La CIMR s’ouvre aux adhésions individuelles dès le 1er janvier 2017
Grâce au changement de statut de la CIMR, mutée en société mutuelle, celle-ci ouvre la porte à des adhésions individuelles, dont le processus est totalement
digitalisé. Le produit y afférent est baptisé Al Moustakbal Individuel.
Avec le risque de faillite qui plane sur les régimes de retraite marocains, préparer sa retraite devient de plus un sujet de grande préoccupation. La réforme récente transformant la CIMR en société mutuelle de retraire apporte une nouvelle dynamique dans ce domaine et un nouveau souffle pour les salariés. En effet, avec le changement de statut opéré par la caisse l’adhésion au régime de retraite complémentaire n’est plus limité aux personnes morales, mais dès le 1er janvier 2017 sera ouverte aux personnes physiques. À compter de cette date, toute personne physique ayant atteint l’âge légal de travail peut devenir adhérent individuel. La CIMR a dédié à cette catégorie d’adhérent un produit baptisé Al Moustakbal Individuel, auquel la souscription se fait uniquement via internet. Le processus étant intégralement digitalisé, il suffit de remplir un formulaire disponible sur le portail de la CIMR en renseignant ses coordonnées bancaires.
La caisse prend attache avec la banque pour vérifier l’identité du souscrivant et notamment effectuer les prélèvements pas la suite. L’adhésion étant dispensée de toute signature, l’adhérent a trois mois après son inscription, pour se rétracter. Selon Khalid Cheddadi, président directeur général de la CIMR, qui s’exprimait dans une conférence organisée vendredi par la Chambre Suisse de commerce, sur les retraites complémentaires, il suffit d’adresser une réclamation à la caisse dans les trois mois pour se faire rembourser et arrêter son adhésion. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que l’acquisition de points se fait par des contributions forfaitaires programmées d’un montant minimum de 200 DH par mois. L’adhérent peut faire des versements exceptionnels en sus. Les contributions forfaitaires sont réglées par prélèvement automatique à partir du compte de l’adhérent individuel. De même, l’adhérent définit la date et la fréquence du prélèvement. Il peut également reporter un prélèvement, l’annuler ou en modifier le montant.
Pas de concurrence avec les compagnies d’assurance
Avec ce nouveau produit la CIMR semble plutôt entrer en concurrence directe avec les produits de retraite proposés par les assureurs. Une comparaison que rejette, le PDG de la CIMR. Pour lui, le contrat d’assurance offre de la souplesse dans la mesure où il est possible de racheter ce contrat à tout moment de la vie du client, ce qui n’est pas le cas chez la CIMR. «Nous ne voulons pas offrir un produit financier mais un véritable revenu supplémentaire», a expliqué Cheddadi.
D’après le président directeur général, les compagnies d’assurance proposent plutôt des capitaux différés à 90%. Très peu de contrats où l’objectif est de constituer une pension, sont proposés. En effet, «dans les contrats d’assurance il y a énormément de souplesse pour disposer de l’épargne ce qui n’est pas le cas dans le contrat de la CIMR. Nous ne voulons pas offrir un instrument de placement financier. Ce que nous voulons c’est vraiment aider les personnes à se constituer un revenu de vieillesse. Donner de la souplesse, serait battre en brèche cette idée et laisser les cotisants à la tentation de toucher à cette épargne. Si quelqu’un a une capacité d’épargne et il est tenté par l’idée de se constituer une pension de retraite mais également il veut disposer de son épargne, il n’a qu’à séparer les deux», précise Cheddadi.
En effet, le président explique que la retraite est l’opération par laquelle une personne répartit ses revenus d’activité entre la période d’activité et la période de cessation d’activité. Etant donné que la période d’activité représente près de 2/3 et la période de cessation d’activité 1/3, la répartition des revenus entre les deux périodes doit se faire dans les mêmes proportions. L’ouverture de la CIMR à des adhésions individuelle ouvre ainsi une nouvelle porte pour les salariés pour s’assurer des revenus décents après leurs retraites. En effet, si le régime de base est constitué de cotisations plafonnées c’est surtout pour éviter une redistribution inverse, étant donné que ce sont les plus aisés-ayant davantage accès à de meilleurs soins- qui vivent plus longtemps après la retraite, et donc bénéficient le plus du régime, dans le régime complémentaire doit en avoir pour son argent.
D’autant plus que les cotisations ne sont pas plafonnées. A fin 2015, la CIMR compte 6.388 entreprises adhérentes pour 595.091 affiliés et 158.863 allocataires. La caisse a servi 3,61 MMDH de pensions pour 6,07 MMDH. Parallèlement, on notera que l’assurance vie individuelle, en cas de vie associée à la capitalisation individuelle en cas de vie a représenté 6,2 MMDH au cours de la même année. D’ailleurs, compte tenu du nombre des assurés de la CNSS qui s’élève à 3,1 millions en 2015 et de celui des fonctionnaires et agents de l’Etat qui se chiffre à plus de 1,177 millions, seulement 37% de la population active est couverte par un régime de retraite obligatoire. Autrement dit, plus de 7 millions d’actifs ne disposent par de couverture retraite.
De nouvelles prestations à la CIMR
Hormis l’ouverture aux adhésions individuelles, la réforme de la caisse a été l’occasion d’introduire deux nouvelles prestations. Il s’agit en l’occurrence du capital au décès et du capital aux héritiers. La première prestation consiste en le versement d’un capital au décès de l’allocataire, qu’il soit retraité principal ou réversataire. Il est servi aux héritiers et est équivalent à 3 mois de pension du défunt, permettant de couvrir les charges des funéraires, entre autres. Quant à la seconde prestation, le capital aux héritiers, il est servi en cas d’absence de réversion (pas de conjoint ou conjoint ne satisfaisant pas aux conditions ou pas d’orphelin). Le capital est servi aux héritiers. Le capital équivaut au total des cotisations salariales et/ou 50% de ses contributions forfaitaires.
Lexique des retraites à la CIMR
Allocataire : tout bénéficiaire percevant une pension CIMR principale, de réversion versée au conjoint survivant, ou pension d’orphelin
Réversion : est l’attribution des droits réversibles à un ayant cause de l’affilié, dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l’affilié à la date de son décès ou à la retraite.
Ayant cause : les personnes qui ont acquis de l’affilié à la CIMR, un droit à un avantage déterminé notamment un droit à la pension de réversion (pension versée au conjoint survivant suite au décès du principal bénéficiaire).
Ayant droit : affiliés ayant quitté leur employeur adhérent, sans faire valoir leur droit à la retraite et sans demander le remboursement de leurs cotisations constituées de la part salariale.