Culture

Théâtre. Les Marocains au Championnat du monde d’improvisation

La Coupe du monde d’improvisation théâtrale se tiendra en Belgique du 20 au 27 octobre 2024. L’équipe marocaine, emmenée par son capitaine Ismail Alaoui, y participe. L’actrice Layla Skali a répondu à quelques questions.

Le 20 octobre, au théâtre Mirano, à Bruxelles, se tiendra le match Maroc-Suisse en ouverture de la compétition pour la Coupe du monde d’improvisation. Placés sous le signe de l’imparable humour belge, six pays seront représentés : la Belgique, le Maroc, la France, le Luxembourg, le Québec et la Suisse.

L’équipe marocaine a toutes ses chances, il n’est qu’à voir sa composition. Ismail Alaoui, le capitaine, est un comédien marocain sorti tout droit du prestigieux Institut supérieur d’Arts dramatiques et Animation culturelle (ISADAC). Il questionne toute autorité même celle du bon sens. Son talent le plus fou ? Être lui-même dans la vie comme en jeu. Emmanuelle Brindel, comme son nom l’indique, est 100% marocaine d’adoption. Comédienne depuis 20 ans, elle vit au Maroc depuis une dizaine d’années où elle pratique son métier sous toutes ses formes. Houda Loutfi, la bien nommée, «est douce dans la vie» comme en improvisation. Comédienne depuis plus de 10 ans, elle vacille, sur scène, entre drames sociétaux et fous rires contagieux. Soufiane Guerraoui, quant à lui, a commencé le théâtre avec l’improvisation théâtrale. Piqué, il n’a plus eu le choix. Il a abandonné sa carrière d’entrepreneur et s’y est jeté corps et âme, comme une plante qui cherche la lumière. Vient enfin Layla Skali, dont le jeu léger se couple soudainement à des envolées lyriques et dramatiques. Imbibée de liberté de penser et ivre d’universalité, aucun interdit ne peut la freiner… pour situer son personnage. Ainsi, le lendemain de son premier match d’impro, en 2004, Layla Skali donnait naissance à sa fille. Vingt ans plus tard et à la veille de cette compétition de bonne humeur, elle a accepté de répondre à quelques questions des Inspirations ÉCO.

Layla Skali, pourquoi parler de match d’improvisation ?

Une compétition d’improvisation ou encore un match d’impro est une sorte d’alliage savant et drôle entre le sport et le théâtre. Nous sommes habillés de maillots de sport, et tout l’apparat d’un match est là, un arbitre qui prend ses airs sévères, des assistants-arbitres et un public qui lui cette fois comme dans les arènes d’autrefois vote pour l’équipe qui lui semble être la plus performante ! L’arbitre annonce un thème et les équipes des deux bords ont vingt secondes (pas plus pas moins !) pour imaginer comment l’aborder, quel personnage incarner pour raconter la plus belle des histoires ! 

Comment se déroule une compétition ?

À ce moment-là, le public hurle «3,2,1 IMPRO», impitoyable. À la seconde, les jouteurs des deux équipes se rencontrent en improvisation mixte et pénètrent ensemble dans les voies mystérieuses de l’imaginaire. À la manière des westerns, des films d’horreur, d’une pièce de Molière ou tout simplement libre de toute contrainte, l’improvisation théâtrale se produit instantanément, de manière un peu magique entre des «jouteurs» du monde entier qui se voient pour la première fois.

La compétition d’improvisation en résumé, il s’agit d’aventures multiples qui durent à chaque fois quelques minutes, ce qui est de l’ordre de la performance, mais surtout du plaisir ! Le plaisir de jouer, de voyager, de rencontrer, de rire, de rire et encore de rire !

Cela se prépare l’improvisation ?

Étonnamment oui ! On ne prépare pas de textes bien entendu. On ne peut d’ailleurs, préparer aucun thème à l’avance, car on les découvre le jour même, alors comment nous préparons-nous pour un match d’improvisation ? Le match d’improvisation existe depuis 1977, créé par Robert Gravel et Yvon Leduc au Québec. Depuis, la discipline n’a cessé de grandir et de toucher le plus grand nombre.

La prise de risque des «jouteurs» est très appréciée du public, mais cela ne veut pas dire que tout un chacun peut s’y lancer sans aucune expérience ! Nous suivons des ateliers de formation qui nous permettent d’affuter nos réflexes, d’être à l’écoute des propositions faites sur scène sans en oublier aucune pour ne pas créer de confusion. Nous nous replongeons dans nos lectures pour tenter d’user du bon mot pour jouer une improvisation d’époque, ou une littéraire à la manière d’une pièce Shakespeare. Enfin nous nous entrainons à jouer sur scène dès que l’occasion nous est donnée, pour développer le jeu du comédien.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO

 


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