Les Cahiers des ÉCO

Investissements en Afrique : Anas Sefrioui sur tous les fronts

Le patron du groupe Addoha ne se contente plus de l’immobilier et de la cimenterie sur le continent. Il met désormais le cap sur l’agriculture en misant sur des filières en plein boom comme la riziculture.

Ils ne manquent pratiquement aucun grand rendez-vous dédié à l’Afrique. Comme des raquetteurs, on les voit souvent aborder tel officiel ou en aparté avec tel homme d’affaires africains. Ils, c’est le duo Anas Sefrioui et son neveu Saad. Et le moins que l’ont puissent dire, c’est qu’ils commencent à récolter les fruits de leur forte implication. Leur dernière prise porte sur l’octroi d’importants terrains agricoles en Côte d’Ivoire à la filiale du groupe Afri Partners, pour la culture du riz, une denrée de base dans l’alimentation en Afrique de l’Ouest. Contrairement au Sénégal, où le bail de 10.000 hectares de terres fertiles dans le nord du pays continue de susciter la polémique, peu de détails ont filtré sur le nouvel investissement d’Anas Sefrioui en Côte d’Ivoire, hormis les 2.500 emplois attendus. Il devient au moins évident que le groupe Addoha met le cap sur la diversification de ses activités sur le continent.

Agrobusiness
Loin du ciment et de l’immobilier, le cap est désormais mis sur le très émergent secteur agricole. Cette tâche est discrètement menée par Afri Partners depuis Casablanca. Misant sur les programmes d’auto-suffisances agricoles, notamment en riz, en cours d’expérimentation par les différents États ouest-africains, Afri Partners prévoit, pour le moment, de produire au bas mot 215.000 tonnes de riz par an dans ces deux pays. Au Sénégal, le 115.000 tonnes annoncées, une fois le projet relancé, devrait nécessiter un investissement d’1,2 MMDH et contribuer à réduire, à hauteur de 15%, le déficit annuel en riz qui caracole à 1 million de tonnes. Sur le marché ivoirien, le gouvernement entend combler le gap des 1,4 million de riz importé chaque année à l’horizon 2020. D’autres pays de la région à fort potentiel agricole, n’attendent que des investisseurs afin fertiliser leurs stratégies rizicoles. Pour Sefrioui, le marché africain n’en sera que plus porteur, comme il l’est probablement dans les secteurs de l’immobilier et de la cimenterie.

Près 9 million de tonnes ciment
Ces deux secteurs donnent des ailes au groupe Addoha. Dans la cimenterie, le groupe, actif à travers sa filiale africaine, Ciments de l’Afrique (CIMAF), est présent dans 11 pays, avec 12 cimenteries qui totalisent une capacité de production de 8,75 millions de tonnes. Ce qui en fait l’un des premiers producteurs sur le continent, au côté du nigérian Dangote et des multinationales étrangères comme LafargeHolcim et de l’allemand, HeidelbergCement, son désormais nouveau partenaire sur le terrain africain. Pour le groupe CIMAF, l’année 2016 a été charnière dans la mise en exploitation de ces unités de production. Au moins trois cimenteries ont été inaugurées durant l’année dernière, au Gabon, au Ghana et au Mali. Dans l’ensemble de ces pays, la production de ciment est censée positionner le groupe sur leur marché d’implantation, mais aussi, venir en appoint aux nombreux projets immobiliers en cours de développement.

25% des activités du groupe
La promotion immobilière, qui fait la notoriété d’Addoha au Maroc, est au cœur de sa stratégie africaine. Des dizaines de milliers de logements sont ainsi en cours de construction dans de nombreux pays. C’est notamment le cas au Ghana (10.000), en Côte d’Ivoire (8.000), Guinée (3.000), Cameroun (1.500), ainsi qu’au Congo Brazzaville, en attendant de nouveaux accords dans plusieurs autres pays, notamment en Afrique anglophone. En tout, les projets immobiliers sur le continent doivent avoisiner les 2 MMDH dans le chiffre d’affaires d’Addoha. Globalement, la part des activités africaines du groupe est censée représenter 20 à 25% des activités du groupe. Anas Sefrioui n’a certainement pas tord, lorsqu’il répétait, il y a tout juste 2 ans, à propos de l’Afrique subsaharienne, que «c’est là où il y a encore des opportunités d’investissement à saisir».


Chiffres clés

11
Le groupe Ciments de l’Afrique est présent dans 11 pays africains

12
CIMAF compte au moins 12 cimenteries sur le continent

8,75  
La capacité de production totale de CIMAF est de 8,75 millions de tonnes par an

23.000
Addoha construit actuellement plus de 23.000 unités de logements sur le continent

215.000
Afri Partners, filiale du groupe, prévoit de produire 215.000 tonnes de riz au Sénégal et en Côte d’Ivoire

10.000
L’octroi à Afri Partners de 10.000 hectares de riz au Sénégal a créé la polémique ans le pays. L’affaire est devant la justice


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