ArcVision Prize Women and Architecture 2016 : Le talent féminin célébré à milan !
Ce jeudi 7 avril, le talent de plus de 20 femmes dans le monde a été mis en lumière grâce au prix international d’architecture pour les femmes organisé par Italcementi – Ciments du Maroc. Une 4e édition qui a vu la consécration de l’Américaine Jennifer Siegal et qui travaille sur le beau et l’utile puisqu’elle pense aux populations défavorisées. Zoom sur un prix pas comme les autres depuis le Teatro dell’Arte de la triennale de Milan …
C’est en pleine triennale de Milan que le prix international d’architecture pour les femmes a consacré les meilleures du domaine ce jeudi 7 avril à Milan ! C’est dans une ambiance design et résolument artistique que la société Italcementi a voulu organiser la 4e édition du prix d’architecture féminine «ArcVision Prize – Women and architecture» à travers le regard et le jugement de femmes remarquables du monde architectural et socio-économique : Shaikha Al Maskari (membre du Conseil de l’Arab International Women’s Forum – AIWF), Vera Baboun (Maire de Bethléem), Odile Decq (fondatrice du cabinet d’architecture Odile Decq), Yvonne Farrell (co-fondatrice du cabinet d’architecture Grafton Architects), Daniela Hamaui (journaliste), Louisa Hutton (co-fondatrice partenaire du cabinet d’architecture Sauerbruch Hutton), Suhasini Mani Ratnam (actrice indienne, productrice et écrivain), Samia Nkrumah (Présidente du Centre panafricain Kwame Nkrumah), Benedetta Tagliabue (fondatrice du cabinet d’architecture Miralles Tagliabue EMBT), Martha Thorne (Directrice du Pritzker Prize).
Pour des femmes qui osent…
Le prix récompense non seulement la beauté du geste mais surtout le message et l’objectif : l’œuvre ! Le jury, qui a eu du mal à départager les différentes candidates, a quand même été unanime envers l’Américaine Jennifer Siegal de 51 ans décrite comme «une courageuse pionnière dans la recherche et le développement des systèmes de construction préfabriquée à bas prix en faveur des populations des quartiers défavorisés, où elle a été en mesure d’inventer et de construire des solutions pratiques et un nouveau language pour le logement mobile et à faible coût». Un travail impliqué qui a profondément touché.
Son travail se concentre sur la conception de structures mobiles, amovibles et repositionnables, basé sur sa recherche d’un nouveau type de préfabrication qui utilise des procédés industriels pour créer des bâtiments plus efficaces et agiles, qui impliquent, dans certains cas, l’utilisation de roues comme un élément pour rendre l’architecture plus conviviale et littéralement dynamique. Siegal a traité ces aspects à la fois à travers des espaces d’enseignement publics et en travaillant avec le thème de l’habitation à la Résidence Seatrain (2003) à Los Angeles, par exemple, ce qui a créé un espace de vie dynamique à partir de l’utilisation de conteneurs standards simples. «L’expérience de l’Expo Milan 2015 a confirmé certaines de nos profondes convictions.
Le rôle central joué par les femmes dans la société actuelle, leur capacité à construire un avenir plus harmonieux, leur sensibilité à combiner l’innovation technologique avec la passion, l’imagination, les sentiments et le dévouement – ce sont des valeurs fondamentales qui lorsqu’elles sont interprétées au féminin sont capables de transformer le visage même du présent, d’ouvrir de nouveaux horizons dans un mode de vie contemporain qui n’est pas toujours facile», déclare Carlo Pesenti, CEO d’Italcementi. Et à lui de poursuivre: «c’est pourquoi nous sommes heureux et honorés de présenter cette année l’ArcVision Prize – Women and Architecture, qui continue à sélectionner des projets d’architecture féminins internationaux définis par l’aspiration à la beauté, la poursuite de la fonctionnalité et l’espoir de participer à la construction de nouvelles villes et communautés harmonieuses.
C’est la voie que notre groupe a choisi pour réaffirmer sa vision des «problématiques de la femme» dans l’architecture, qui au final, ne cesse d’étonner, en concevant des chefs-d’œuvre de technologie et de durabilité, unions entre matériaux et formes, combinaisons entre élégance et efficacité». Le jury, supervisé, au cours de ses séances de travail par Stefano Casciani, directeur scientifique du prix, a également octroyé une mention honorable à Pat Hanson (Canada), Elisa Valero Ramos (Espagne) et Zegers Cazù (Chili).
Un prix spécial à Gae Aulenti
Au cours de la soirée, le prix arcVision a rappelé et mis en avant la personnalité de Gae Aulenti, figure de proue de l’exposition W. Women du Design italien, organisée par Silvana Annichiarico et qui peut être visitée au Musée du design de la triennale. Le prix spécial, qui lui a été attribué, est une reconnaissance pour son rôle d’architecte et d’académicienne, son importance dans l’histoire de l’Italie et pour la lutte des femmes à affirmer leur égalité et la reconnaissance de leur qualité en tant que conceptrices. «Qui était Gae Aulenti ? Une architecte, sans aucun doute ; mais aussi une designer, une scénographe, une urbaniste, une curieuse, une fumeuse, une femme, une lectrice infatigable, une grand-mère, une voyageuse a expliqué l’architecte Nina Artioli, petite-fille de Gae Aulenti.
Nous savons que c’est l’architecte qui a transformé la gare d’Orsay en l’un des plus célèbres musées d’art au monde, qui a conçu la lampe de bureau Pipistrello et la Place Cadorna à Milan. Mais ceci est juste un effet, le résultat de la personnalité de Gae Aulenti. Elle a développé sa carrière professionnelle à travers le design, l’architecture, l’aménagement et la scénographie et a construit sa carrière dans un échange constant entre les arts. Et c’est exactement ce qu’Archivio Gae Aulenti aurait aimé souligner en recevant ce prix spécial arcVision 2016, en espérant que les architectes d’aujourd’hui et de demain pourront prendre comme exemple sa curiosité constante et son besoin naturel d’établir des liaisons qui ont fait de Gae Aulenti une des personnes les plus remarquables de la culture architecturale italienne du 20e siècle».
