Sebta : Madrid calme les ardeurs de Vox
Les tentatives de Vox de semer la zizanie entre Rabat et Madrid ont échoué. Le gouvernement espagnol a contré les velléités belligérantes du parti extrémiste, démentant de prétendues incursions des pêcheurs marocains dans les eaux maritimes espagnoles.
Non, les pêcheurs marocains n’ont pas investi l’espace maritime de Sebta. C’est la réponse ferme et définitive livrée par le cabinet de Pedro Sanchez à Teresa Lopez, députée Vox de l’enclave. Celle-ci a saisi le gouvernement via une question écrite pour exiger des «représailles» suite à des «incursions» des embarcations maritimes marocaines dans les eaux territoriales de Sebta. Le gouvernement central n’a pas été berné par les «mensonges» de cette formation qui ne rate aucune occasion pour pointer du doigt le Maroc. Dans une réponse écrite, l’Exécutif central a tenu à rétablir la vérité.
De prime abord, «dans le cas où cet incident aurait eu lieu, il s’agirait d’une infraction selon le gouvernement central. La simple présence d’une embarcation marocaine dans les eaux territoriales espagnoles (…), il sera procédé à l’immobilisation du navire (…)», relève l’Exécutif espagnol.
Toutefois, cette posture ne convainc guère la formation radicale. La députée a ainsi rétorqué que les embarcations marocaines jetaient régulièrement leurs filets dans les eaux maritimes, comme le montrent les informations relayées par les médias. Lopez estime que le cabinet de Sanchez évite de se prononcer sur cette présence, laquelle serait, selon ses dires, documentée par des vidéos. La parlementaire sebtie a brandi ses «preuves» sans remettre en doute l’authenticité de ces enregistrements qui pullulent sur les réseaux sociaux. Concernant l’usage par les pêcheurs marocains de filets dérivants, le cabinet de Sanchez a indiqué que cette technique était interdite par la Commission internationale pour la conservation du thon atlantique en Méditerranée à cause des dangers sur l’environnement et la faune marine.
À ce propos, le gouvernement espagnol a affirmé avoir réuni des preuves pour porter cette affaire devant la Commission européenne mais, s’agissant de bateaux marocains exerçant loin des eaux territoriales espagnoles, il se trouvait dans l’incapacité d’intervenir dans ce dossier. Seulement, Vox n’a pas lâché le morceau, voulant soutirer du gouvernement l’engagement d’une «réaction ferme» si cet incident venait à se reproduire. Les tentatives de la formation extrémiste Vox de semer le trouble dans les relations maroco-espagnoles ne trouvent pas écho, fort heureusement, auprès du pouvoir central. Les coups et sorties médiatiques de la formation pour mettre en mauvaise posture Madrid sont devenus le modus operandi de cette formation à Sebta depuis son ascension électorale.
Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco