Les Cahiers des ÉCO

Bourse : D’où provient la hausse du Masi ?

Le marché a tiré profit d’un effet de rattrapage sur certains secteurs fortement pénalisés par le marché au cours des dernières années, notamment le secteur immobilier. Analyse.

Le marché boursier marocain a entamé l’année 2016 sur une tendance haussière pour afficher une performance year-to-date de +14,37% au 12 mai 2016. Cette performance provient de la bonne forme affichée par un certain nombre de secteurs phare de la Bourse de Casablanca dont principalement l’immobilier, qui a marqué une envolée de 66% sur la même période. L’indice sectoriel a profité de la trajectoire positive qu’ont opérée les trois valeurs phares le composant, à savoir Addoha (ADH) avec une performance de 72,81%, Alliances (ADI) avec +59,37% et Résidences Dar Saada (RDS) avec +48,44%. À en croire les analystes, les principaux éléments qui expliquent cette bonne forme du secteur coté de l’immobilier sont les réalisations des sociétés phares du secteur. En effet, à l’exception du groupe Alliances, qui a affiché des résultats déficitaires, les autres sociétés phares du secteur immobilier coté, notamment Addoha et Résidences Dar Saada ont affiché des réalisations positives.

Le groupe Addoha a respecté son Plan génération cash et a commencé à communiquer sur ses réalisations trimestrielles afin de rassurer le marché. Idem pour le groupe Résidences Dar Saada qui a enregistré des réalisations en ligne avec son budget et une amélioration de ses marges opérationnelles. En parallèle, le groupe a également instauré une politique de communication financière par trimestre pour mieux informer la communauté financière. Concernant le groupe Alliances, même si ses résultats sont déficitaires en 2015, le plan de redressement entamé par l’actionnaire de référence pourrait relancer l’activité du groupe qui était quasiment à l’arrêt. «L’autre point positif est l’injection de l’actionnaire de référence d’un montant de 300 MDH dans les caisses du groupe pour une éventuelle augmentation de capital», nous explique un analyste de la place, mais aussi de son niveau de valorisation en début d’année.

Effet rattrapage
Selon notre analyste, le faible niveau de valorisation du secteur coté de l’immobilier en début d’année a laissé un potentiel de croissance important des cours des sociétés du secteur. À fin 2015, le P/E du secteur coté de l’immobilier s’est établi à 11,2x contre un P/E marché de 17,4x. Aujourd’hui, le P/E de ce secteur atteint 14,0x contre un P/E marché de 18,6x. À l’évidence, le marché des actions a tiré profit d’un effet de rattrapage sur l’immobilier qui était fortement pénalisé au cours des deux dernières années. Rappelons à juste titre que depuis 2013, le secteur immobilier affiche d’importantes contre-performances boursières avec des baisses respectives de 62% et de 92% des cours d’Addoha et d’Alliances développement immobilier entre fin 2012 et fin 2015 et une baisse de 40% du cours de Résidences Dar Saada entre sa date d’IPO en décembre 2014 et fin 2015. Si la forte dépréciation du cours d’Alliances semble a posteriori justifiée compte tenu des importantes difficultés financières qu’a rencontrées ce groupe, elle revêt cependant un caractère excessif dans le cas d’Addoha et totalement injustifié en ce qui concerne Résidences Dar Saada. Le marché a fortement pénalisé ces 2 dernières valeurs en raison d’un climat de défiance généralisée, alimenté par une série de mauvaises nouvelles (Affaire CGI, difficultés et restructuration d’ADI), celles-ci ayant été interprétées comme le signe d’une mauvaise santé générale du secteur. Aujourd’hui, en raison des bonnes réalisations du secteur, notamment de ces deux sociétés, le marché reprend confiance.

Des fondamentaux sains
À ce stade, une question s’impose : L’embellie du secteur immobilier serait-elle durable, au vu de la perte d’1,8 MMDH annoncée par Alliances ? Les analystes se veulent rassurants : Les fondamentaux du secteur immobilier sont sains malgré l’essoufflement de la demande et la surproduction de certains logements constatés dans le passé. Le déficit en logement au Maroc demeure important et il est estimé à 640.000 unités en 2014, selon le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville. «Aujourd’hui, les investisseurs institutionnels sont très portés sur les titres qui offrent des rendements intéressants en l’absence d’autres alternatives suite à la baisse des taux des bons du Trésor, conséquence de la réduction du taux directeur initiée par Bank Al-Maghrib en mars dernier. Le secteur immobilier coté, lui, propose un rendement de dividende (D/Y) de 4,9% contre un D/Y marché de 4%», nous affirme cet analyste. Hormi le groupe Alliances, le consensus marché anticipe également une croissance modérée du secteur immobilier en 2016 entre 3% et 3,5%. Par ailleurs, notons que la Bourse de Casablanca a également tiré bénéfice des fortes hausses du secteur des bâtiments & matériaux de construction et du secteur minier qui ont enregistré 25% de croissance chacun, ainsi que l’embellie des Holdings de 23,5% et du transport (+23,3%). D’ailleurs, un seul secteur coté a évolué dans le rouge depuis le début de l’année. Il s’agit du secteur des boissons, qui affiche un recul de -14,20%, avec toutefois des évolutions contrastées parmi les valeurs le composant, à savoir la forte chute de Brasseries du Maroc (-18,10%), qui n’a pu être contrebalancée par les légères hausses d’Oulmès (+0,5%). 



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