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Sebta. Les touristes marocains galèrent à la frontière

Le patronat sebti a pointé du doigt le traitement infligé aux touristes marocains au passage frontalier. Pour les opérateurs, cela risque de faire fuir cette clientèle prisée par les commerçants de l’enclave espagnole.

Le patronat sebti dénonce le mauvais traitement infligé aux touristes marocains aux frontières et le fait savoir. Dans une nouvelle sortie, la Confédération des entrepreneurs de Sebta rejoint les multiples protestataires élevant la voix contre les mauvaises conditions d’accès à l’enclave touchant les touristes marocains et travailleurs s’affairant dans le transport des fardeaux. «La ligne qui sépare le Maroc de Sebta est devenue le théâtre de décisions incongrues et d’un fondement douteux», a protesté l’organisation entrepreneuriale sebtie qui estime que traverser la frontière est devenue une mission impossible et à haut risque.

De ce fait, le patronat affirme que, depuis 2017, des visiteurs marocains assidus se voient interdire le passage pour des critères non justifiés. «Des clients qui ont aidé et contribué à la variété commerciale, à la création d’emplois et de la richesse dont nous jouissons aujourd’hui», s’est lamenté l’organisation entrepreneuriale. Celle-ci a ajouté que cette «interdiction injustifiée s’est intensifiée durant les derniers mois et concerne non seulement les riverains de Tétouan mais aussi les visiteurs marocains munis d’un visa».

Dans ce contexte, le patronat sebti a appuyé la «casserolade» prévue le 8 novembre à l’initiative des collectifs dits affectés par la suspension du commerce transfrontalier et la mauvaise gestion de la frontière, un problème placé au centre des préoccupations des Sebtis de tout bord. Lundi, la délégation du gouvernement a annoncé le report de la reprise des activités liées au commerce transfrontalier.

Selon le communiqué de cette autorité, la décision dépend à présent des autorités marocaines. Celles-ci n’ont pas bouclé les travaux d’ajustements des zones avoisinantes au passage frontalier. Les autorités de Sebta ont souligné qu’une nouvelle mesure visant à garantir la sécurité des porteurs est en cours d’étude entre les deux parties. Il s’agirait de revoir les horaires d’accès des porteurs en décalant l’heure d’ouverture. De la sorte, l’activité sera autorisée durant la tranche horaire allant de 12h à 20 heures. L’objectif est d’empêcher que les travailleurs passent la nuit à la belle étoile afin d’être parmi les premiers à accéder à l’enclave et de facto prévenir des morts tragiques comme celle de la femme ayant glissé du haut de la colline. Cependant, cette proposition a peu de chance d’aboutir. Si cette tranche horaire correspond au mode de vie espagnol dont plusieurs commerces ne ferment que vers 21 ou 22 heures, elle est tout à fait à l’opposé du rythme de la journée marocaine.

De même et pour compenser ces arrêts techniques, les autorités de Sebta ont proposé que le gel de l’activité prévu durant les vacances de fin d’année soit réduit. La suspension de l’activité n’aura lieu que les jours fériés, à savoir le jour de Noël, le nouvel an et le jour de l’Épiphanie, respectivement, le 25, le 1er janvier et le 6 janvier. En mettant en place cette longue période d’arrêt, le but des autorités espagnoles est de favoriser l’arrivée des touristes marocains durant cette période. La nouvelle proposition devrait compter sur le feu vert des autorités marocaines également. 



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