Les Cahiers des ÉCO

He will rock you !

Abdelilah Rachid, comédien

Dans «Razzia», Nabil Ayouch lui offre un rôle en or, celui de Hakim, fan invétéré de Freddie Mercury qui s’éloigne de la misère de son quotidien grâce à la musique. Abdelilah Rachid joue une rockstar des quartiers pauvres et c’est convaincant. Portrait d’un comédien casablancais qui monte.

Chance et talent. Abdelilah Rachid réunit les deux. Un jeu fort, brut, touchant, un charisme à toute épreuve et ce sentiment que cet acteur multidimensionnel peut tout jouer ! C’est le sentiment que l’on a lorsqu’il  apparaît sur le grand écran. Regard expressif, justesse, émotion et sincérité sont les caractéristiques de jeu du comédien fétiche de Nabil Ayouch avec qui il a eu la chance de jouer dans «Les chevaux de Dieu» et tout récemment dans «Razzia». Dans le premier, qui a été la première expérience cinématographique de cet homme de théâtre, il campe le rôle de Hamid, un des terroristes de Sidi Moumen responsable des attentats de 2003 à Casablanca. Avant de passer le casting, le comédien sait que Nabil Ayouch a pour projet de raconter cette histoire au cinéma.

Abdelilah Rachid, alors allergique aux castings, tente le coup car il veut à tout prix avoir un rôle dans ce film ! «J’ai fait deux castings dans ma vie : une fois la caméra n’a pas voulu marcher juste avant mon passage, la deuxième fois le film ne s’est pas fait. J’avais fait un trait sur les castings, j’ai voulu me concentrer sur le théâtre. Jusqu’au jour où j’ai entendu parler d’un casting de Nabil Ayouch. Je n’ai pas pu résister. Je savais que j’avais ma place dans ce film», raconte le natif de Casablanca de 33 ans, titulaire d’un Baccalauréat lettres modernes et d’un diplôme en journalisme et animation.

Après plusieurs formations en théâtre il intègre les cours de théâtre du conservatoire de Sidi Belyout en 2000. Une passion qui ne l’a jamais quitté, puisqu’il a commencé le théâtre à tout juste 6 ans ! Acteur viscéral, il prouve que c’est un acteur qui compte dans le dernier film de Nabil Ayouch «Razzia» où il joue le rôle de Hakim, un fan de Freddie Mercury, des quartiers pauvres. «Je savais que ce film était porteur de messages. J’ai beaucoup été touché par ce personnage qui existe dans notre société marocaine. Des gars comme Hakim je les vois tous les jours. Il suffit qu’on s’exprime un peu plus ou qu’on soit original pour être mis dans une catégorie : soit enfant à papa, soit homosexuel. Alors qu’il suffit qu’on se mêle de nos affaires et de nous laisser vivre !», précise celui qui a travaillé la guitare et le chant pour le rôle. «Dans notre société, on pense encore que l’art est haram ! Alors que c’est tellement faux ! Notre religion dit même le contraire…C’est normal que beaucoup pensent encore qu’être artiste ce n’est pas bien, c’est mal vu ! On a tous quelque chose de Hakim en nous». Le comédien marocain qui s’inspire de grands comme Al Pacino et Ahmed Zaki sans pourtant les copier puisqu’il veut être fidèle à l’acteur qu’il est, Abdelilah Rachid a joué plusieurs rôles principaux dans «Fidaa» «Agadir express» et des séries telles que «Rdat el walida» de Zakia Tahiri. Il se fait quand même rare puisque le comédien choisit ses rôles avec minutie. «Je choisis mes rôles même si c’est difficile de choisir, vu le manque de projets qu’on a ! C’est un challenge pour moi. Je ne veux pas être corrompu dans mon art. C’est un choix. Mais je ne peux pas jouer un personnage si je ne suis pas convaincu du rôle, s’il ne porte pas de message. Le cinéma c’est le cri d’une société, c’est un porteur de messages».

Ce 14 févier, le public marocain le retrouvera dans un rôle nouveau, loin de tout ce qu’il a pu interpréter auparavant avec un réalisateur qui lui veut du bien : «Nabil Ayouch est une rencontre déterminante, je l’ai rencontré en casting. Il m’a donné cette chance de pouvoir travailler avec lui. Il a toujours été un des réalisateurs avec qui j’ai toujours voulu travaillé. C’est un grand professionnel. Je l’ai vu longtemps sur un plateau. Il comprend l’acteur et lui laisse beaucoup de place, toute la place dont un acteur a besoin pour s’exprimer. Il nous impose rien, on communique facilement avec lui, il nous donne sa vision du personnage mais a assez confiance en nous pour nous laisser proposer des choses», conclut celui qui compte bien devenir la rockstar du cinéma marocain !



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