Politique

Engagements électoraux : le RNI attendu de pied ferme

Le parti de la colombe est très attendu par les citoyens sur la concrétisation  de ses engagements électoraux. Après l’annonce de sa victoire écrasante, le RNI promet de les appliquer «à la lettre».

«Le Rassemblement national des indépendants appliquera à la lettre l’ensemble de ses engagements». C’est ce qu’assure Rachid Tabli Alami, membre du bureau politique du parti de la colombe, balayant ainsi d’un revers de main les doutes qui ont été émis par les détracteurs du RNI, lors de la campagne électorale, quant à la faisabilité de certaines promesses chiffrées. Afin de concrétiser ses engagements, le RNI compte sceller ses alliances sur la base de son programme électoral, tout en prenant en considération les programmes de ses alliés potentiels. L’objectif étant d’élaborer un programme gouvernemental ambitieux en droite ligne avec la vision royale et les attentes des Marocains, comme l’a souligné le Chef de gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, au lendemain de l’annonce des résultats des élections législatives.

La vision des indépendants est claire, d’après ses dirigeants. Le futur gouvernement devra être en mesure de mettre en œuvre les orientations royales et les projets structurants, d’une part, et de parachever le processus de développement, d’autre part. Cette mission s’annonce d’emblée difficile au vu de l’ampleur des insuffisances. Quelles seront, donc, les priorités ? Le RNI mise sur le changement. Il est fortement attendu par les citoyens sur cette question qui a constitué le fil conducteur de sa campagne électorale. À cet égard, l’optimisation de la gestion du temps politique est en tête des préalables pour concrétiser cet objectif. L’ancien gouvernement, rappelons-le, a en effet été souvent épinglé sur la déperdition du temps politique à cause notamment du manque d’homogénéité entre ses composantes.

Aussi, la formation d’une coalition gouvernementale cohérente et homogène constitue-t-elle le premier enjeu à relever par Aziz Akhannouch, qui promet, à cet égard, de mettre fin aux pratiques précédentes. En ces temps de crise, il s’agit d’une nécessité, selon les dirigeants du RNI qui estiment qu’aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est à l’action pour faire face aux répercussions négatives de la conjoncture actuelle, et ce, en améliorant le quotidien des Marocains dont les personnes âgées et les handicapés et en renforçant la protection contre les aléas du temps. Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du chantier royal de la généralisation de la protection sociale qui a été lancé en avril dernier.

Rappelons à ce titre que le parti de la colombe s’est engagé, entre autres, à verser un revenu mensuel de 1.000 dirhams, à l’horizon 2026, aux personnes âgées de 65 ans et plus, avec une assurance maladie sans cotisation pour les plus démunis. Dès 2022, un transfert de 400 dirhams mensuels pour les personnes de plus de 65 ans est en vue. En détenant les commandes du gouvernement, le Rassemblement national des indépendants entend aussi donner un coup de fouet au secteur de la santé comme l’une des premières priorités de son mandat.

Si Akhannouch parvient à appliquer ses engagements électoraux, le budget de la Santé publique devra doubler sur les cinq prochaines années. Les professionnels de la santé l’attendent de pied ferme en raison des promesses ayant trait à la revalorisation de leurs rémunérations et l’amélioration de leurs conditions de travail. Tout retard dans la mise en œuvre des engagements, notamment à caractère chiffré, risque de déteindre sur le climat social. Les professionnels de la santé ne sont pas les seuls concernés par cette question, mais aussi les enseignants qui attendent désormais avec impatience la concrétisation des promesses des bleus. La promotion de l’emploi est également en tête des priorités du parti vainqueur au triple scrutin. À cela s’ajoute la modernisation du système éducatif pour garantir l’équité des chances entre l’ensemble des Marocains. L’amélioration de la relation entre l’administration et l’usager n’est pas en reste.

Ce sujet est cité par Aziz Akhannouch à plusieurs reprises. Ce processus est déjà entamé par le chantier de la simplification des procédures administratives qui vise des objectifs on ne peut plus ambitieux. L’enjeu est de pouvoir «créer et généraliser des guichets uniques pour les citoyens, afin de les accompagner dans leurs démarches administratives, et l’accès aux prestations sociales ». Il s’agit aussi de la moralisation de la vie publique et l’amélioration des acquis de l’État de droit ainsi que la garantie de l’égalité des chances entre les citoyens, comme le souligne Akhannouch. Ainsi, la mission du futur gouvernement ne sera pas de tout repos. Aux engagements du RNI, il faudra ajouter ceux des autres partis politiques qui constitueront la prochaine coalition gouvernementale. Dès son installation, le futur Exécutif devrait réajuster le projet de loi de Finances, en cours de finalisation, à la lumière des engagements des alliés gouvernementaux et de la nouvelle vision du parti aux commandes. 

Akhannouch se retire de la gestion au sein du holding familial

Le chef de gouvernement désigné a décidé de se consacrer «entièrement aux nouvelles fonctions dont il a été investi par le souverain». Selon un communiqué de presse rendu public, hier, Aziz Akhannouch a entamé un processus immédiat de retrait de toute gestion au sein du holding familial, y compris les activités liées exclusivement à la prise de participation et gestion des valeurs mobilières. «Même si la loi le permet, M. Akhannouch a décidé d’abandonner toute activité de gestion dans le privé », précise la même source. Et d’ajouter que, dès son premier mandat en tant que ministre, il avait déjà suspendu toute activité professionnelle ou commerciale, notamment la participation dans les organes de direction, de gestion et d’administration des entreprises privées du groupe familial.

Rappelons qu’en vertu de l’article 33 de la loi organique relative à l’organisation et la conduite des travaux du gouvernement et au statut de ses membres, les ministres doivent, pendant la durée de leurs fonctions, suspendre toute activité professionnelle ou commerciale dans le secteur privé, notamment leur participation dans les organes de direction, de gestion et d’administration des entreprises privées à but lucratif, et, de manière générale, toute activité pouvant entraîner un conflit d’intérêts. L’objectif étant de garantir la neutralité et l’indépendance des ministres dans la prise de décision. La loi leur permet uniquement d’exercer des activités dont l’objet social porte exclusivement sur la prise de participation et la gestion des valeurs mobilières.

Jihane Gattioui / Les Inspirations ÉCO



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