Politique

Gestion urbaine : quels remèdes pour réduire les coûts ?

La feuille de route de l’Exécutif tient compte des orientations du NMD, avec plusieurs leviers qui ont été identifiés en vue de renforcer la mixité sociale et l’amélioration de l’accès aux infrastructures et services.

La carte de l’extension des villes au Maroc s’étend au fil des ans, posant ainsi plusieurs problématiques de gestion aux concepteurs et aux exécutants de la politique urbaine. La prise en compte de cette donnée, qui place le Maroc parmi les pays ayant un taux d’urbanisation élevé, de 62%, contre 52% pour les Pays à revenu intermédiaire (PRI), a poussé le gouvernement à inscrire la question de l’urbanisation comme composante cruciale dans le processus de la planification, caractérisé par «la multiplicité des acteurs centraux et territoriaux impliqués, avec une répartition peu claires des rôles, ainsi que par les faibles capacités techniques et financières des agents chargés de la planification et du développement urbain», indique le diagnostic établi par la loi de Finances 2022. Il s’agit donc de «faire face aux différentes formes d’essoufflement du modèle urbain national en tenant compte des mesures préconisées par le NMD», ajoute la même source, qui liste «le renforcement du lien social, des villes génératrices de richesse, et le cadre de vie qui préserve la dignité et le bien-être». Il faut dire que les objectifs fixés pour les prochaines années retiennent une série d’indicateurs à surveiller en matière d’expansion urbaine, essentiellement l’indice de prospérité des villes émanant de l’ONU-Habitat, pour atteindre au minimum 55 sur 100, ainsi que le renforcement des moyens de transport collectifs en vue de réduire le temps de déplacement moyen entre le lieu de résidence et le lieu de travail à 30 minutes.

Orientations stratégiques
Un certain nombre de normes seront mises en œuvre par la politique urbaine, à travers la généralisation des documents d’urbanisme selon «une vision anticipative et cohérente pour le développement urbain centrée sur le citoyen», d’après le cadre tracé par le budget de 2022. Toutes les villes seront, de leur côté, concernées par les projets de développement des services de transport public, de même que la politique de l’habitat devra favoriser la mobilité et une gouvernance plus efficace du logement social. La principale contrainte réside dans le financement des projets jugés urgents, notamment le déploiement de la digitalisation comme outil important de la planification et de la gestion urbaine. La feuille de route finalisée indique aussi que les financements seront assurés «au regard de l’ampleur des besoins à travers une fiscalité locale plus performante et davantage de recours à la dette pour les investissements, ainsi qu’une bonne maîtrise de l’étalement urbain». A souligner qu’un système de concertation à l’échelle de chaque agglomération est aussi projeté, ce qui sera de nature à améliorer les relations de confiance entre les citoyens et les instances de gouvernance territoriale, ainsi que pour rationaliser la dépense publique au niveau local. La programmation des marchés publics des communes devra aussi constituer des sources de financement à prioriser, selon les orientations qui seront prises par la politique urbaine au niveau local, avec un appui au PPP en vue de la promotion de la maîtrise d’ouvrage locale. Enfin, l’ensemble des objectifs cibles devront se doter d’un calendrier d’exécution qui vise avant tout à améliorer l’attractivité de 11 villes en vue d’atteindre le stade d’agglomération de «Villes et communautés durables», qui «demeure tributaire de l’engagement des différents acteurs locaux dans la mise en œuvre des mécanismes de suivi et de la bonne gouvernance».

Les pistes retenues

«La principale question à résoudre, au préalable, consiste à mettre en œuvre le plan national du système urbain qui devra se traduire au niveau des documents de planification urbaine et des programmes de la politique de la ville», indique la feuille de route de l’Exécutif. L’État devra aussi accélérer la préparation de la stratégie nationale destinée à renforcer l’attraction des petites villes, ainsi que le lancement des études visant à améliorer le cadre de vie au sein des villes de moyenne taille. Parmi les mesures projetées, le renforcement du rôle de l’observatoire national des dynamiques spatiales, dans l’optique «de la généralisation des observatoires régionaux qui devra instaurer un système géo-décisionnel», selon les attentes de l’Exécutif. Pour leur part, les acteurs locaux ont pu commencer l’activation du programme national des centres ruraux émergents. Jusqu’à présent, 100 centres ruraux ont bénéficié de l’appui de l’État, dont 74% situés dans les zones montagneuses qui devront bénéficier du programme d’urgence validé. De même que 77 centres devront s’inscrire dans le cadre du programme prioritaire d’aménagement urbain. A noter dans ce registre que les études techniques destinées à donner le feu vert aux projets territoriaux des centres émergents ont été lancées, de même que le processus de contractualisation a été acté pour 1.503 centres émergents identifiés.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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