Internet nous empêche-t-il de dormir ?

Les tentations d’internet impactent négativement la qualité de notre sommeil. Ce sont les conclusions sans appel d’une étude italienne.

Financée par le conseil européen de la recherche, une étude italienne révèle comment internet intervient sur la qualité de notre sommeil. À une époque où la technologie fait partie intégrante de notre quotidien, elle s’immisce de plus en plus également dans nos nuits au point que notre sommeil en pâtisse.

C’est en tout cas ce que semble avancer des chercheurs italiens de l’université de Bocconi et une scientifique de l’université américaine de Pittsburgh, qui déclarent avoir établi un lien de causalité quasi-direct entre l’usage d’Internet à large bande et la détérioration de la qualité du sommeil.

Dans cette même lignée, un pays tel que l’Allemagne précise qu’il perd près de 200.000 journées de travail par an. Conséquence d’un manque de sommeil qui se traduit par tout de même une perte économique de quelque 60 milliards de dollars.

L’âge joue également un rôle

Les conclusions de l’étude publiées sur le portail Phys.org et relayées par le site marocain Lemag.ma se sont basées sur des statistiques concernant l’accès à internet à large bande dans les foyers et ceci dans plusieurs pays à l’échelle mondiale. Les chercheurs Francesco Billari et Luca Stella de l’université de Bocconi et Osea Giuntella de l’université de Pittsburgh se sont également appuyés sur des données qui découlent d’enquêtes observationnelles massives déjà existantes portant sur la qualité du sommeil chez les personnes actives soit celles qui doivent être debout le matin de bonne heure par obligation familiale ou professionnelle.

Ces scientifiques ont dans le même temps remarqué que la qualité du sommeil se détériorait de fait dans les ménages ayant accès à l’internet à large bande. Cette qualité dont parlent les auteurs du rapport s’estime par une durée comprise entre 7 et 9 heures d’après les normes de l’OMS. Un sommeil jugé de qualité si sa profondeur permet d’engager entre autres les différents processus physiologiques régénérateurs.

Enfin, les personnes observées ayant un sommeil de mauvaise qualité accusent une chute de leur productivité dans l’exécution de leurs tâches, soulignent les chercheurs. De plus, l’enquête précisent «que les tentations de l’internet qui réduisent la qualité du sommeil sont susceptibles de varier en fonction de l’âge».«Chez les adolescents et les jeunes adultes âgés de 13 à 30 ans, il existe un lien significatif entre le manque de sommeil et le temps passé sur des jeux informatiques ou à regarder la télévision ou des vidéos le soir alors que pour les adultes plus âgés, ils sont beaucoup plus happés par les PC et les smartphones», conclut le document.