Monde

Le Japon se sent toujours menacé par la Corée du Nord

La Corée du Nord continue à représenter « une menace grave et imminente », a estimé mardi dans son rapport annuel le ministère japonais de la Défense, qui reste méfiant malgré les avancées diplomatiques de ces derniers mois.

L’an dernier, ce livre blanc avait été publié alors que les tensions avec Pyongyang étaient à leur comble, entre tirs de missiles et tests nucléaires. Le président américain Donald Trump promettait alors de déchaîner sur le Nord « le feu et la furie ».

Mais les jeux Olympiques d’hiver organisés en Corée du Sud ont amorcé un rapprochement spectaculaire qui a culminé avec le sommet historique organisé le 12 juin à Singapour entre M. Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un.

Pour autant, Tokyo maintient une position inflexible: « il n’y a pas de changement dans notre constat de la menace posée par les armes nucléaires et les missiles nord-coréens » à la sécurité du Japon, insiste le rapport.

Cette menace, que le ministère qualifie toujours de « sans précédent », « nuit considérablement à la paix et à la sécurité de la région et de la communauté internationale », selon le document.

Le ministre de la Défense, Itsunori Onodera, prend certes acte du « dialogue » qui s’est noué entre la Corée du Nord et ses anciens ennemis. « Mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que, encore à ce jour, Pyongyang possède plusieurs centaines de missiles mettant quasiment l’ensemble du territoire japonais à sa portée », a-t-il souligné.

En réponse, le gouvernement japonais renforce régulièrement ses capacités de défense. Il a notamment annoncé fin juillet un investissement de 3,6 milliards d’euros sur les 30 prochaines années pour installer et exploiter le dispositif terrestre américain d’interception de missile, destiné à parer une éventuelle attaque nord-coréenne.

Dans le livre blanc, le Japon réaffirme en outre ses « vives inquiétudes » quant aux ambitions militaires et navales de la Chine. Pékin « tente de modifier le statu quo par la contrainte » dans la région, déplore le gouvernement nippon.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a rejeté le livre blanc, arguant que celui-ci contient des « accusations infondées » et « irresponsables ».

« Nous espérons que les Japonais n’invoqueront pas toutes sortes d’excuses pour accroître leurs forces militaires, mais qu’ils regarderont plutôt le tableau d’ensemble d’une relation stable avec la Chine », a-t-elle poursuivi.

La Chine, arguant d’une présence plus ancienne en mer de Chine méridionale, revendique de nombreuses îles et récifs de la zone, face aux prétentions rivales d’autres pays riverains (Vietnam, Philippines, Malaisie, Brunei) et elle appuie ses prétentions de souveraineté en installant des armements sur des îlots qu’elle contrôle.

En mer de Chine orientale, Pékin dispute par ailleurs au Japon les îles Diaoyu, administrées par Tokyo sous le nom de Senkaku.



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