Les Cahiers des ÉCO

Bioéconomie : Le Maroc sera à la 1re conférence de la plateforme pour le Biofutur

L’événement, prévu les 24 et 25 octobre prochains à Sao Paolo, a fait l’objet d’une réunion de travail entre la Secrétaire d’État chargée du développement durable, Nezha El Ouafi et l’ambassadeur du Brésil, José Humberdo de Brilo Cruz, le 16 août 2017 à Rabat. Il vise à intensifier le recours aux biocarburants et aux biomatériaux faibles en carbone dans les secteurs du transport et de l’industrie.

Le Maroc prendra activement part à la première conférence de la plateforme pour le Biofutur! L’événement, prévu les 24 et 25 octobre prochains à Sao Paolo, la deuxième plus importante ville du Brésil, a fait l’objet d’une réunion de travail entre la Secrétaire d’État chargée du développement durable, Nezha El Ouafi et l’Ambassadeur du Brésil au Maroc, José Humberdo de Brilo Cruz, le 16 août au siège du Secrétariat d’État chargé du développement durable. À cette occasion, les discussions ont porté sur les voies et moyens de redynamiser le Protocole de coopération signé entre les deux pays le 25 juin 2008 en matière de développement durable ; et sur le rôle que peut jouer le Maroc lors de la conférence sur le Biofutur, notamment en sa qualité de pays partie à l’initiative mais également en tant que pays ayant abrité le lancement de la plateforme. Selon Nezha El Ouafi, «depuis son adhésion à la coalition pour le Biofutur, le Maroc travaille d’arrache-pied pour asseoir aussi son leadership dans le domaine de la bioéconomie comme il le fait déjà dans l’environnement et le développement durable en général». Aussi, en plus des autorités gouvernementales, une forte délégation d’industriels et de professionnels du transport du secteur privé participeront à la conférence. Laquelle, qui est la toute première de la plateforme pour le Biofuture, vise d’une part à fournir aux fonctionnaires des gouvernements des pays membres, aux experts et aux intervenants de l’industrie l’occasion de partager des leçons et d’échanger des expériences sur certains des principaux aspects politiques liés au défi de l’expansion du secteur de la bioéconomie, y compris les politiques de l’offre et de la demande, les politiques de R & D, le financement, la durabilité et usage. Et d’autre part à présenter les activités actuelles du secteur privé, les projets de recherche, les plans d’investissement et les nouvelles technologies, prometteuses, visant à réaliser des percées de performance et des réductions de coûts pour une production durable à grande échelle et l’utilisation de biocarburants et de biomatériaux avancés.

La Déclaration de vision de Biofutur
À l’issue de la conférence, les organisateurs s’attendent à une prise de conscience accrue parmi les principaux décideurs sur la nécessité d’étendre la bioéconomie pour relever les défis à venir et à un renforcement du sens général des solutions et des voies à suivre, à une compréhension accrue du fait que l’action coordonnée dans les différents domaines de la politique et de la production, la mobilisation des efforts publics et privés est le meilleur moyen de surmonter les défis liés à l’intensification de la bioéconomie à faible teneur en carbone.

Enfin, les délibérations de la conférence pourraient contribuer à la Déclaration de vision de Biofutur qui sera élaborée et approuvée par les vingt pays de la plateforme Biofuture au cours de la COP23. Le lancement de la plateforme pour le Biofutur a eu lieu le 16 novembre dernier, en marge de la Conférence sur les changements climatiques (COP22) qui s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. Initiée par le Brésil à travers José Sarney Filho et Blairo Maggi, respectivement ministre de l’Environnement et ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de l’approvisionnement, en présence des autorités d’organisations internationales comme l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), l’IRENA, l’ONUDI, l’AIE, SE4ALL, WBCSD, REN21, ABBI, ÚNICA ; cette coalition regroupe vingt pays intéressés par les domaines des énergies propres et de la bioéconomie.

L’Argentine, le Brésil, le Canada, la Chine, le Danemark, l’Égypte, les États-Unis, la Finlande, la France, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Maroc, le Mozambique, les Pays-Bas, le Paraguay, les Philippines, le Royaume-Uni, la Suède et l’Uruguay sont en effet convaincus que les biocarburants avancés et les biomatériaux constituent des alternatives durables et sobres en carbone aux carburants fossiles notamment pour les secteurs du transport et de l’industrie. Selon ces pays, les biocarburants avancés et les biomatériaux constituent de sérieux arguments à développer pour donner suite aux engagements définis lors de la conférence de Rio+20 et l’Accord de Paris. En effet, à mesure que les pays mettent en œuvre leurs contributions nationales déterminées (NDC), il existe une demande croissante de solutions durables et évolutives pour réduire les émissions de carbone dans le secteur des transports qui représente environ 35% des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie, et qui est parmi les secteurs les plus difficiles à décarboner.

Alternatives durables
Bien que les voitures hybrides et électriques puissent aider à réduire l’empreinte carbone dans le transport léger, d’autres solutions plus immédiates doivent être mises en évidence pour atteindre les objectifs climatiques. Des alternatives durables et non fossiles devraient également être développées dans des secteurs tels que les véhicules lourds, le transport aérien, les plastiques et les produits chimiques. Un grand nombre de pays ont développé une stratégie de bioéconomie qui comprend l’expansion de la production et de l’utilisation des biocarburants, biopouvoir et produits biologiques. Les progrès industriels et technologiques récents ont offert des voies viables, diverses et durables pour les carburants de transport à faible teneur en carbone, les bioproduits avancés et la chimie verte.

En effet, dans plusieurs pays, les biocarburants de deuxième génération tels que l’éthanol cellulosique et le biodiesel ont récemment atteint ou sont sur le point d’atteindre l’échelle commerciale. Plusieurs évaluations indépendantes suggèrent que ces combustibles et biomatériaux de la prochaine génération peuvent réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux alternatives à base de fossiles, avec des baisses d’émissions pouvant aller parfois jusqu’à 90%. En outre, ces carburants de la prochaine génération sont fabriqués à partir de matières premières cellulosiques, qui ne sont pas alimentaires et qui constituent la plus grande partie de la biomasse végétale de la Terre. Ces carburants de deuxième génération peuvent utiliser des résidus agricoles et des déchets comme matières premières ; être produits sans ressources terrestres et hydriques supplémentaires ; accroître les revenus dans les zones rurales et réduire le coût de la nourriture en augmentant la productivité et la valeur économique par hectare de toute culture. Ensemble, les carburants à faible teneur en carbone, les bioproduits et d’autres produits biotechnologiques permettent de passer à une bioéconomie verte, qui sert également de base à une économie circulaire. Les futurs bioraffineries pourront transformer durablement les résidus et les déchets en combustibles, électricité, produits chimiques, ingrédients alimentaires et pharmaceutiques. Le fait de rétablir le plein potentiel de cette nouvelle bioéconomie et d’augmenter la production de combustibles avancés à faible teneur en carbone et d’autres produits biologiques nécessitera toutefois le leadership des gouvernements pour créer un environnement politique favorable aux niveaux national et international pouvant attirer des investissements adéquats pour surmonter les technologies et les défis commerciaux inhérents à toute industrie située à ses débuts ainsi que pour assurer sa durabilité. Il existe un besoin évident d’une collaboration et d’un dialogue international plus cohérents qui, sous une appropriation nationale claire par les gouvernements des pays participants, pourraient contribuer à réaliser le potentiel social et économique des carburants avancés à faible teneur en carbone et la nouvelle bioéconomie, facilitant l’augmentation des marchés à travers la reconnaissance de leurs avantages climatiques et environnementaux uniques. 


Les objectifs généraux de la plateforme Biofutur

• Promouvoir la collaboration internationale et le dialogue entre les décideurs, l’industrie, le milieu universitaire et d’autres parties prenantes.
• Faciliter un environnement propice aux investissements avancés en carburant à faible teneur en carbone et en bioéconomie.
• Sensibiliser et partager des analyses sur l’état actuel, le potentiel et les avantages des carburants à faible teneur en carbone et d’autres développements avancés en bioéconomie.
• Promouvoir la recherche et le développement et partager l’analyse, les pratiques politiques et l’information sur les activités et les besoins en R& D.
• Discuter de la manière d’évaluer efficacement, de partager et de promouvoir des pratiques durables pour la production de biomasse et l’ensemble des cycles de vie de la chaîne de valeur. 



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