Politique

Le PJD refuse de donner « un chèque en blanc »

Mostafa Brahimi.
Président du Groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants

Quels sont les préalables pour que le projet de loi relatif aux usages licites du cannabis soit examiné au parlement ?
C’est un projet qui concerne une problématique sensible. Des rapports internationaux font état que le Maroc est le premier producteur du cannabis. Avant de soumettre le texte au parlement, il aurait fallu mener de larges concertations avec les parties concernées en vue d’atteindre le consensus. Au sein du parlement, la question sera finalement tranchée à travers le vote alors que le dossier suscite des divergences de points de vue. Il s’agit d’un dossier d’ordre national qui concerne les provinces du Nord ayant souffert d’isolement et d’injustice en termes de développement. Il aurait fallu, avant le dépôt du texte au parlement, impliquer les partis politiques notamment. Il fallait aussi demander l’avis des institutions constitutionnelles, à commencer par le Conseil économique, social et environnemental. Le ministre de l’Intérieur a souligné qu’une étude avait été réalisée à propos de ce dossier. Il fallait, dans ce cas-là, la soumettre au parlement avant d’examiner le texte en question d’autant plus qu’il s’agit d’une substance dangereuse qui pourrait donner lieu à des dérapages.

Ne pensez-vous pas que la régulation de la culture du cannabis a aussi plusieurs bienfaits ? Que répondez-vous à ceux qui disent que vous entravez un projet de développement ?
Faut-il signer un chèque en blanc ? En tant que médecin, j’attends de consulter les études relatives aux éventuels bienfaits médiaux de cette plante. Les articles scientifiques doivent être publiés dans des revues scientifiques reconnues. Il faut nous donner la preuve scientifique des bienfaits médicaux du cannabis. Pour que nous puissions nous prononcer pour ou contre, les arguments doivent en effet être solides sur le plan scientifique. Il y a des études qui prouvent le contraire de ce que l’on dit sur les bienfaits thérapeutiques de la plante du cannabis. Le pire est que ce projet est déposé à la veille des élections pour la troisième fois (2009, 2015 et 2021).

Toutefois, les textes précédents étaient des propositions de loi ?
Le PAM et l’Istiqlal avaient présenté des propositions de loi. On ne peut pas débattre d’un tel dossier à la veille des élections. Il s’agit du sort d’une région et des citoyens qui sont le maillon faible de ce dossier. Une solution doit être trouvée, mais il faut le faire en dehors du contexte électoral pour éviter les surenchères. Le vote, quel que soit sa nature, aura des conséquences sur les élections.

On reproche au PJD de critiquer un texte adopté par le gouvernement qu’il dirige…
C’est le ministre de l’Intérieur qui a présenté ce projet de loi. Dans d’autres pays, les textes sont accompagnés de l’étude d’impact, du coût financier et des textes d’applications. C’est ce qu’il faut faire pour ce projet de loi. Nous attendons les preuves scientifiques pour pouvoir nous prononcer en connaissance de cause.

Jihane Gattioui / Les Inspirations Éco



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