Baisses de taux : la BCE appelle à la vigilance
Si la Banque centrale européenne (BCE) prévoit de baisser les taux pour la Zone euro au-delà du mois de juin, elle invite à la prudence compte tenu des incertitudes qui pèsent sur les perspectives de l’inflation.
Il est attendu que la Banque centrale européenne abaisse ses taux directeurs en juin. Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a, cependant, préconisé la prudence au-delà de cette échéance en raison des incertitudes sur les perspectives d’inflation.
«En fonction des données reçues et des nouvelles projections des services de l’Eurosystème, une baisse des taux en juin pourrait être appropriée», a-t-elle indiqué avant de soutenir que «la trajectoire au-delà de juin est beaucoup plus incertaine. Les données récentes ont confirmé que la dernière étape de la désinflation est la plus difficile».
Après plusieurs années d’inflation galopante et alors que les risques liés aux prix sont toujours orientés à la hausse, avancer le calendrier des réductions de taux risquerait d’assouplir prématurément la politique monétaire, assure-t-elle avant de poursuivre que «de nouveaux progrès en matière d’inflation, et en particulier sur l’inflation domestique, qui s’avère plus difficile à maîtriser, sont nécessaires pour renforcer notre confiance dans un retour durable de l’inflation à notre objectif de 2% en 2025, au plus tard».
Il est évident, selon elle, que «la BCE ne peut s’engager à l’avance sur une trajectoire spécifique de taux en raison de la très grande incertitude concernant les perspectives d’inflation». Interrogée à propos de l’impact sur le marché des devises d’une baisse probable des taux de la BCE avant ceux de la Fed, la responsable a dit qu’il ne fallait pas exagérer l’importance de la divergence des politiques monétaires.
Pour rappel, quatre baisses de taux ont été anticipées pour les États-Unis et trois pour la zone euro depuis le début de l’année. Dans le détail, la corrélation des attentes en matière de politique monétaire dans les deux blocs reste élevée au regard des données historiques. Cela s’est traduit par des mouvements de taux de change plutôt limités de l’euro par rapport au dollar américain depuis le début de l’année.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO