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Université d’été de la CGEM. Le bilan

Université d’été de la CGEM. Le bilan

Après deux jours de débats fleuves sur l’écosystème économique marocain, la deuxième édition de l’Université d’été de la CGEM, marquée par la participation de plusieurs personnalités politiques et économiques nationales et internationales et plus de 2.000 entrepreneurs, a pris fin samedi à Casablanca. Le bilan en est des plus positifs…  


Climat des affaires. Les engagements du gouvernement pour 2020

Le gouvernement a décliné sa feuille de route des différentes réformes économiques pour les prochains mois. Au cœur de ces chantiers, le climat des affaires et la fiscalité.

Vendredi dernier, c’était le grand oral pour Mohamed Benchaaboun et Moulay Hafid Elalamy, respectivement, ministre de l’Économie et des finances et ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Invités en ouverture de la 2e université de la CGEM, les deux ministres ont tenu des engagements relatifs à l’amélioration du climat des affaires et la facilitation de l’acte d’investir, de quoi satisfaire les attentes du patronat qui promet de faire le suivi de cet agenda de réformes.

Les annonces faites lors de l’ouverture de cette université sont «importantes de la part du gouvernement», décrit Salaheddine Mezouar, président de la CGEM, dans son discours de clôture de cet évènement. Dans les détails, l’Exécutif s’engage à l’adoption «avant la fin de l’année» de la loi-cadre sur la fiscalité qui inspirera la LF 2020, de la loi sur les PPP, s’est engagé Benchaaboun. Le ministre des Finances inscrit ces réformes dans un cadre global, celui de «du choc de simplification des procédures lancé par le gouvernement». Pour sa part Elalamy a promis d’achever le chantier de la refonte des CRI ainsi que de clore la révision très attendue de la nouvelle Charte de l’investissement. Parmi les nouvelles mesures de cette charte un statut spécifique aux startups et aux entreprises à fort potentiel. Lors de cette séance inaugurale, l’argentier du royaume a eu l’occasion de présenter le bilan de son action en matière de remboursement de la TVA au secteur privé et à la réduction des délais de paiement.

  
Nous avons ensemble légèrement dérivé en tournant le dos aux investissements. Je dois vous dire que je suis plus rassuré que l’an dernier. Néanmoins, il nous reste quelques cases à combler. Je reçois davantage d’opérateurs économiques avec beaucoup d’entrain et qui réussissent dans leurs investissements. J’ose espérer que cette dynamique va pouvoir s’accélérer.

Moulay Hafid Elalamy
Ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique

«À fin 2018, 33 milliards ont été remboursés au secteur privé», indique le ministre. Le rythme des remboursements a doublé depuis le début de l’année, selon la même source. «À fin août, ce sont 8 milliards DH qui ont été remboursés, comme programmé dans le PLF 2019», précise le ministre. Et d’ajouter : «Ce dossier est en train de retrouver sa normalité».

La solution idoine pour le gouvernement est de pouvoir inscrire dans la loi la neutralité de la TVA. «Dans la loi-cadre sur la fiscalité, nous allons inscrire dans le marbre le principe de la neutralité de la TVA. Ce qui nous permettra de supprimer ce problème», affirme Benchaaboun. En matière de délais de paiement, un travail reste à faire pour réduire les périodes pour les prestataires du secteur public. À fin 2017, le délai moyen pour des prestataires de l’État (administrations publiques) était de 90 jours. Cette période aurait baissé à 35 jours. Dans le segment, Établissements et entreprises publics (EPP), «un effort est encore nécessaire pour arriver à des niveaux normaux», reconnaît Benchaaboun. Les délais sont passés d’une moyenne de 78 à 55 jours. Une période encore trop longue pour aider le secteur privé à faire face à ses besoins de trésorerie. «Je peux vous annoncer la signature des nouveaux contrats-programmes avec les EPP. Ces entreprises pourront recevoir une liquidité importante qui sera injectée dans les caisses des entreprises prestataires». Enfin, en matière de soutien au secteur privé, le ministre des Finances affiche son satisfecit des performances de la Caisse centrale de garantie (CCG). Ce qui a permis une progression de 180% du nombre de bénéficiaires des différents programmes de prêts de la CCG.

Changer de méthode serait le bienvenu. J’ai eu la chance de travailler pour le privé et aujourd’hui de servir dans le public. Dans les deux côtés, des personnes formidables existent. Ce qu’il faut, c’est multiplier les canaux et les échanges pour trouver les meilleures formules. Il arrive que ce qui est conçu par l’administration ne convienne pas au monde des affaires, à nous d’ajuster et consulter les concernés.

Mohamed Benchaaboun
Ministre de l’Économie et des finances  

 L’appel d’El Othmani

Saâd Dine El Otmani, chef de gouvernement, a été l’invité de clôture de cette université. Dans son intervention, le patron de l’Exécutif a rappelé son engagement et celui de ses ministres lors de cette université. «J’adopte les engagements des ministres et nous sommes disposés à recevoir vos propositions et vos idées qui seront discutées dans le cadre d’une approche participative. Le mécanisme de dialogue instauré avec la CGEM servira à jouer ce rôle d’espace de communication. Nous répondrons positivement à ces propositions dans la mesure du possible», indique El Otmani.

Ce dernier n’a pas manqué de rappeler «les réalisations du gouvernement durant les deux dernières années sous la conduite de Sa Majesté». Et d’ajouter : «maintenant, nous sommes conscients que les attentes des citoyens et des entreprises sont grandes, nous sommes mobilisés pour répondre présent».

Pour y arriver, El Otmani appelle à réinventer les valeurs sociétales : «nous avons besoin d’adopter les valeurs profondes du développement et de la modernisation au sein de la société. Les valeurs du travail et du mérite doivent nous guider dans nos actions. Le respect de la loi et d’autrui et l’abnégation pour construire un avenir meilleur à notre pays devront être le socle de notre action au quotidien. À cela, nous devons faire de la culture de l’équité, du sens de l’évaluation objective, de l’espoir dans l’avenir comme des valeurs de nos démarches, loin de toute auto-flagellation». Pour sa part, Mezouar, dans son allocution de clôture, insiste sur le rôle des entreprises qui «sont au cœur de l’équation de développement de notre pays : pour l’investissement, pour l’emploi, pour une croissance soutenable et durable».


 Le discours de Sarkozy, moment fort de l’évènement

 

L’intervention de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, était l’un des moments les plus attendus de cet évènement. Sarkozy, assistait à l’Université d’été était en effet l’invité d’honneur de cette deuxième édition. Vidéo… 

 

 


La CGEM. Une force de propositions ?

La rupture, l’audace, la liberté de ton, l’action et l’inclusion…il faut plus d’une page entière pour énumérer tous les qualificatifs qui ont été attribués à cet événement par les organisateurs. «Nous avons entendu des ​idées nouvelles, disruptives sur des sujets de fond comme vous l’avez vu à la restitution de tout à l’heure. Notre rôle sera de les analyser et d’en faire le plaidoyer jusqu’à les adopter. Enfin, nous avons fait des​ rencontres, avec des jeunes et moins jeunes entrepreneurs​, et notre rôle est de les accompagner du mieux que nous pouvons pour prendre leur envol et accélérer leur développement», s’est félicité Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, pour qui la CGEM n’est plus dans une logique de revendication.

Selon Mezouar, ​l’État n’a pas le monopole de l’intérêt public. «Nous ne sommes plus que de simples syndicats défendant des intérêts différents. Notre agilité, notre proximité de la réalité du terrain, notre responsabilité vis-à-vis de l’intérêt de nos membres et de nos concitoyens, nous impose de dialoguer, d’oser des ruptures, de trouver des solutions au bénéfice de tous», a-t-il notamment souligné dans son discours de clôture ajoutant que «le salut du développement économique et social du Maroc viendra de l’Entreprenariat, à condition de voir les crises comme des opportunités​».

De son côté, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a relevé, plus tôt dans la journée du samedi, que le choc entrepreneurial est une composante essentielle du nouveau modèle de développement économique, notant que le développement ne peut se faire sans une économie créatrice de richesse et d’emploi. Un appel qui va dans le sens des engagements pris, à l’occasion de la deuxième édition de la rentée économique de la CGEM, concernant de nombreux dossiers brûlants, notamment le remboursement des arriérés de TVA, la loi-cadre relative à la fiscalité, dont la CGEM réclame son vote, ainsi que des garanties dans l’accompagnement des entreprises et l’accélération de la réorganisation des Centres régionaux d’investissement sans oublier la simplification des procédures relatives aux dossiers d’investissement aussi bien au centre que régional. Enfin, et la liste n’est pas exhaustive, il y a aussi la loi sur le Crowdfunding qui ferait des pas décisifs dans le circuit législatif dans les prochaines semaines de législature, espèrent en tout cas les entrepreneurs. Le chef de gouvernement, Saâd Dine El Otmani, qui a attentivement suivi la synthèse des recommandations des panels, a pris acte annonçant que le gouvernement s’engage à interagir positivement avec les attentes de l’entreprise marocaine et à examiner les différentes propositions et recommandations issues de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).


La vision d’Ahmed Reda Chami

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a marqué de son empreinte cette édition de l’Université. Dans son discours, il n’a pas mâché ses mots. Sa présentation des conclusions du CESE sur le nouveau modèle de développement a rappelé ce constat amer : «Est-ce que l’ascenseur social fonctionne ? La réponse est non. Nous sommes tous des privilégiés dans cette salle !!», invitant tous les acteurs présents à revoir le paradigme de la répartition au Maroc.

 

El Otmani a assuré le secteur privé de la mobilisation et de la détermination de l’ensemble des départements gouvernementaux à mettre en œuvre les différentes réformes qui visent à améliorer le climat des affaires, à encourager l’investissement et à stimuler l’entrepreneuriat. Les recommandations formulées par les chefs d’entreprise, à cette occasion, seront examinées et étudiées minutieusement par le gouvernement et feront l’objet de débat et de concertation avec le patronat, a-t-il promis, notant que certaines des propositions seront mises en application dans un avenir très proche alors que d’autres nécessitent la mise en place de certains mécanismes en vue de leur mise en œuvre à moyen terme. Dans la même foulée, El Otmani a également réaffirmé la volonté du gouvernement d’accélérer le rythme d’exécution de plusieurs chantiers de réformes et d’accélérer l’adoption des différents projets de lois qui intéressent l’entreprise et qui sont toujours en discussion au Parlement. Il a cité à ce propos l’amendement de la loi sur le partenariat public-privé, le projet de loi relatif à la simplification des procédures pour les investisseurs, le projet de loi relatif au financement collaboratif, relevant que ces textes législatifs répondent à une grande partie des attentes des opérateurs économiques et s’inscrivent dans le cadre d’une réforme profonde et fondamentale qui profite à l’économie en général et à l’entreprise en particulier.


TABLE RONDE LESECO.MA: « Modèle de développement. Comment éviter les erreurs du passé? »

En marge de l’Université d’été de la CGEM, organisée vendredi et samedi, LESECO.ma a organisé une table ronde sur la question du nouveau modèle de développement du pays. D’entrée de jeu, avoir de nouveaux profils, principalement dans la composition de la commission spéciale, a été mis en avant comme prérequis. Les détails…

Comment construire le nouveau modèle de développement en tirant des leçons des expériences de chantiers stratégiques antérieurs? Quels enjeux faudra-t-il prendre en jeu et comment réussir ce virage national majeur? Autant de questions auxquels Horizon Press Group, en tant que partenaire média de la deuxième Université d’été de la CGEM, s’est proposé de répondre dans le cadre d’une table ronde tenue en marge de la première journée. Un débat sans concession et sans langue de bois auquel se sont prêtés les invités de cette rencontre diffusée en live sur la page FB de LESECO.ma

Pour Siham El Mejjad, responsable en charge de la PME au sein de la commission TPE, PME et auto-entrepreneuriat à la CGEM, il faut arrêter de faire du réchauffé et de faire appel toujours aux mêmes visages. Il faut donc faire appel à des jeunes de tous les univers surtout dans le domaine de l’entreprise. Dans le même sens, Amine El Hazzaz, président de H Seven, premier accélérateur de startups en Afrique, pense qu’il faut des profils qui puissent s’inscrire en rupture avec ce qui a été fait jusqu’ici. «Je pense qu’il faut aller partout dans le monde, mais aussi au Maroc, pour chercher ces profils qui nous aideront à nous réinventer», a-t-il expliqué. Surtout dans les arcanes de l’État, le besoin de personnes capables de réfléchir en rupture avec les vieux procédés, s’exprime avec force. Il y a aussi cette incapacité de traduire les jeunes talents dans différents domaines en entrepreneurs. Pour El Hazzaz, le Maroc doit trouver de bons programmes d’identification, d’accompagnement et de financement de ces talents.

Paraphrasant un ancien président du MEDEF, le patronat français, Hamid Benelafdil, vice-président de la Fédération commerce et services au sein de la CGEM, a indiqué que les entrepreneurs n’ont pas besoin d’aide, mais d’air. «Il faut libérer les énergies créatrices, car si on les castre par des procédures et des réglementations, il serait alors normal qu’il y ait un très haut taux de mortalité parmi les TPME», a-t-il ajouté.

Dans ce sens, le Small Business Act, développé il y a un an par la CGEM, peut être une source d’inspiration. C’est un contrat entre les parties prenantes en matière d’aide à la TPE et celle-ci pour l’aider à surmonter les obstacles qui menacent sa viabilité. Pour El Mejjad, il faut commencer par définir correctement la PME en ne se basant pas uniquement sur le chiffre d’affaires, mais en prenant aussi en compte le nombre d’employés, le secteur d’activité et la région. Mais aussi en encourageant l’innovation. Sur ce dernier registre, explique El Hazzaz, l’entreprise marocaine est tellement préoccupée par sa survie, dans un environnement hostile qu’elle ne peut s’offrir le luxe d’innover. S’ajoute à cela le problème du financement et le fait que les meilleurs éléments n’aient pas envie de travailler dans la TPME. Celle-ci n’ayant pas les mêmes moyens que les grandes entreprises pour attirer les bons profils. Il faut savoir que 87% des PME au Maroc réalisent moins de 3 millions de dirhams de chiffre d’affaires.

Aujourd’hui, le nouveau modèle de développement a mis le citoyen et l’entrepreneur au centre des politiques publiques. En d’autres termes : libérer l’entrepreneur et centrer les services de l’État sur le citoyen. Dans cette veine, El Hazzaz a parlé des cinq E : l’Équité sociale et économique, l’Espoir de réussir, l’Entreprise, l’Éducation en sortant de la mentalité des diplômes vers celle d’acquisition des compétences, et enfin l’E-gov. Mais il y a un autre élément non moins important, à savoir l’investissement public. Le Maroc fait partie des premiers pays dans le monde où le taux d’investissement par rapport au PIB est des plus élevés (34%). Toutefois, comme l’explique Benelafdil, 80% de cet investissement est public face à 20% seulement pour le privé. Or, dans le nouveau modèle de développement, comme dans l’actuel, la volonté exprimée est d’encourager le privé à investir plus. Il faut aussi, comme souligné par El Hazzaz, changer d’une mentalité orientée risque vers une mentalité axée sur la croissance et l’opportunité. D’où l’idée d’investir de manière massive et volontariste dans l’entreprenariat.

Pour El Mejjad, il faut surtout arrêter de faire du copier-coller sur des modèles existants qui ne conviennent pas à l’environnement marocain. Benelafdil estime qu’il y a trois clés de réussite : la concertation avec les spécialistes, la territorialisation de l’approche et enfin le suivi. Sur ce dernier registre, il ne faut pas se focaliser sur le 1% d’inspiration et oublier les 99% de transpiration nécessaire à la réussite de tout projet.


Amzazi a son institut de formation au middle management

Le ministre de l’Éducation nationale et le président de la CGEM ont procédé, le 14 septembre, à la signature d’une convention de partenariat pour la mise en place et la gestion d’un institut de formation à l’entrepreneuriat et au middle management.

Tous les pays en développement sont invités à revoir leur système éducatif et d’enseignement supérieur. Le Maroc, qui ambitionne de faire de l’orientation vers la formation professionnelle une priorité, ne veut pas rater ce rendez-vous. C’est dans ce sens que le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont procédé, le 14 septembre, à la signature d’une convention de partenariat pour la mise en place et la gestion d’un institut de formation à l’entrepreneuriat et au middle management en marge de la deuxième édition de l’Université d’été de la CGEM.

Cette convention, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des directives royales du  20 août 2019, à l’occasion du 66e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple, invoquant l’importance de la formation professionnelle dans la mise en place du nouveau modèle de développement, a pour objectif de définir le cadre et les modalités de mise en place de l’institut de formation à l’entrepreneuriat et au middle management (IKEMM) dans les locaux de l’établissement scolaire Al Kendy-Casablanca, précise le communiqué. Cet institut a pour mission d’assurer la promotion de l’auto-emploi, la formation et la qualification des «néo-auto-entrepreneurs» et des auto-entrepreneurs et la promotion de la culture entrepreneuriale. L’IKEMM, ainsi créé, devra s’ériger en référence nationale et régionale en matière de formation et de qualification dans le parcours en middle management et en entrepreneuriat et assurera un service public de formation, en respectant les principes d’égalité des bénéficiaires, dira-t-on.

«L’orientation vers la formation professionnelle constitue un pilier majeur qu’on devra développer», a souligné samedi Said Amzazi, appelant dans la foulée à un changement de la perception de ce «pari national». «La formation professionnelle n’est pas la création d’une main-d’œuvre à bas prix, mais d’une main-d’œuvre qualifiée», explique-t-il.

Le ministre a également souligné la nécessité de rapprocher le monde universitaire du monde entrepreneurial. «Nos chercheurs et les industriels ne se parlent pas assez», déplore Amzazi, avant de conclure: «il faut donc absolument créer un mariage de raison entre les deux mondes». L’innovation et la recherche sont le véritable moteur de toute croissance économique.


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