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Samsung : le président acquitté dans une affaire de fusion

Un tribunal sud-coréen a acquitté lundi Lee Jae-Yong, héritier et patron de facto du groupe Samsung, poursuivi pour fraude comptable dans le cadre de la fusion de deux entreprises du groupe en 2015.

Pour la justice sud-coréenne, il n’y avait pas «d’intention de nuire aux actionnaires» à travers la fusion, qui, selon les détracteurs de Lee Jae-Yong, était notamment destinée à assurer un transfert de pouvoir sans problème au descendant de la famille fondatrice de Samsung.

Lee Jae-Yong, 54 ans – la 278e personne la plus riche du monde selon Forbes – avait été libéré sous condition en août 2021, après avoir purgé 18 mois de prison, soit un peu plus de la moitié de sa peine initiale. Il avait repris en octobre 2022 la présidence exécutive de Samsung Electronics, joyau du groupe, deux mois après la grâce du président de la Corée du Sud.

Le verdict de la Cour centrale de district de Séoul le blanchit de plusieurs charges, y compris celles de truquage du cours des actions, d’abus de confiance et de fraude comptable, dans la fusion de 2015 entre deux filiales de Samsung, Cheil Industries et Samsung C&T, société de construction et d’ingénierie.

«Consolider le contrôle de Lee Jae-yong et assurer sa succession n’était pas le seul objectif de la fusion», a affirmé le tribunal, selon l’agence Yonhap, ajoutant qu’il n’y avait «aucune validation pour prouver l’accusation».

«Le verdict montre clairement que la fusion était légitime. Nous remercions sincèrement la Cour pour son jugement judicieux», ont déclaré les avocats de Lee Jae-Yong dans un bref communiqué. Les critiques affirment que la fusion de 2015 a délibérément sous-évalué l’action Samsung C&T, affectant injustement ses actionnaires.

Suspicions de conflit d’intérêts
L’accusation avait demandé une peine de cinq ans dans sa plaidoirie finale en novembre, invoquant même le sentiment de sous-évaluation des entreprises sud-coréennes sur le marché mondial. Lee Jae-Yong a de son côté déclaré au tribunal n’avoir pas été motivé par «un intérêt personnel dans la fusion». «Le tribunal semble avoir fondé sa décision sur le motif que certaines des preuves contre Lee Jae-Yong ont été recueillies sans procédure régulière», a déclaré Oh Se-Hyung, directeur de l’ONG Citizens’ Coalition for Economic Justice.

«Mais cela seul n’aurait pas dû donner à Lee un laissez-passer et je me demande si l’accusation a fait de son mieux pour le tenir responsable», a-t-il ajouté.

Le verdict a été rendu près de trois ans après la première audience pour cette affaire, qui a été suivie d’une centaine d’autres. Cet acquittement permettra en tout cas à Samsung Electronics, qui fournit au marché mondial environ 60% des puces mémoires, de «réflechir à l’établissement de plans d’investissement à long terme», a déclaré à l’AFP Kim Dae-jong, professeur d’administration des entreprises à l’université Sejong de Séoul.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO

 


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