Flambée des prix : plus de 70 millions de personnes tombées dans la pauvreté
L’accélération de la pauvreté depuis mars dernier a été «considérablement plus rapide que le choc de la pandémie de Covid-19», note le PNUD dans un nouveau rapport qui s’est penché sur la situation de 159 pays.
Désolant ! En trois mois seulement, la flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie dans le monde a fait plonger dans la pauvreté 71 millions de personnes vivant dans des pays à revenus faibles, nous apprend le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans un rapport publié jeudi. De mars à fin mai derniers, cette accélération de la pauvreté a été «considérablement plus rapide que le choc de la pandémie de Covid-19», note le PNUD.
Parmi les principales causes, souligne l’institution, figure la guerre en Ukraine, ce que dément la Russie. Selon le Programme onusien, «les transferts d’argent ciblés vers les ménages sont plus équitables et plus rentables que des subventions énergétiques générales».
Le PNUD considère aussi que les pays concernés auront besoin d’un soutien du système multilatéral «pour joindre les deux bouts». «Alors que les taux d’intérêt augmentent en réponse à la flambée de l’inflation, il existe un risque de déclencher une nouvelle pauvreté induite par la récession qui exacerbera encore plus la crise, accélérant et approfondissant la pauvreté dans le monde», avertit aussi le PNUD dans son rapport.
«Des flambées de prix sans précédent signifient que pour de nombreuses personnes à travers le monde, la nourriture qu’elles pouvaient se permettre hier n’est plus accessible aujourd’hui», déplore dans le communiqué le patron du PNUD, Achim Steiner. Le document s’est penché sur 159 pays. Les Etats en situation la plus critique sont dans les Balkans, dans la région de la mer Caspienne et en Afrique subsaharienne, en particulier au Sahel.
«Cette crise du coût de la vie fait basculer des millions de personnes dans la pauvreté» au risque d’une «famine à une vitesse époustouflante». En parallèle, «la menace d’une augmentation des troubles sociaux grandit de jour en jour», estime-t-il. Parmi les pays faisant face aux conséquences les plus dramatiques de la hausse des prix figurent l’Arménie, l’Ouzbékistan, le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, Haïti, le Pakistan, le Sri Lanka, l’Ethiopie, le Mali, le Nigeria, la Sierra Leone, la Tanzanie et le Yémen.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO