Sécurité hydrique L’eau, un domaine d’adaptation par excellence
Les pays africains plaident pour la nécessité de considérer davantage l’eau comme une priorité dans les discussions sur l’adaptation lors de la COP22 de Marrakech.
Les pays africains se mobilisent pour défendre la cause de l’accès à l’eau pour tous en Afrique et préserver la sécurité hydrique. En témoigne l’appel de Rabat à l’issue de la Table ronde ministérielle «L’eau en Afrique : pour une justice climatique» tenue à Rabat en juillet 2016. Les pays africains attirent l’attention sur le fait que, globalement, l’Afrique est très en dessous des moyennes mondiales pour la majorité des indicateurs liés à l’accès à l’eau et au service de l’assainissement, ainsi que ceux liés à la sécurité alimentaire. Ils appellent la communauté internationale à oeuvrer pour l’intégration des agendas de l’eau et du climat, pour des sociétés résilientes et des écosystèmes protégés, aussi bien pour répondre aux besoins de l’adaptation aux changements climatiques que pour atteindre les objectifs du développement durable en Afrique.
En effet, l’eau est un domaine d’adaptation et de résilience par excellence. Il faut dire que pendant de longues années, les enjeux liés à l’eau n’étaient pas inscrites à l’ordre du jour des négociations pour les changements climatiques. Aujourd’hui plus que jamais, il s’avère on ne peut plus nécessaire de considérer davantage l’eau comme une priorité dans les discussions sur l’adaptation, et de mettre les politiques d’adaptation au même niveau que celles de l’atténuation lors de la COP 22 de Marrakech. L’idée est de fédérer et poursuivre les initiatives liées à l’eau lancées lors de la COP 21 et accorder à l’eau une place privilégiée dans les mécanismes de financement mis en place pour faire face aux changements climatiques.
Les responsables africains plaident pour la création d’un momentum politique, le lancement d’un appel à l’action en faveur de l’eau et l’adoption d’un plan d’action prioritaire pour l’eau en Afrique. Ils prônent la mise en place des mécanismes de suivi des engagements pris dans le domaine de l’eau et du changement climatique. Ils souligent la nécessité d’ouvrir davantage les fonds climat (Fonds d’Adaptation, Fonds Vert) à des projets au niveau du continent Africain pour une meilleure gestion des ressources en eau et de soutenir le développement des projets d’infrastructures. L’amélioration des connaissances de la ressource et des impacts du changement climatique, le renforcement des capacités, la gouvernance, le suivi et l’évaluation des politiques ne sont pas en reste. Les pays africains appellent à lier l’atteinte des Objectifs de Développement Durable aux actions de résilience aux changements climatiques et adopter un plan d’action prioritaire pour la réalisation des Objectifs du Développement Durable en Afrique. Il est également nécessaire de mobiliser les financements nécessaires pour soutenir l’Afrique dans l’élaboration de contributions efficaces en matière d’adaptation, notamment dans le domaine de l’eau et mettre en œuvre les mesures envisagées dans le cadre de ces contributions.
