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Taux obligataires : la situation se tend

La pression sur les finances publiques pourrait monter rapidement surtout si la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes perdurent. Pour financer le déficit, le Trésor se retrouve dans une situation moins aisée que par le passé. Les conditions de financement à l’international se sont resserrées et, sur le marché domestique, les craintes liées à une inflation durablement élevée et à un dérapage du déficit budgétaire alimentent les tensions haussières depuis le début de l’année. Cela dit, le marché local offrirait toujours des conditions intéressantes, le Trésor ayant enregistré une baisse de plus de 100 points de base des taux d’intérêt au cours des dernières années.

À fin avril, le déficit budgétaire ressortait à 11,5 MMDH selon le ministère des Finances. C’est moins lourd qu’à la même période en 2021 où il s’établissait à 21,7 MMDH. Toutefois, la pression pourrait monter rapidement surtout si la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes perdurent.

Pour financer ce déficit, le Trésor se retrouve dans une situation moins aisée que par le passé et les besoins seront encore colossaux cette année. En 2021, il a privilégié les levées sur le marché domestique en raison des conditions de financement historiquement bas alors qu’il avait été plus actif sur les marchés extérieurs en 2020.

Aujourd’hui, le contexte est tendu sur les deux marchés. La correction haussière des taux d’intérêt et des spreads des crédits des pays émergents réduisent les opportunités de sortie sur le marché financier international. Or, le Trésor a prévu un recours au financement extérieur pour un montant de 40 MMDH. «La réalisation de ce programme sera difficile mais, pas irréalisable», estime Ahmed Zhani, directeur de la recherche à CDG Capital au cours d’une conférence organisée par la Bourse de Casablanca.

L’essentiel des financements extérieurs est mobilisé auprès des bailleurs bilatéraux et multilatéraux. Par ailleurs, «la structure du portefeuille, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé ces dernières années pour réduire le risque de taux et de change, va limiter l’exposition à la hausse des taux d’intérêt à l’international», assure un responsable au ministère des Finances. Mais, cette année, le Trésor doit, notamment, refinancer l’emprunt inaugural de 1 MMDH sur le marché dollar.

D’une certaine manière, il subit une certaine pression pour réussir son programme de mobilisation de ressources externes. Les craintes liées à une inflation durablement forte et à un dérapage du déficit budgétaire alimentent les tensions haussières sur les taux domestiques depuis le début de l’année.

La concrétisation du programme de financement extérieur ou la réalisation des financements innovants seraient de nature à atténuer ces anticipations. Dans son scénario central, CDG Capital Insight prévoit une stabilité de la partie courte de la courbe et une hausse supplémentaire des segments moyen et long termes.

Cela dit, les conditions de financement resteraient globalement favorables, le Trésor ayant enregistré une baisse de plus de 100 points de base des taux d’intérêt au cours des dernières années.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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