Culture

FIFM. Bertrand Tavernier: «Je n’aime pas la violence, je préfère la suggérer»

 

Le réalisateur, scénariste, producteur et écrivain français, Bertrand Tavernier, était l’invité d’honneur de Jean-Ollé Laprune, avec qui il a partagé avec enthousiasme son parcours cinématographique, face à un public marocain émerveillé, au cinquième jour de la 18e édition du festival du film de Marrakech.               

Bertrand Tavernier est encore et toujours dans la ville ocre, en tant qu’invité d’honneur. Son parcours a été salué, par le Maroc, à l’occasion d’une cérémonie, rehaussée par la présence de stars emblématiques du grand écran, l’Étoile d’or du Festival du film de Marrakech lui a été décernée par l’acteur américain, Harvey Keitel, avec qui le réalisateur français a partagé le tournage du célèbre film «La mort en direct».

À l’occasion d’une conversation partagée avec l’historien du cinéma français, Jean-Ollé Laprune, Bertrand Tavernier s’est livré au jeu des questions-réponses, un échange fluide fédérant les spectateurs autour du brillant parcours du réalisateur. Évoquant son célèbre film «Quai d’Orsay», sorti en 2013 et vivement récompensé, l’acteur a évoqué sa passion pour le cinéma qui le pousse à «découvrir, apprendre sur les guerres de religions et surtout à me poser des questions pragmatiques», a-t-il fait savoir.

La violence

Le réalisateur s’est exprimé sur la violence dans ses films qu’il préfère ne pas montrer au public. «Je pense que c’est indispensable de ne pas montrer la violence, je voudrais plutôt qu’on l’imagine, je n’aime pas beaucoup la violence j’aime mieux la suggérer», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «Il faut être responsable quand on fait des films, dans «l’Appât», c’était des gens irresponsables, on doit comprendre les personnages, mais leurs actes ne doivent jamais être excusables».

Les journalistes

Le réalisateur, qui est connu pour son franc-parler, n’a pas hésité à tacler quelques journalistes sur son passage dont un en particulier, sans citer de nom à notre grand désespoir : «Un « bon » journaliste qui a écrit sur Mitterrand et Chirac m’avait reproché d’exposer la violence dans mes films», sourire aux lèvres, «on n’avait même pas de budget pour le sang factice» a-t-il confié, invitant certains journalistes à «revoir leur approche de la réalité».

Philippe Noiret

En deuxième partie de l’entretien, Tavernier s’est exprimé sur sa relation avec l’acteur, Philippe Noiret, avec qui il a collaboré dans plusieurs films, dont «Que la fête commence», «Le Juge et l’Assassin», «La Vie et rien d’autre» ou encore «La Fille de d’Artagnan». «Nous avons deux visions opposées, mais j’ai beaucoup aimé travailler avec lui, c’est quelqu’un de très humain qui n’avait pas son pareil pour travailler sur des sujets historiques».

La voix-off

Quant à la fameuse voix-off, le procédé narratif que le réalisateur utilise sans modération dans ses films, ce qui lui a valu plusieurs critiques dans la presse cinéma, sa réponse est ferme : «J’adore la voix-off, et je la mets où je veux, je décide de tout ça, parfois elle permet d’économiser trois scènes». L’équipe de tournage, «je n’avais pas de producteur sur le plateau pour m’emmerder, ceux avec qui je travaillais n’étaient jamais là». Une réponse qui a le mérite d’être claire !

Mauvais souvenir

Abordant sa jeunesse, il n’a pas manqué de rappeler un souvenir de l’époque où il était stagiaire chez Jean-Pierre Melville. «Il avait ce génie de vous prendre en défaut et montrer à toute l’équipe que vous vous êtes trompé, j’essaie, à chaque fois que je peux, de ne pas reproduire cette atmosphère».

Devenir acteur

«Ça doit être un choix à 80%», a-t-il suggéré, «il y a des acteurs qu’on peut guider, on peut les amener dans la bonne tonalité, il faut s’adapter à son rythme et trouver le cadre qui va le mettre en valeur». En ce qui concerne sa relation avec les équipes de tournages, «Le respect et l’estime sont primordiaux, je déteste les conflits et les rapports de pouvoir, quand j’en ai avec peu d’acteurs ou certains techniciens, ça me prenait beaucoup d’énergie au service du film, que je mettais au service du conflit», a-t-il confié, faisant allusions à certains acteurs parmi les centaines de rôles qu’il a dû gérer.

Films préférés

Sans hésiter, le réalisateur a brisé le suspens, «L.627» (1995), «L’Appât» (1995), «Laissez-passer» (2002), «Dans la brume électrique» (2009). À titre préventif, si ces titres ne vous disent rien, il est temps de revoir vos classiques cinématographiques.


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