Audrey Azoulay tacle les Etats-Unis
Sur la question du retrait des Etats-Unis de l’UNESCO à la mi-octobre dernier, Audrey Azoulay, la nouvelle directrice générale de l’UNESCO, ne se voit pas du tout surprise. Plus encore : elle annonce que « les Etats-Unis ne sont pas l’alpha et l’omega de l’organisation » !
Une première ou pas, la question n’est pas là. Fraîchement mise à la tête de l’UNESCO, la réaction d’Audrey Azoulay sur la décision des Etats-Unis n’était pas attendue ; ou du moins pas avec un tel élan. D’ailleurs, sur le retrait en question, sa prédécesseuse Irina Bokova dit « regretter profondément » la décision des États-Unis. «L’universalité est essentielle à la mission de l’Unesco pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l’Homme et de la dignité humaine», avait-elle souligné dans un communiqué. Un avis qu’avait partagé la France qui avait déclaré « regretter » le retrait des Américains.
L’ancienne ministre de la Culture et de la Communication aurait donc la vision on ne peut plus divergente en ce sens que « le retrait américain ne constitue pas une surprise complète, compte tenu de la position des Etats-Unis en ce moment sur le multilatéralisme ». « Il y a eu de grandes périodes à l’Unesco – plus de 15 ans – sans les Etats Unis, qui sont finalement revenus, et je crois que ce n’est pas dans l’intérêt des Etats Unis que de quitter l’UNESCO », a-t-elle ajouté.
Azoulay ne s’est pas empêchée de fouiller dans les archives pour rappeler que depuis l’intégration de la Palestine à l’UNESCO en 2011, les Etats-Unis et Israël avaient suspendu leur contribution financière (Plus de 20%) à l’UNESCO ! « Je crois qu’on ne peut pas réduire l’Unesco aux tensions politiques qui la traversent, mais qu’il faut prendre en compte l’ensemble de son action », a jugé Audrey Azoulay, qui sera investie ce lundi.
Il est à rappeler que le 12 octobre, les deux pays ont annoncé leur retrait de l’UNESCO, l’accusant d’un biais « anti-israélien » dans ses prises de positions sur Jérusalem et Hébron.