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France : Une école privée musulmane à Aulnay dès la rentrée ?

Aulnay-sous-Bois aura sûrement son école privée musulmane dès la rentrée prochaine. Malgré les bâtons dans les roues de l’opposition, la municipalité soutient le projet avec l’Emjf.

L’annonce a été faite pour le plus grand bonheur de la communauté musulmane de la commune d’Aulnay-sous-Bois, une école privée hors contrat sera ouverte dès septembre 2018, relate Le Parisien. C’est en effet une initiative de l’Espérance musulmane de la jeunesse française (Emjf) qui veut exploiter l’ancienne école dans laquelle elle dispense déjà des cours d’arabe et de sciences islamiques.

Pour ce faire, le dossier est en cours d’instruction au rectorat qui n’a toujours pas donné son accord. La question de l’existence de cette école reste donc encore en suspens malgré la certitude de l’Emjf de porter ce projet jusqu’au bout. Preuve en est, le lieu a déjà été baptisé du nom de Philippe Grenier qui n’est autre que le premier député musulman de France. C’est via un post Facebook publié après le dernier Conseil municipal que l’association musulmane informe quant au projet.

La réunion a permis de voter «l’octroi d’un bail locatif pour l’association, qui va désormais payer un loyer pour occuper l’ancienne école». Ce sont tout de même 1M € qui sont nécessaires pour les travaux en plus des 900 € de loyer mensuel, dont devra s’acquitter l’entité durant les sept premières années. Un loyer qui passera à 2.933 € par mois pour les 18 ans restants.

Ceci dans l’attente de la réponse fatidique, puisque le statut d’école privée «hors contrat» est régi par une législation particulière. En effet, le dépôt d’un dossier auprès des autorités académiques est obligatoire, sachant que ce statut ne permet à l’école de toucher aucun financement de l’État et est libre d’adapter ses programmes pédagogiques. Ceci dit, elle reste «soumise à des contrôles durant l’année», précise le rectorat de Créteil. Les enfants qui en sortent et souhaitent intégrer une école sous contrat ou publique, sont amenés à passer un test pour évaluer leurs connaissances.

Sur la bonne voie auprès du rectorat

L’Emjf, qui a sous sa houlette des centaines d’enfants, et ce, depuis deux décennies, a fait les démarches requises auprès des administrations concernées. «Mais le dossier est toujours en cours d’instruction», assure le rectorat, qui précise que la réponse interviendra avant le 3 septembre.

Pour les parents, la nouvelle semble les ravir malgré qu’aucun changement ne soit opéré selon eux : «Cette association a déjà une fonction éducative ! J’avais décidé d’y inscrire mes deux garçons de 4 et 5 ans après avoir hésité avec une école Montessori, mais c’était trop cher. Je ne le regrette pas : ils parlent français et calculent aussi bien que leurs copains inscrits à l’école traditionnelle ! La différence, c’est aussi qu’ils apprennent l’arabe et le Coran», martèle Hanane, une maman au Parisien. Une autre réfute toute accusation de radicalisme au sein de l’établissement : «Les enseignantes n’ont pas de souci à parler avec les papas, et il suffit de jeter un œil dans la cour de récréation pour se rendre compte que beaucoup de gamines ne sont pas voilées ! On y respecte le choix de chacun».

Une école musulmane qui poserait problème à l’opposition

L’opposition a donné sa voix conte l’octroi du bail. Elle accuse ainsi la municipalité d’entretenir le flou autour de ce projet notamment autour de l’identité du détenteur du bail dans un premier temps. Sauf que la municipalité se défend en expliquant que ce bail ambitionne de «régulariser» l’occupation de ladite école par l’association musulmane. Une installation jusqu’alors gratuite grâce à une convention signée entre les deux parties. Quant aux fonds, l’opposition rappelle qu’ils sont inexistants puisque l’Emjf «n’a jamais réussi à réunir les fonds pour la construction d’une école plus modeste sur le terrain vendu par la municipalité précédente», souligne Leïla Abdellaoui (LREM).

Quant au projet éducatif et l’école en elle-même, tout est vivement critiqué et controversé tant dans les prix que demande l’Emjf aux adhérents que dans le manque de contrôle par les autorités administratives ou pédagogiques. Poussée dans ses retranchements, la majorité assure que ce projet n’est pas tabou. «Je n’ai pas de gêne à dire qu’une école musulmane peut voir le jour à Aulnay, à condition qu’elle soit encadrée, rétorque Séverine Maroun, maire adjointe. S’il faut accompagner cette école pour qu’elle soit conventionnée, on le fera !». Et le maire d’enfoncer le clou : «Dans une grande ville comme la nôtre, on peut multiplier les écoles confessionnelles… à condition qu’elles respectent la loi».


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