’on veut. Nos histoires sont intouchables. On a besoin de parler dans nos chansons», confie le violoniste du groupe : Haig Papazian. Des paroles pêchues, des mélodies efficaces, le tout avec beaucoup de satire et d’humour noir, à l’image de son chanteur leader du groupe, le charismatique Hamed Sinno : «D’un côté, quand on écrit, on ne fait pas attention à ce qui doit se faire ou s’entendre. On écrit ce qui nous vient naturellement. Mais c’est compliqué. Parce que des fois, ce n’est même pas conscient, des fois on se censure nous-mêmes, mais on n’a pas la démarche de se dire qu’on n’a pas le droit de parler d’un sujet ou d’un autre».

Le chanteur, habité par une force surnaturelle et un magnétisme hors norme sur scène. Entouré de ses amis de longues dates, le groupe composé de Haig Papazian au violon, Carl Gerges à la batterie, Ibrahim Badr à la basse et Firas Abu-Fakher à la guitare et au clavier, ont commencé cette aventure par hasard, tel un hobby en parallèle d’études d’architecture. Ce groupe s’est formé à Beyrouth, au Liban, en 2008, dans un atelier de musique à l’Université américaine de Beyrouth. «On a commencé à comprendre que les choses devenaient sérieuses il y a un an et demi quand des gens du monde commençaient à nous appeler, à nous solliciter pour venir jouer chez eux. Avant, il n’y avait que notre famille et nos amis aux shows», s’amuse le guitariste et clavier, Firas Abu-Fakher.

En très peu de temps, le groupe se voit propulser dans une tournée interminable avec des dates partout dans le monde. «Ce n’est même plus à propos des paroles, c’est comme ce que nous on représente ce qui va faire la différence. Les gens vont voir un show d’être humains et ne vont pas forcément à la recherche de chansons qu’ils doivent absolument comprendre, ils vont voir des corps sur scène qui dégagent une énergie particulière. La plupart des gens qui viennent à nos shows, savent pour qui ils viennent et nous suivent même s’ils ne nous comprennent pas. Même nous, on trouve cela incroyable», continue le chanteur, qui s’entête à ne pas se prendre au sérieux. Ses amis et musiciens, et lui, ont la tête sur les épaules puisqu’il est inutile de s’envoler. Mashrou’ Leila est un groupe de musique certes, mais ils semblent avoir une mission, celle de défier les mentalités trop fermées et faire évoluer les choses à travers la musique. Même si ces étiquettes ne sont pas toujours au goût du groupe.

Durant la semaine, le groupe est souvent intervenu, surtout dans une table ronde à proposer des chansons interdites. «La question qui se pose est qu’est-ce que l’interdit, après tout ? Nos chansons font le tour du monde. On peut les emmener partout avec internet et Youtube. Ce qui est interdit finalement, est, ce que quelqu’un va t’imposer et va t’interdire de faire ou de voir. Quand il y a un conflit entre ce qu’on représente, l’image qu’on envoie et ce qu’eux pensent être correct et décent, cela devient de l’interdit. Ils ne se contentent pas d’interdire notre musique, ils nous interdisent nous, tout simplement. Ils interdisent notre présence», souligne Carl Gerges, le batteur qui se souvient d’un concert annulé, récemment, en Jordanie. Après 4 albums, le groupe dans le vent qui n’a pas eu pour habitude de se prendre au sérieux, a de plus en plus d’importante dans le cœur des jeunes du monde entier. Il représente la voix de la jeunesse libre. Mahrou’ Leila n’a pas cessé de faire rêver puisque, malgré tout, «the show must go on !». 



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