27e Sommet Afrique-France : Laissons l’Afrique tranquille !
Dans le cadre du 27e sommet Afrique-France tenu ce week-end à Bamako, le Maroc, représenté par son ministre des Affaires étrangères a appelé à la non-ingérence dans les affaires intérieures des États africains.
Pari réussi pour le Mali ! Sa capitale, Bamako, a accueilli ce samedi 14 janvier, le 27e Sommet Afrique-France. Alors que les inquiétudes pesaient sur la bonne organisation de cet important événement, notamment sur le plan sécuritaire, la manifestation s’est déroulée sans incidents notables. En plus du président français, François Hollande, la capitale malienne a accueilli une trentaine de chefs d’États africains, venus faire le point sur la coopération entre le continent noir et l’Hexagone. Pour sa part, le Maroc a été représenté à ce sommet par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar.
La voix du Maroc
Ces retrouvailles entre dirigeants français et africains placées sous le thème du «partenariat, la paix et l’émergence», ont été précédées la veille par la réunion des ministres des Affaires étrangères. À cette occasion, le chef de la diplomatie marocaine a souligné que la participation du Maroc au 27e sommet Afrique-France vient confirmer les hautes orientations royales en faveur du développement, de la sécurité et de la stabilité sur le continent. Mezouar a également mis l’accent sur «l’importance du respect de la souveraineté, de la stabilité et de la sécurité des États ainsi que de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États», indique un communiqué de son département. En outre, le Maroc a insisté, lors de cette rencontre «sur l’impératif de préserver et de développer les richesses du continent africain qui souffre encore de la pauvreté». Le royaume a ainsi rappelé les actions prises en faveur du développement durable de l’Afrique à la lumière notamment de la COP22 qui a lancé une initiative hautement saluée portant sur la sécurité alimentaire et dont la mise en œuvre est prévue au cours de cette année. Le Maroc, dont la présence et l’influence sur le continent ne cessent de prendre de l’importance, ne pouvait donc passer inaperçu lors de ce 27e sommet, cela d’autant plus que le royaume entretient avec la France un «partenariat d’exception» tout en jouant le rôle de relais pour les entreprises françaises ayant des visées africaines.
Tripler l’aide
Cela dit, le Sommet de Bamako a été marqué par les «adieux» du président Hollande à l’Afrique. Le chef de l’État français, qui ne se représentera pas pour un second mandat, a insisté sur les différentes interventions militaires françaises sur le continent. Le locataire sortant de l’Élysée estime que ces opérations, notamment au Mali et en Centrafrique, ont permis de sauver ces pays de l’instabilité chronique. Sur le plan économique, la France a promis de quasiment tripler son aide publique au développement (APD) sur les cinq prochaines années. «Je veux dire aujourd’hui que l’aide au développement de la France passera à 23 milliards d’euros pour les 5 prochaines années» a déclaré François Hollande. Jusque-là, la France qui a injecté 8,1 milliards d’euros dans son aide publique se classait au 5e rang mondial dans ce domaine derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Japon. L’Afrique reçoit 45% de l’aide française qui se concentre essentiellement dans la zone subsaharienne. Selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la Côte d’Ivoire est avec 2,29 milliards d’euros la première destination africaine de l’APD française. Elle est suivie par le Sénégal (970 millions d’euros) et l’Afrique du Sud (827,5 millions d’euros).