Les Cahiers des ÉCO

Beautiful tango !

Dalindeo, Groupe de musique finlandais

Avec des dégaines dignes d’un film de Tarentino ou Tim Burton, Dalindeo ce sont 6 musiciens finlandais dans le vent, qui proposent une musique digne d’un tango nordique. Rencontre avec un groupe passionné et solaire.

Qui a dit que le tango venait d’Amérique latine ? Le groupe finlandais Dalindeo prouve qu’il a des origines scandinaves. Avec un jazz passionné et entraînant, le groupe finlandais porté par le guitariste et compositeur : Valtteri Laurell Pöyhönen a séduit le public du jazz au Chellah la semaine dernière. «C’est drôle comment le tango est arrivé en Finlande, par voie navale grâce aux marins, ça a bien fonctionné en Finlande, ça a collé avec l’esprit d’ici», explique le leader du groupe, lequel avoue adorer cette musique qui a eu son âge d’or dans les années 60 en Finlande. «Il y a quelque chose de très mélancolique qui ressemble un peu à la Finlande avec des mélodies et des rythmes particuliers mais ce n’est pas désespéré, c’est même joyeux. Je trouve l’esprit du tango très joli». Le groupe incorpore cette musique à un jazz nourri par des influences à la Duke Ellington ou Dick Dale auquel ils rajoutent des influences modernes puisés dans les sonorités d’un ailleurs. Une touche personnelle qui fait voyager avec des musiciens de grand talent comme le batteur Jaska Lukkarinen, le percussionniste Rasmus Pailos, le trompettiste Jose Mäenpää, le flûtiste et saxophoniste Petri Puolitaival et le bassiste Timo Tuppurainen. «Nous ne répétons pas beaucoup», avoue le leader guitariste et compositeur Valtteri Laurell Pöyhönen dans un français parfait. «Nous nous connaissons depuis tellement longtemps, nous jouons depuis des années ensemble, nous nous connaissons par cœur. Nous travaillons par album», continue le musicien aux allures de dandy des années 50 qui vit à Berlin alors que les autres musiciens vivent à Helsinki. Avec 4 albums à son actif, le groupe s’est déjà vu nominé au Emma Award, équivalent des Grammy en Finlande.

Sur scène, le groupe en jette avec son charisme incroyable et ses morceaux dignes de scènes de films. «C’est incroyable pour nous de jouer au Maroc, c’est notre première ici, c’est notre première fois en Afrique et jouer dans un site historique, ancien comme le Chellah, c’est féérique». Une énergie qu’ils réussissent à communiquer à un public conquis. On danse, on est envoûté, on est même hypnotisé par tout ce qui se passe sur scène : «Quand je compose de la musique, je pense fort aux racines du jazz. Et le jazz était la musique du peuple, c’était une musique pour danser. Jouer à Salé, sur une scène en plein air et gratuite, était incroyable», continue le musicien qui donne beaucoup d’importance à sa connexion avec le public. «La musique est universelle, internationale ! Comme nous proposons une musique sans chant, sans paroles, on raconte des histoires avec la musique, les sons, les notes, les instruments», confie Valtteri Laurell Pöyhönen qui est marqué par ses voyages et ses rencontres à chaque fois. Il se souvient d’un voyage marquant en Éthiopie qui l’a beaucoup inspiré dans ses compositions. Ses acolytes et lui continuent à prendre le meilleur du monde tout en faisant découvrir la culture finlandaise en échange. «Slavic souls», le nom de leur dernier album en dit long. Entre balades, mélodies entraînantes et arrangements étonnants, Dalindeo sillonne le monde tel ses marins qui ont su ramener le tango à eux : en marquant toujours, en faisant rêver et surtout en arrêtant le temps, le temps de leur passage. Une des plus belles découvertes du festival ! 



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