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Pourquoi l’arrêt du rythme cardiaque est-il fréquent chez les footballeurs ?

Selon une étude, les décès dus aux arrêts cardiaques sont beaucoup plus élevés chez les footballeurs que prévu.

Qui ne se souvient pas de Youssef Belkhouja, joueur du Wydad de Casablanca, qui s’est effondré en plein derby (Raja-Wydad) en 2001 ? C’est une crise cardiaque qui l’avait emporté à la fleur de l’âge, à peine 26 ans, le joueur disputait sur le terrain la demi-finale de la Coupe du trône. Des exemples comme celui-ci ne manquent pas tels le Camerounais Marc-Vivien Foé décédé dans des circonstances similaires à 28 ans ou encore Antonio Puerta et Patrick Ekeng.

Mais alors pourquoi le taux de mortalité cardiaque est considéré comme élevé chez les footballeurs ? C’est la question que se sont posée des chercheurs. Dans leur étude, ils révèlent entre autres pourquoi la mort due à l’arrêt cardiaque est plus grande chez ces sportifs en particulier. L’enquête, menée sous l’égide du professeur Sanjay Sharma à l’Université St George de Londres, a été publiée dans le New England Journal of Medecine et relayée par Afrikmag. Quant aux données, elles ont été récoltées durant vingt ans auprès de 11.168 jeunes joueurs de football au Royaume-Uni.

Les conclusions présagent que ces jeunes hommes courent un risque accru de mourir à cause de l’arrêt soudain de leur cœur, qu’il ne cesse de battre et qu’il provoque une mort subite sur le terrain en l’occurrence. D’où une surveillance des médecins de chaque instant auprès de ces sportifs, des médecins qui insistent sur le fait que les maladies touchant le muscle cardiaque, les cardiomyopathies, sont des tueurs silencieux. Selon Futura Sciences, avant 35 ans, de nombreuses pathologies peuvent être en cause. L’Académie nationale de Médecine cite toutefois les cardiomyopathies hypertrophiques et les cardiopathies arythmogènes du ventricule droit. Après 35 ans, le tableau est dominé par les complications liées à une affection coronaire athéromateuse.

Une étude qui temporise mais qui alarme

Cette recherche pointe également l’augmentation du danger chez les athlètes de haut niveau, car trop solliciter le cœur peut provoquer une maladie sous-jacente. D’après le rapport, l’adrénaline, les modifications des électrolytes et la déshydratation augmentent le risque de déclenchement d’un arrêt cardiaque. Sauf que d’après les constats en général et en prenant en considération les dangers et les risques, la mort d’un arrêt cardiaque est rare pour les footballeurs.

Selon la source, l’estimation s’établissait auparavant à moins de 2 sur 100.000 joueurs qui mouraient d’une crise cardiaque. De récents chiffres démontrent que ce taux augmente sensiblement, puisqu’aujourd’hui on évalue que 7 footballeurs sur 100.000 trouvent la mort de cette façon. Dans une déclaration à la BBC, le professeur qui a dirigé cette recherche explique que, bien que ces décès enregistrés soient faibles parmi les joueurs, ils ne cessent d’augmenter chaque année. «Cela signifie que nous devons ouvrir les yeux sur le fait que les taux de mortalité sont plus élevés que ce que nous pensions, même s’ils sont encore rares», a-t-il commenté.

Prévenir avant de guérir

Le document a souligné que sur les vingt ans, 42 candidats à l’école étaient jugés en danger après les dépistages menés. Ayant reçu des traitements, dont une chirurgie corrective et des médicaments pour le cœur, 30 d’entre eux ont pu reprendre une carrière normale alors que les autres se sont vu conseiller l’arrêt de toute pratique d’un sport de compétition. Ceci en plus du décès de huit enfants durant cette enquête, parmi eux six avaient eu un diagnostic de problèmes cardiaques.

«Nous devons être extrêmement honnêtes et dire qu’il existe un risque de mort subite et que le taux de mortalité est faible, mais nous ne pouvons pas le prévoir», assure le professeur. Et ce, même si l’annonce peut parfois être compliquée à entendre lorsque l’on veut exercer le métier de footballeur : «C’est très difficile pour un jeune garçon qui en a rêvé et qui n’a fait que jouer au football dés l’âge de huit ou neuf ans». Et le chercheur de conclure : «Si nous demandons aux jeunes de se dépasser pour nous divertir et être des modèles pour nos jeunes, nous avons le devoir de les protéger».



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