Carburant : risque de pénuries en Afrique du Sud
La capacité de raffinage de l’Afrique du Sud a diminué en raison d’une combinaison d’accidents industriels et de l’approche de nouvelles normes de carburant à faible teneur en soufre. Aujourdhui, la transition rapide du pays vers un statut d’importateur net de carburant crée des risques d’approvisionnement nécessitant des infrastructures pour stocker et transporter ce produit.
La dépendance croissante de l’Afrique du Sud des importations de carburant rend le réseau de pipelines vulnérable aux interruptions, qui peuvent entraîner des pénuries, a averti mercredi la compagnie ferroviaire, portuaire et de pipelines sud-africaine «Transnet».
La transition rapide de l’Afrique du Sud vers un statut d’importateur net de carburant crée des risques d’approvisionnement nécessitant des infrastructures pour stocker et transporter ce produit, souligne la compagnie dans un rapport. Ce pays d’Afrique australe dépendait des importations pour 61 % de son approvisionnement en produits pétroliers en 2023, contre 22 % il y a quatre ans, en raison de la fermeture de plusieurs raffineries, a déclaré Transnet.
La capacité de raffinage de l’Afrique du Sud a diminué en raison d’une combinaison d’accidents industriels et de l’approche de nouvelles normes de carburant à faible teneur en soufre, qui nécessitent des investissements plus importants dans les usines vieillissantes. La fermeture en 2021 de la raffinerie de pétrole d’Engen et le manque de matières premières pour l’usine de gaz en liquides de la société publique PetroSA ont également réduit la production de carburant du pays.
Le secteur du raffinage en Afrique du Sud a considérablement changé au cours des 5 dernières années. Les raffineries du pays ont produit 21,8 millions de tonnes de produits en 2018 et ce chiffre est tombé à seulement 10 millions de tonnes en 2023. Cette forte baisse s’explique principalement par la fermeture de la raffinerie d’Engen, le manque de charges d’alimentation en gaz ou en condensat économiquement viable pour faire fonctionner la raffinerie de PetroSA, ainsi que l’explosion de la raffinerie d’Astron mi-2020.
Selon Citac, une société de conseil spécialisée sur le segment aval en Afrique, la réévaluation du fonctionnement des raffineries de l’Afrique du Sud dont les activités ont été fortement affectées ces dernières années par plusieurs incidents, devrait également participer à éroder l’offre en produits pétroliers. À cela s’ajoute la mise en place prochaine d’une politique nationale sur les énergies propres, qui pourrait augmenter le montant nécessaire pour la modernisation des équipements.
D’après S&P Global, les importations sud-africaines de gasoil qui affichent 200.000 tonnes par mois, devraient s’accroître au cours des prochaines années.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO
