Trump invite Kim à le rencontrer sur la Zone démilitarisée en Corée
Le président américain Donald Trump est arrivé samedi à Séoul après avoir proposé, dans un simple tweet, à Kim Jong Un une rencontre dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées.
Cette annonce surprise intervient quatre mois après le sommet de Hanoï entre les deux hommes, qui s’était achevé sur un échec en l’absence d’avancées sur la dénucléarisation nord-coréenne. Les négociations sont depuis au point mort.
L’avion présidentiel Air Force One a atterri samedi sur la base aérienne Osan au sud de Séoul, alors qu’une éventuelle rencontre Trump-Kim n’était pas confirmée officiellement.
Une telle poignée de main entre un président américain et un dirigeant nord-coréen serait une première dans ce lieu chargé en symboles, qui est probablement la frontière la plus militarisée au monde. Ce serait leur troisième rencontre après les sommets de Singapour en juin 2018 et de Hanoï en février dernier.
« Pendant que je serai là-bas (en Corée du Sud), et si le président Kim voit ce message, je pourrais le rencontrer à la frontière/DMZ juste pour lui serrer la main et dire bonjour (?)! », a écrit sur Twitter le président américain à Osaka où il participait au sommet du G20.
Il a ensuite expliqué avoir agi d’instinct, affirmant qu’aucune préparation n’avait été faite. « J’y ai pensé ce matin », a lancé le président américain.
« Je serais très à l’aise de le faire, cela ne me poserait aucun problème », a-t-il encore dit, interrogé sur l’éventualité de faire un pas pour passer du côté Nord.
Le président américain a affirmé que Kim suivait son compte Twitter et l’avait « rapidement » contacté suite à cette proposition impromptue.
Jugeant la proposition « très intéressante », le pouvoir nord-coréen a souligné qu’il n’avait pas reçu d’invitation officielle mais a laissé entendre que la rencontre pourrait avoir lieu.
Interrogé lors d’un dîner avec le président sud-coréen Moon Jae-in, Donald Trump n’a pas confirmé que la poignée de main aurait bien lieu. « Nous verrons bien », a-t-il lancé. « On y travaille ».
Au cours des trois dernières décennies, une brève halte dans le lieu hautement symbolique qu’est la DMZ est devenue presque incontournable pour tous les locataires de la Maison Blanche. Depuis la visite de Ronald Reagan sur place en 1983, seul George Bush père n’a pas effectué ce déplacement.
Mais cette visite interviendra dans un climat différent: après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, la péninsule a connu une remarquable détente.
Et c’est à Panmunjom, dans la Zone démilitarisée, que Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in se sont rencontrés en avril 2018 pour une poignée de main historique sur la ligne de démarcation divisant la péninsule, qui est parsemée de barrières électrifiées, de champs de mines et de murs antichars.
Un tel événement pourrait « conduire à un redémarrage des discussions » mais il ne faut pas attendre « des progrès significatifs à court terme dans les efforts de dénucléarisation de la Corée du Nord », a souligné Scott Seaman, analyste du groupe de réflexion américain Eurasia Group.
L’ancien homme d’affaires a profité de l’occasion pour vanter une nouvelle fois son idée de mur à la frontière avec le Mexique pour enrayer l’immigration illégale aux Etats-Unis.
« D’ailleurs, quand on parle de mur, quand on parle de frontière, c’est ce que l’on appelle une frontière… », a-t-il lancé, évoquant la DMZ. « Personne ne passe cette frontière… », a-t-il ajouté, en une surprenante comparaison.
En novembre 2017, à l’occasion d’une visite à Séoul, Trump avait tenté sans succès de se rendre sur la DMZ. L’hélicoptère présidentiel avait décollé de la base de Yongsan pour rejoindre le site, mais avait dû faire demi-tour en raison des conditions atmosphériques.