Politique

Stratégies sectorielles. Quelle place dans les programmes des partis?

En dehors du secteur industriel, les programmes électoraux des principales formations en lice, pour les législatives, n’ont pas prévu de plans de continuité pour les plans sectoriels.

Alors que la dernière ligne droite de la campagne électorale se profile, force est de constater que les stratégies sectorielles ne figurent pas parmi les points prioritaires des argumentaires des partis. Le débat sur l’impact des plans sectoriels, lancés au fil des 10 dernières années, est en effet absent du discours de la plupart des formations politiques.

Pourtant, les prises de position, affichées par les principaux partis, attestent du fait que les acteurs politiques sont conscients de l’apport de ces stratégies dans la lutte contre le chômage et la réduction des inégalités spatiales. Le consensus est donc bien établi sur leur caractère incontournable dans le développement de l’économie nationale.

Les principales interventions

Les pistes préconisées par les principales formations se caractérisent par leur focalisation sur le secteur industriel. Ainsi, pour le RNI, «la destruction de centaines de milliers d’emplois, causée par la pandémie de Covid-19, a renforcé l’urgence de mettre en œuvre une politique budgétaire favorable à la croissance et l’emploi».

Pour atténuer l’impact de la crise, le parti de la colombe compte mettre «immédiatement en œuvre un plan de relance de l’activité, incluant notamment un vaste programme de travaux publics. Cette réponse conjoncturelle sera accompagnée d’une nouvelle génération de plans sectoriels dans l’agriculture, la pêche, l’industrie, le tourisme et l’artisanat», selon l’engagement exprimé par le parti.

Quant au PJD, il a dévoilé une vision qui s’appuie avant tout sur le rôle des stratégies sectorielles dans l’amélioration des indicateurs économiques et sociaux du pays. Pour ce parti, «les stratégies sectorielles devront prendre en compte les exigences d’équilibre de la politique budgétaire et trouver la corrélation adéquate entre la gestion globale de l’investissement public et les objectifs recherchés». Le parti de la lampe projette aussi de «lier l’octroi des incitations à l’investissement par la Commission nationale de l’investissement à la réalisation préalable d’une évaluation des projets relevant des stratégies adoptées».

Par ailleurs, le parti de la lampe estime que l’objectif fixé au secteur industriel d’atteindre 23% de la contribution au PIB ne doit pas en faire oublier les acquis, avec 54 écosystèmes industriels qui sont, désormais, opérationnels. Parmi les pistes préconisées, l’on trouve «la poursuite de la politique de soutien du produit national et la réalisation des objectifs tracés par le plan de relance industrielle, qui s’étale jusqu’en 2023, pour un montant de 34 MMDH».

Pour sa part, le Parti de l’Istiqlal ne voit pas d’autres alternatives que de renforcer le rôle du secteur secondaire dans l’économie nationale.L’enjeu, selon l’Istiqlal, est «de mettre en place une stratégie industrielle ambitieuse qui devra améliorer la part du Maroc dans les exportations mondiales de 0,92% à 1,5% avec la nécessité d’appliquer, de manière effective, le principe de la préférence nationale», comme prévu par la 84e mesure du programme du parti de la balance.

Cet avis est partagé par l’USFP et le PPS. Ainsi, pour le parti de la rose, la focalisation sur le secteur industriel reste dominante, même si «la dépendance envers les secteurs primaire et tertiaire demeure pesante, de même que le secteur industriel éprouve toujours des difficultés à atteindre les objectifs, en dépit des efforts qui ont été déployés depuis une décennie», selon l’évaluation figurant dans le programme électoral du parti.

Le PPS, quant à lui, estime que le moment est venu pour lancer «une véritable politique d’industrialisation qui soit la base d’un développement durable». Le parti du livre appelle aussi à «une révision profonde des choix qui ont été opérés dans la politique agricole et au renforcement de la dimension environnementale des politiques sectorielles».

Aucun plan de continuité proposé

L’une des remarques, qui pourraient être émises au sujet de la vision des partis politiques, concernant les stratégies sectorielles, réside dans l’absence de calendrier précis, que ce soit pour la continuité des plans sectoriels actuels ou le lancement d’une nouvelle génération de plans.

À noter que, par rapport aux suggestions formulées par les principales formations en lice, au sujet du pôle social, la contribution des partis, en matière de réformes sectorielles à entreprendre, est resté limitée.

D’un autre côté, les prévisions budgétaires, portant sur les plans sectoriels, ont également fait défaut, ce qui dénote que le sujet a bel et bien été relégué au second plan durant cette campagne électorale.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO

 



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