Politique

Parlement: la session printanière s’annonce houleuse

Il reste moins de dix jours pour l’ouverture de la session parlementaire printanière. Dans cette conjoncture inédite, des mesures spéciales seront mises en place pour éviter la propagation du Covid-19 au sein de l’institution législative. Le bureau de la Chambre des représentants et les chefs des groupes parlementaires ont opté pour une présence allégée des représentants de la nation aux travaux du parlement.

Pour respecter les règles du confinement, chaque groupe parlementaire devra désigner deux ou trois députés pour assister aux travaux des séances plénières et aux réunions des commissions permanentes. Ce sont les parlementaires qui résident à proximité de la capitale qui devront se déplacer au parlement. La priorité sera accordée aux questions d’actualité.

Après l’ouverture officielle, le vendredi 10 avril, la première plénière sera consacrée à la séance mensuelle des questions adressées au chef du gouvernement, lundi 13 avril. Sâad Dine El Otmani sera interpellé sur les impacts économiques et sociaux de la crise du Covid-19. Ce sera l’occasion de passer au crible les mesures prises par le gouvernement ainsi que le plan d’action à mettre en place après la fin de la crise pour relancer l’économie et soutenir les ménages les plus vulnérables.

El Otmani attendu de pied ferme
On s’attend à ce que le débat sur la nécessité d’une Loi de Finances rectificative soit mis sur la table par certains parlementaires qui appellent le gouvernement à s’atteler sur le dossier afin de rééquilibrer les dépenses et de revoir à la baisse les projections retenues dans l’élaboration du budget de cette année. Bien que l’opposition ait rengainé ses armes depuis le début de la crise pour faire front commun avec toutes les forces vives de la nation contre la pandémie, le chef du gouvernement est attendu de pied ferme au sein de l’institution législative pour expliquer minutieusement l’évolution de la situation au Maroc et les prochaines actions à entreprendre pour limiter les répercussions économiques et sociales du nouveau coronavirus sur le Maroc.

La communication officielle est un point on ne peut plus important dans les circonstances actuelles. Or, les sorties d’El Otmani et des ministres sont très timides contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays. Outre le chef du gouvernement, les parlementaires vont interpeller principalement les ministres qui sont le plus concernés par la gestion de la crise. Il s’agit en premier lieu du ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun qui devra s’exprimer aussi bien en séance des questions orales qu’en commission.

Rappelons, à cet égard, que la réunion commune des deux commissions des Finances qui devait se tenir la semaine dernière sur le thème des répercussions économiques et sociales du Covid-19 a été reportée à la demande du gouvernement. Cette réunion doit être bientôt programmée pour effectuer une évaluation préliminaire des premières mesures mises en place pour soutenir le secteur privé et les salariés.

Le point sur le secteur agricole
Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, devra aussi répondre aux questions des parlementaires sur la gestion de l’évolution de la maladie au Maroc, le fonctionnement des centres de santé concernés, la disponibilité du matériel, les défis qui restent à relever, les dysfonctionnements constatés…
D’autres ministres sont également très attendus au sein de l’institution législative. Il s’agit notamment du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, le chef du département de l’Éducation nationale, Saaid Amzazi ainsi que le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy. Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch est appelé aussi à débattre le dossier du soutien du secteur agricole et le plan de lutte contre les effets de la sécheresse.

Les discussions qui étaient entamées lors de la réunion de la commission des secteurs productifs à la chambre basse, le 13 mars dernier, devront être approfondies. Aziz Akhannouch avait annoncé que son département avait alloué une enveloppe budgétaire de 55 MDH pour la protection du bétail, dans le cadre d’une première phase. Cette somme est débloquée au niveau des directions régionales de l’agriculture. 


Aicha Lablak
Présidente du groupement du PPS à la chambre des représentants

«La priorité sera accordée au dossier de la gestion du Covid-19»

Quelles sont les principales décisions des présidents des groupes parlementaires pour gérer l’ouverture de la session printanière ?
Le parlement est une institution constitutionnelle qui doit accomplir ses missions en cette conjoncture inédite. Certes il s’agit d’une situation spéciale, marquée par l’état d’urgence sanitaire. Mais ce n’est pas l’état d’exception. Le parlement doit donner l’exemple en accomplissant son rôle de législation mais aussi de contrôle tout en prenant en considération que l’heure est à la mobilisation et l’unification des forces nationales. Nous devons être un modèle en matière de respect des dispositions préventives qui s’imposent dans la conjoncture actuelle, à travers, entre autres, une présence allégée des députés. L’activité parlementaire doit continuer.

Comment vont se dérouler les séances des questions orales ?
Après la séance mensuelle des questions adressées au chef du gouvernement, les séances hebdomadaires seront maintenues. La priorité sera accordée, lors de ces plénières, aux questions qui préoccupent les Marocains à l’heure actuelle et qui sont étroitement liées à la gestion de la crise. La durée des séances sera réduite à une heure et demi au lieu de 3 heures. Bien que l’heure ne soit pas au contrôle comme à l’accoutumée, nous comptons faire des propositions pour attirer l’attention du gouvernement sur quelques points essentiels.

Quid de la répartition du temps de parole entre les différentes composantes de la chambre des représentants ?
Lors des séances plénières des questions orales, le temps de parole est réparti à part égale entre le gouvernement et les députés. On va dépasser la répartition habituelle du temps entre la majorité et l’opposition. Nous sommes aujourd’hui dans le même camp, unis pour faire face aux répercussions du Covid-19. La conjoncture actuelle nécessite en effet de dépasser la règle de la représentativité proportionnelle en matière de répartition du temps de parole. Lequel sera géré avec une grande souplesse comme l’exigent les circonstances actuelles. 


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