Carmen s’invite à Rabat

L’opéra phare de Bizet s’apprête à ensorceler le théâtre Mohammed V de Rabat. En imaginant, dès l’ouverture, une musique dont la clarté éblouit et la puissance tragique étreint, Georges Bizet a paré la Carmen d’une robe étincelante et fatale. Cet opéra-comique, le plus joué au monde, est une oeuvre  bouillonnante de vie.  L’amour et ses ravages naissent et meurent sous le ciel de Séville et de ses ferias.

Un parfum d’épices et de braise passe sur Carmen, un goût de passion impossible, dont on devine d’emblée qu’il se réglera par le sang. Depuis plus d’un siècle, l’opéra français a le visage de Carmen, victime et prédatrice, bohémienne et princesse aux pieds nus, femme libre et moderne. Carmen, cigarière au charme dévastateur, est conduite en prison suite à une émeute ayant éclaté à la manufacture de tabac. Mais tandis que le brigadier Don José la surveille, celle-ci use de ses charmes pour s’enfuir.

Désormais fou d’amour pour la jeune bohémienne, Don José n’aura de cesse de la retrouver. Mais l’insaisissable Carmen a déjà en tête bien d’autres projets… Pour que la magie de cette œuvre opère encore, l’Orchestre philharmonique du Maroc (OPM) propose à son public une mise en scène adaptée par Jean-Marc Biskup. Les décors et costumes d’époque se marient finement et apportent une esthétique subtile et réaliste à cet opéra.

Cette année encore, les spectateurs marocains pourront suivre l’intrigue sur des prompteurs installés dans la salle, qui projetteront les chants et les dialogues français. Portés par la direction alerte d’Olivier Holt, 10 solistes, 60 musiciens, 44 choristes adultes du Chœur philharmonique du Maroc, 20 choristes enfants sélectionnés par l’École internationale de musique et de danse, 5 danseuses monteront sur scène pour interpréter ce chef-d’œuvre dramatique. Carmen est un opéra-comique en quatre actes composé par Georges Bizet (1838-1875) sur un livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy, d’après la nouvelle éponyme de Prosper Mérimée.

Ce dernier n’a pas eu le succès escompté avec l’Arlésienne, composé en 1872. Ce n’est que quelques temps après la mort du compositeur qu’il devient un vrai succès populaire. L’OPM n’oublie pas son jeune public et lui donne rendez-vous les mercredi 13 et jeudi 14 avril à partir de 18h, dans le cadre du projet «Viens à l’opéra!», dédié en exclusivité aux jeunes élèves des écoles élémentaires et des collèges partenaires. «Parce que l’amour est un oiseau rebelle»…