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Chine : le gouvernement au secours d’un secteur immobilier en crise

Pékin va renforcer son soutien au secteur immobilier en grande difficulté, ont indiqué ses hauts dirigeants cette semaine, cités mardi par un média d’État. La Chine peine à confirmer son rebond post-pandémie. Le pays est aux prises avec plusieurs difficultés, notamment une consommation intérieure atone, un fort chômage chez les jeunes, mais surtout un secteur immobilier en crise, ce qui paralyse tout un pan de l’activité économique, du BTP à l’ameublement. 

Les principaux dirigeants du Parti communiste chinois (PCC), dont le chef de l’État Xi Jinping, se sont engagés lors d’une grande réunion lundi et mardi à «désamorcer» les «risques dans le secteur immobilier», a indiqué la télévision publique CCTV. Lors de cette conférence économique, généralement annuelle qui se tient à huis-clos, ils ont également promis de «répondre aux besoins raisonnables de financement des entreprises immobilières», dont certaines sont en grande difficulté.

La faillite potentielle d’un certain nombre de promoteurs (Evergrande, Country Garden…) menace le système financier mais aussi la stabilité sociale, car ils risquent de ne pas pouvoir livrer les appartements, déjà payés, à leurs clients. Les dirigeants communistes ont également déclaré qu’ils allaient «coordonner leurs efforts pour désamorcer les risques liés à la dette locale des petites et moyennes institutions financières dans le secteur immobilier», a indiqué CCTV. L’agence de notation Moody’s a abaissé la semaine dernière de «stable» à «négative» la perspective de la note de crédit de la Chine, arguant de l’endettement du pays et d’une croissance au ralenti.

Crise inédite
La reprise post-covid prometteuse du début d’année est entravée par plusieurs facteurs. Le manque de confiance des Chinois envers l’avenir pénalise la consommation, les jeunes diplômés éprouvent de grandes difficultés à trouver un emploi et la demande molle à l’international se répercute sur les exportations chinoises. La crise inédite dans l’immobilier, avec son lot de promoteurs au bord de la faillite, de logements inachevés et de ventes en baisse, est également un frein important à l’activité.
Ce secteur en souffrance a longtemps représenté, avec la construction, environ un quart du produit intérieur brut (PIB) de la Chine. Il est également une source importante de revenus pour les collectivités locales, dont les finances sont exsangues après trois ans de dépenses faramineuses pour lutter contre la covid.
«La Chine doit encore surmonter certaines difficultés et défis afin de continuer à relancer l’économie», ont concédé les dirigeants chinois lors de cette conférence économique du PCC.
Cette réunion voit les principaux responsables communistes faire le bilan de l’année écoulée et définir les grandes priorités de la suivante. «Dans l’ensemble, les conditions favorables l’emportent sur les facteurs défavorables» en matière de développement économique, ont-ils toutefois estimé. «La tendance fondamentale d’une reprise économique et de perspectives positives à long terme n’a pas changé».
Mesures d’urgence
Pour relancer un secteur à la peine, le pouvoir a bien multiplié les mesures de soutien ces derniers mois, mais les résultats demeurent peu probants. Xi Jinping a ainsi jugé la semaine dernière que la reprise économique en Chine se trouve à «un stade crucial». «Des efforts doivent être entrepris pour accroître la demande intérieure et créer un environnement mutuellement vertueux pour la consommation et l’investissement», avait-il souligné. Les exportations de la Chine ont rebondi en novembre après six mois de contraction. Hormis une brève hausse en mars et avril, les ventes du géant asiatique étaient toutefois constamment en repli depuis octobre 2022. Par ailleurs, la déflation dans le pays asiatique s’est encore accélérée le mois dernier, soulignant les difficultés auxquelles la deuxième économie mondiale est confrontée pour relancer la demande. La Chine vise «environ 5%» de croissance cette année, un objectif qui pourrait être difficile à atteindre, estiment certains économistes. L’an dernier, le PIB du géant asiatique avait progressé de 3%, loin de l’objectif officiel de 5,5%, et l’un des rythmes les plus faibles enregistrés par le pays depuis quatre décennies.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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