Politique

PLF 2021 : quelles priorités pour le gouvernement ?

Le pessimisme plane sur les indicateurs prévisionnels phares du projet du budget de la prochaine année. La crise des partenaires économiques traditionnels du Maroc sera fatale pour plusieurs secteurs.

Depuis la fin des années 90, le Maroc vit une situation de repli économique qui inquiète les acteurs économiques et les décideurs politiques. Les points qui seront perdus en termes de croissance, durant le prochain exercice budgétaire, pèseront lourdement sur le budget de l’État ainsi que sur plusieurs rubriques du projet de loi des Finances. Devant les membres des deux commissions des finances du Parlement, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a présenté les principaux indicateurs qui serviront de base à l’élaboration du projet du budget, essentiellement ceux dépendent de l’évolution de la situation chez les partenaires traditionnels du Maroc.

«La sécheresse enregistrée pour la 2e année consécutive aggrave la situation, avec un taux de croissance qui sera ramené de 3,5 à –5%», a indiqué le ministre.

Le déficit commercial s’est amélioré de 13%, en dépit de la baisse des exportations, sans oublier que les crédits bancaires ont augmenté de 20 MMDH durant les 5 premiers mois de 2020, avec une prédominance des fonds alloués par Damane Oxygène. Les transferts des MRE, à fin juin, font état d’une baisse de 11% , au moment ou les IDE ont baissé de plus de 20% au titre des 6 premiers mois de l’année 2020, «qui reste malgré tout un indicateur positif», selon Benchaâboun qui insiste sur la crédibilité de l’économie nationale envers les bailleurs de fonds étrangers.

L’intégration du secteur informel est en première ligne des mesures qui seront préconisées par le budget de la prochaine année. L’économie informelle, qui représente plus de 20% du PIB et emploie plus de 2,4 millions d’emplois, sans compter le secteur primaire, a été très pénalisée par l’impact de la Covid-19. Quelque 5,5 millions de personnes ont bénéficié de l’aide directe du fonds spécial. Celles-ci seront donc les principales cibles des mesures incitatives qui seront prévues par le projet du budget de l’année 2021, à travers l’élargissement de la protection sociale et la facilitation des procédures administratives. L’Exécutif a également décidé que les dotations qui restent du fonds spécial seront injectées dans l’accompagnement des secteurs sociaux, avec la mise en place d’un cadre plus clair pour la déclaration des salariés auprès de la CNSS.

Un financement durable des programmes sociaux
L’empreinte sociale et le renforcement de la confiance des investisseurs sont les deux éléments clés du PLF 2021 présenté par Mohamed Benchâaboun au Parlement. Il faut dire qu’en tête de liste des indicateurs, figurent l’injection des dotations sur trois ans pour satisfaire les engagements issus du dialogue social ainsi que la réservation de 3,5 MMDH pour le soutien à la scolarisation dans le monde rural. Pour l’INDH, la nouvelle génération des projets devra engendrer des charges de l’ordre de 2,2 MMDH au cours de l’année 2020, sans oublier la création du fonds de soutien aux jeunes porteurs des projets et qui sera doté de 6 MMDH, également étalées sur 3 années comme prévu par la loi organique des finances en matière de programmation triennale. Concernant toujours le volet lié à la jeunesse, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre de la feuille de route de la formation professionnelle, tout comme la hausse des postes budgétaires réservés aux Académies régionales de l’enseignement et qui seront de l’ordre de 15.000 lignes ouvertes au profit des AREF pour le recrutement. Par ailleurs, le secteur de la santé devra être le principal bénéficiaire des allocations budgétaires prévues en 2021, avec une hausse de 15%, soit un montant de 18 MMDH. L’État s’attend à une hausse du budget des médicaments et des dispositifs médicaux au sein des hôpitaux publics, et qui devra dépasser 2,5 MMDH. En matière d’infrastructures sanitaires, la capacité d’accueil des unités sanitaires devra se renforcer, avec un chiffre record en matière de recrutement qui devra atteindre près de 4.000 postes. Les indicateurs fournis aux députés laissent dégager aussi la poursuite de la politique de diminution des prix des médicaments, avec un total de 3.600 médicaments et dispositifs médicaux qui ont fait l’objet de réduction, de même que les exonérations fiscales ont englobé 851 médicaments, dont 318 qui sont classés comme étant très chers.

Baisse des recettes fiscales

La baisse des recettes fiscales reste le principal fait marquant du projet du budget. La plus forte baisse concerne la TVA avec 3 MMDH qui vient en tête des rubriques fiscales les plus impactées par la chute des recettes fiscales, selon l’argentier du royaume . La même tendance a été enregistrée pour l’IR, avec une baisse de 1,5 MMDH de moins par rapport à la même période de l’année écoulée, «même si en juin, cette baisse commence à s’atténuer», a précisé le ministre de l’Économie et des finances. Pour les droits douaniers, les pertes mensuelles sont estimées à 3 MMDH, à côté de la baisse des recettes provenant de l’impôt sur la consommation qui a enregistré aussi une baisse conséquente, notamment pour les produits énergétiques.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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