Éco-Business

Taxe de formation professionnelle : comment Tijara 2020 veut tirer le plein potentiel

Le secteur du commerce et de la distribution négocie la mise à niveau, le développement et le renforcement des compétences de ses ressources humaines. La Fédération Tijara s’imprègne des avantages des contrats spéciaux de formation dans le secteur de la distribution.

En présence de consommateurs qui utilisent de plus en plus les applications mobiles pour réaliser leurs différents achats, face à la dynamique de transformation économique qui s’opère auprès de la population jeune, urbaine et férue de technologie, ou encore à la demande de plus en plus importante de biens de consommation et de produits de tous les jours via le digital, les professionnels du secteur du commerce et de la distribution ne veulent pas rater le coche. La Fédération Tijara compte alors sur la mise à niveau de ses ressources humaines.

Avec la signature du contrat de partenariat entre le GIAC Translog et la Fédération Tijara, officialisé fin décembre dernier, la mise à niveau du capital humain du secteur du commerce et de la distribution va monter d’un cran. De toute façon, cela s’impose dans un contexte où les ventes sur internet atteignent des sommets. Au niveau mondial, les ventes en ligne s’élèvent à plus de 100 milliards de dollars grâce à la digitalisation accélérée du commerce de détail, notant qu’il s’agit d’une hausse de 8,5% sur un an. L’avènement du Covid-19 a contribué à l’expansion du commerce électronique, à l’échange des données informatisées et des services du télétravail, soulève la fédération. Il s’en est suivie, selon elle, une digitalisation accrue. Et, par conséquent, davantage de transactions avec les sites e-commerce. Au Maroc, le e-commerce poursuit son progrès. Le nombre de sites marchands a connu une croissance considérable, avance Tijara 2020. En outre, le nombre de Marocains connectés ne cesse de progresser (un taux de croissance annuel moyen de 2,8%).

De plus, les internautes marocains prennent confiance dans les sites de e-commerce et hésitent moins à acheter et à payer en ligne via leur carte bancaire. Les sites marchands et ceux des facturiers, affiliés au CMI, ont réalisé 20,7 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères, pour un montant global de 7,7 MMDH durant l’année 2021, en progression de 45% en nombre et 28,1% en montant par rapport à l’année 2020. Il faut dire que pour faire face aux évolutions et mutations de ce secteur, de l’épicerie jusqu’au supermarché, la qualification de son capital humain et son renforcement s’imposent. D’où l’intérêt du webinaire organisé par la Fédération Tijara et le Groupement interprofessionnel d’aide au conseil de transport et de la logistique, jeudi 27 janvier, sur les avantages des contrats spéciaux de formation dans le secteur de la distribution. «Nous sommes au service des entreprises qui sont concernées, de près ou de loin, par la logistique et le transport ou la supply chain dans sa globalité et, en tant qu’acteur important dans la chaîne logistique, les ressources humaines des entreprises affiliées à Tijara 2020 sont amenées à gérer ce type de dossiers utiles à leur bonne gouvernance et performance», explique Rachid Tahri, président du Groupement interprofessionnel d’aide au conseil de transport et de la logistique (GIAC Translog). En effet, la prise en charge de la partie administrative des contrats spéciaux de formation est assez lourde pour beaucoup d’entreprises, qui, souvent, ne comprennent pas l’intérêt de fournir certains documents. L’enjeu est donc de rendre plus aisé la gestion de ces dossiers. «De notre côté, nous avons essayé de dématérialiser certains documents. Ce processus en est à ses débuts, sans oublier certains documents qui ne sont pas faciles à préparer», souligne Tahri.

Tirer profit de la Taxe de formation professionnelle
Extension de son réseau d’associations professionnelles bénéficiaire de ses offres de formation et d’accompagnement, extension de catalogue de formation…, le Groupement interprofessionnel d’aide au conseil de transport et de la logistique (GIAC Translog) ratisse large, avec toujours en ligne de mire l’objectif d’informer les entreprises sur l’importance de la formation continue, accompagner les entreprises dans toutes les procédures administratives, et financer les analyses stratégiques, individuelles et sectorielles dont ont besoin les entreprises de son secteur d’activité, ainsi que les ingénieries de formation. Mais comment le GIAC Translog va-t-il permettre aux affiliés de Tijara 2020, Fédération des métiers de la distribution des produits de grande consommation, de prendre le train en marche et sortir leur épingle du jeu ? Grâce à la Taxe de formation professionnelle (TFP) que la grande majorité des entreprises paie à travers les cotisations dues à la CNSS. Elle est déterminée à travers l’application d’un taux de charge patronale de 1,6% sur le total des salaires réels de la période (mois/trimestre) aussi appelé masse salariale. 70% de cette taxe est réservée au financement de la formation initiale, les 30% restants vont à ce que les experts appellent, grosso modo, «la formation en cours d’emploi», qui n’est rien d’autre que les services de conseil et d’étude, et les actions de formation. Concrètement, il revient aux groupements interprofessionnels d’aide au conseil, communément appelés les GIAC, de financer les services de conseil et d’étude. Rappelons que le cadre législatif instituant la taxe de la formation professionnelle et régissant les CIAG est composé des décrets n°2-73-633 du 22 mai 1974, complété par le décret n°2.95.785 du 30 décembre 1995, B.O. n° 4339 du 31 décembre 1995, modifié en 2002.

Selon ces textes, les GIAC sont des associations à but non lucratif. Ils opèrent au Maroc depuis 1996, année au cours de laquelle le GIAC industrie (le premier au Maroc) a été créé. Dans la mouvance, d’autres GIAC ont suivi dont le GIAC Translog créé en décembre 2005 pour être opérationnel en 2006. En quelques mots, son objectif est d’informer les entreprises sur l’importance de la formation continue, accompagner les entreprises dans toutes les procédures administratives, et financer deux sortes d’études que sont l’analyse stratégique, individuelle et sectorielle, ainsi que les ingénieries de formation qui sont des diagnostics de besoin en formation. En parallèle au mécanisme de financement du conseil et des études, aussi appelé mécanismes de planification stratégiques et opérationnels, intervient le mécanisme de financement des actions de formation, qui sont des contrats spéciaux de formation. «Ces actions de formations peuvent être planifiées ou non, concerner l’alphabétisation fonctionnelle ou les formations groupées. En gros, les 30% sont alloués au financement de ces deux mécanismes que sont le GIAC et les contrats spéciaux de formation», explique Mohamed Karaouane, directeur du GIAC Translog, qui finance entre 10 et 14 MDH du budget annuel pour financer les études demandées par les entreprises, suite à un dépôt de dossier administratif, financier, et de livrables à réaliser.

Le GIAC Translog diversifie son catalogue
Selon Mohamed Karaouane, au-delà des actions de formations classiques évoquées plus haut, le GIAC Translog s’est orienté vers d’autres produits qu’il appelle «opérations de formation continue», notamment «les formations adaptation, reconversion, acquisition de nouvelles qualifications, formations pour les non-salariés, par exemple avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)».

Exonération de la Taxe de  formation professionnelle
Sont exonérées du paiement de la Taxe de formation professionnelle (TFP), les Ambassades et missions diplomatiques; les entreprises minières, dans la mesure où elles sont assujetties au Fonds minier de la Formation professionnelle. Pour bénéficier d’une telle exonération, les entreprises minières concernées doivent présenter à la CNSS un certain nombre de pièces requises : une attestation remise par le Régime de commerce ; un permis minier ; toute autre attestation prouvant l’activité minière.

Pour la petite histoire…

Mercredi 22 décembre 2021, la Fédération Tijara, représenté par son président Mohamed Wajih Sbihi, et le Groupement interprofessionnel d’aide au conseil de transport et de la logistique (GIAC Translog), représenté par son président Rachid Tahri, ont procédé à la signature d’une convention de partenariat. Cet événement, qui a eu lieu en marge de l’Assemblée générale ordinaire et extraordinaire de Tijara, vise à améliorer la coopération entre les deux parties, à accompagner les membres de Tijara dans leurs projets de formation, d’accès aux connaissances et aux bonnes pratiques. «Cette convention nous permet d’élargir notre spectre. Parce que nous sommes sur un certain nombre d’activités de logistique et transport et qu’il nous manquait ce maillon important au niveau du GIAC Translog. Nous touchons déjà certaines entreprises membres de cette fédération, qui font appel à nos services pour leur ingénierie et leurs analyses stratégiques. Avec cette convention, Tijara permet à tous ses membres de bénéficier de ces actions que nous menons depuis 2006. Aujourd’hui, nous avons 610 adhérents au niveau du GIAC, toutes catégories confondues : transport routier de marchandises, transports internationaux de marchandises et de voyageurs, entreprises spécialisées dans le commerce, dans l’entreposage… », explique Tahri.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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