Monde

Transport aérien : une reprise en demi-teinte

Le Salon aéronautique de Farnborough, premier rendez-vous majeur de l’aéronautique mondiale depuis la pandémie de Covid-19, se tient cette semaine au Royaume-Uni. La crise sanitaire avait contraint les compagnies à clouer au sol des milliers d’avions. Aujourd’hui, le trafic reprend. Il était en mai à un peu plus des deux tiers de son niveau de 2019 et devrait le retrouver en 2023 pour le trafic domestique, en 2025 pour les long-courriers, selon l’Association internationale du transport aérien.

Lors de la dernière édition du salon de Farnborough en 2018, pas moins de 192 milliards de dollars de commandes et de contrats avaient été conclus. Ce record ne sera sans doute pas battu, mais déjà les annonces commerciales se multiplient. L’américain Boeing continue de caracoler en tête face à Airbus, notamment sur son avion vedette, le 737 MAX. Cent cinquante appareils ont été commandés cette semaine, pour un montant total de 7,5 milliards de dollars, notamment par la compagnie Delta Air Lines.

Un autre enjeu du secteur aérien en cette période estivale consiste à pouvoir assurer les vols avec de nombreuses grèves qui viennent perturber le ciel européen. La reprise s’accompagne de pénuries de personnels dans de nombreuses compagnies aériennes et aéroports, en raison de nombreux licenciements pendant la crise sanitaire. Les compagnies, incapables de faire face à la demande soudaine, sont contraintes d’annuler des vols par milliers. Ce qui rend les analystes prudents quant au redémarrage du secteur aérien, les avions sont loin d’être pleins et les prix des billets ont, eux aussi, grimpés.

Enfin, les obligations environnementales obligent les compagnies aériennes à s’adapter. Le trafic aérien, responsable d’environ 2,5% des émissions de CO2 mondiales, va drainer 10 milliards de passagers en 2050, plus du double de son niveau de 2019. Les compagnies cherchent donc à renouveler leurs flottes avec des avions plus modernes et plus économes, qui consomment moins de carburant. Airbus a annoncé effectuer des vols d’essais pour étudier la composition des traînées de condensation formées par la combustion de l’hydrogène.

Ce démonstrateur, baptisé Blue Condor, s’inscrit dans l’engagement qu’a pris l’avionneur européen à mettre en service un avion à hydrogène en 2035. Le Royaume-Uni a de son côté publié une stratégie destinée à atteindre la neutralité carbone dans l’aviation britannique et les aéroports anglais d’ici 2040. Mais les ONG sont sceptiques : les technologies basées sur les carburants synthétiques, l’électrification des appareils ou encore la combustion directe d’hydrogène dans les moteurs sont encore très expérimentales et leur coût n’a pas été réellement mesuré.

Les matériels de défense en plein essor
L’invasion russe de l’Ukraine a conduit la plupart des Européens à annoncer des augmentations de leurs budgets de défense pour renforcer leurs forces armées. Ainsi, Dassault Aviation annonce avoir déjà enregistré des prises de commandes «exceptionnelles» de 16,3 milliards d’euros au premier semestre, avec l’entrée en vigueur du plus important contrat de l’histoire de l’avionneur français portant sur 80 avions de combat Rafale pour les Émirats Arabes Unis, ainsi que la vente de six Rafale supplémentaires à la Grèce.

Dassault Aviation a cependant fait état des difficultés chez sa chaîne de fournisseurs qui a du mal à suivre : ainsi les incertitudes sont nombreuses sur les approvisionnements en énergie, en composants électroniques et en matières premières, notamment chez Thalès, qui mobilise pas moins de 20 sites industriels pour le seul Rafale et qui envisage de produire jusqu’à une cadence de 4,5 équipements par mois, contre 2,5 actuellement.

Sami Nemli avec agences / / Les Inspirations ÉCO


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