Monde

Guerre Russie-Ukraine : “Le pire est à venir”

Les présidents français et russes se sont, une nouvelle fois, entretenus, pendant plus d’une heure, au téléphone, jeudi 3 mars 2022. Un long coup de fil à l’initiative de Vladimir Poutine pour faire passer un message qui ne laisse aucun espoir sur l’issue de la guerre en Europe. 

Le maître du Kremlin, qui se soucie peu du qu’en-dira-t-on des Occidentaux, ne veut rien lâcher malgré les pluies de sanctions qui s’abattent sur la Russie. Très pessimiste après un entretien téléphonique d’une heure et demie avec Poutine, ce jeudi 3 mars, Emmanuel Macron pense que «le pire est à venir» en Ukraine avant de faire  part de la très grande détermination des Russes à poursuivre leur offensive, dont le but est «de prendre le contrôle» de tout le pays.

Lors d’une discussion téléphonique, le président russe a affirmé à son homologue français que l’opération de l’armée russe se développait «selon le plan» prévu par Moscou et qu’elle allait «s’aggraver» si les Ukrainiens n’acceptaient pas ses conditions, a indiqué l’Elysée. «L’anticipation du président (Macron) est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine». Cet échange, le troisième depuis le début de l’invasion le 24 février, afin d’informer Emmanuel Macron «de la situation et de ses intentions dans le cadre du dialogue franc» entre eux deux, ne laisse aucun doute sur les intentions russes d’aller jusqu’au bout de la guerre qui les opposent avec l’Ukraine.

La Russie déterminée

Aux accusations du premier sur les Ukrainiens, le Français  «lui a répondu qu’il commettait une erreur grave sur le régime ukrainien», qui «n’est pas nazi». «Tu te racontes des histoires, tu recherches des prétextes», lui a-t-il dit, a rapporté l’Elysée, en l’invitant «à ne pas se mentir». «Cet entretien a permis de revenir sur les désaccords, de dire la vérité au président Poutine», mais aussi, «malheureusement», de constater «sa détermination à poursuivre l’opération militaire jusqu’au bout». «Les Ukrainiens se battent courageusement. Rien n’est acquis mais le rapport de force est très démesuré», a précisé l’Elysée, en soulignant «le pessimisme» d’Emmanuel Macron à l’issue de la discussion.

«Nous allons durcir les sanctions» contre la Russie, a par ailleurs réaffirmé la présidence, en estimant qu’il s’agissait «d’un outil très puissant comme on le voit dans l’effondrement du rouble». Paris juge par ailleurs «très significative» la décision de la Chine de s’abstenir à l’ONU, où une résolution exigeant l’arrêt «immédiat» de la force contre l’Ukraine a été adoptée à une écrasante majorité.

«Nous sommes intéressés par le fait que la Chine ait proposé sa médiation» et «sommes en contact avec les responsables» de Pékin, a précisé l’Elysée. Kiev, qui refuse de négocier avec Moscou avec un pistolet sur la tempe, n’a eu de cesse d’interpeller les grandes entreprises occidentales en leur demandant de couper les ponts avec Moscou.

D’Apple à Google en passant par Visa et Mastercard ou encore des géants du jeu vidéo comme Microsoft, Sony et Ubisoft, le vice- Premier ministre de l’Ukraine Mykhailo Fedorov a multiplié courriers et mentions à l’adresse de ces groupes, rapporte l’AFP. La démarche semble avoir partiellement porté ses fruits, plusieurs de ces entreprises ayant dans la foulée annoncé des mesures punitives. «Les produits Apple ne sont plus vendus en Russie!», s’est félicité, mardi, M. Fedorov avant de s’adresser au patron de la marque à la pomme Tim Cook. «Finissons le travail et bloquons l’accès de l’Apple Store en Russie. Ils tuent nos enfants, tuons leur accès !».

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO

 


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