Commerce mondial : l’Europe doit s’adapter à un “changement de paradigme”

Maros Sefcovic, le commissaire européen en charge du Commerce, a adressé lundi une mise en garde aux 27 depuis Luxembourg, où se réunissaient les ministres du Commerce extérieur de l’UE, pour répondre à la hausse des droits de douane imposée par les États-Unis.
L’Union européenne prépare sa réponse à l’augmentation de taxes douanières américaines. Les ministres du Commerce extérieur se sont réunis lundi à Luxembourg pour s’assurer que les entreprises européennes reçoivent un «soutien adéquat» et «accélérer» des négociations de libre-échange avec le reste du monde, a déclaré Maros Sefcovic, commissaire européen au Commerce, avant le début de cette réunion.
Union sacrée
Donald Trump a lancé une offensive protectionniste sans équivalent depuis les années 1930, avec une série de hausse de taxes douanières, dont 20% pour les marchandises de l’Union européenne. La Commission européenne essaye de négocier avec Washington tout en préparant des mesures de rétorsion si les discussions n’aboutissent pas. Lundi au Luxembourg, les 27 avaient à coeur d’afficher leur unité face à cette menace de guerre commerciale.
«Nous voulons plus de commerce et plus de coopération avec les États-Unis (…) Nous sommes en faveur d’une solution négociée», a déclaré à la presse Benjamin Dousa, ministre suédois du Commerce extérieur.
«Toutes les options sont sur la table», a-t-il ajouté, en plaidant pour une réponse de l’UE «bien ciblée» afin «de ne pas nuire davantage aux entreprises européennes qu’aux entreprises américaines».
Les 27 prêts à dégainer leur arme secrète
Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie, a déclaré que l’Europe devait être prête à utiliser son «bazooka» – l’instrument «anticoercition» – contre les États-Unis, tandis que la France a exhorté l’UE à n’exclure aucune option.
L’UE s’est dotée en 2023 de cet instrument européen commun qui vise à punir tout pays utilisant des armes économiques pour faire pression sur elle. Jamais utilisé jusqu’ici, cet instrument «anticoercition» a été pensé comme un outil de dissuasion, à activer après épuisement des voies diplomatiques.
Il autorise différents types de représailles: gel de l’accès aux marchés publics, blocage d’autorisations de mise sur le marché de certains produits, ou encore un blocage d’investissements.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO