Allemagne : campagne électorale sous tension après la dissolution du Bundestag
La dissolution du parlement allemand et l’annonce d’élections anticipées pour le 23 février plongent l’Allemagne dans une campagne électorale marquée par une crise économique profonde et des tensions politiques croissantes.
Après la France, il y a quelques mois, c’est au tour de l’Allemagne. La décision du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, de dissoudre le Bundestag et d’organiser des élections législatives anticipées marque un tournant rare dans la politique allemande.
Sur fond de désaccords budgétaires ayant fracturé la coalition au pouvoir, cette campagne précède de sept mois le calendrier initial et intervient à un moment critique pour la première économie européenne. Les conservateurs de la CDU, menés par Friedrich Merz, apparaissent favoris avec 32% des intentions de vote, loin devant l’AfD (19%), le SPD (15%) et les Verts (13%). Si les sondages se confirment, une coalition entre les conservateurs et le SPD pourrait devenir l’option la plus viable pour stabiliser un paysage politique fragilisé.
Une économie en quête de solutions
L’Allemagne, confrontée à une possible seconde récession consécutive, voit son modèle industriel remis en cause. Olaf Scholz prône un assouplissement des règles d’endettement pour relancer les investissements, une position fermement rejetée par la CDU, attachée au maintien du «frein à la dette» constitutionnel.
Dans son discours, Frank-Walter Steinmeier a souligné que le scrutin anticipé devait permettre de répondre aux «défis de notre temps», citant la situation économique et les tensions internationales comme priorités absolues.
Immigration et sécurité au cœur du débat
L’attaque à la voiture-bélier sur le marché de Noël de Magdebourg, attribuée à un réfugié saoudien, a ravivé le débat sur l’immigration. L’AfD a capitalisé sur cet événement, appelant à la fermeture des frontières et liant immigration et criminalité. Friedrich Merz a également mis en avant une hausse des délits graves imputés aux migrants. Le président Steinmeier a, pour sa part, appelé à une campagne «juste et transparente», mettant en garde contre la haine et l’ingérence étrangère, notamment sur les réseaux sociaux, où il suspecte des campagnes de désinformation.
Un enjeu pour l’Europe
La fragilité politique allemande, couplée à l’absence de majorité parlementaire en France, illustre les défis auxquels l’Union européenne est confrontée. Alors que l’Allemagne cherche à préserver sa stabilité, le résultat de cette élection pourrait redessiner l’équilibre au sein de l’UE.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO