SAMIR. Un front commun pour sauver la raffinerie
Une coalition d’organisations politiques et syndicales aspirent à sauver la raffinerie en déplaçant le dossier du terrain judiciaire à celui de l’action politique. Les détails.
Le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (Front) se mobilise en cette rentrée politique. Les représentants de cette coalition d’organisations politiques et associations ainsi que des personnalités de la société civile ont rencontré des groupes parlementaires dans les deux chambres du Parlement en vue de les mobiliser pour «sauver la raffinerie de la SAMIR». Le 1er octobre, le Front a rencontré le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Nabil Benabdallah, au siège social du parti. Le lendemain, le Front a enchaîné avec une rencontre avec le président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des conseillers, Nabil Chikhi. Le même jour, les représentants de cette coalition, née en juillet dernier, se sont entretenus avec le président du groupe parlementaire de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à la Chambre des conseillers, Abdelilah Hifdi.
Le plaidoyer du Front
«Ces réunions ont permis aux intervenants d’affirmer leur adhésion à la démarche du front et d’annoncer leur prédisposition à participer à toutes initiatives et actions de plaidoyer susceptibles de contribuer à sauvegarder la raffinerie marocaine de pétrole, à protéger les acquis du Maroc et des Marocains liés à cette industrie et à réduire l’ampleur des dommages causés par la fin de ce symbole national», annonce le Front dans un communiqué. Cette coalition a été représentée par Houcine El Yamani, son coordinateur et SG du syndicat CDT de la SAMIR et Mohamed Benmoussa, économiste et membre du Front. Une réunion avec la Secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, doit se tenir, à cet effet, le samedi 6 octobre 2018 au siège de ce parti à Casablanca. Ce début de mobilisation demeure un premier pas pour le Front qui espère l’adhésion de nouvelles organisations à sa démarche.
«Le Front attend d’autres entités et institutions concernées pour examiner les voies de coopération dans ce dossier qui concerne au premier chef tous les Marocains soucieux de garantir la sécurité énergétique de la nation et de limiter la hausse des prix des hydrocarbures», souhaite le Front.
Pour rappel, la raffinerie est à l’arrêt depuis août 2015 et sa mise en liquidation judiciaire a été actée en mars 2016. Depuis, la SAMIR s’est transformée en un long feuilleton judiciaire. Un procès en appelle un autre dans ce dossier complexe. En plus de la procédure de liquidation judiciaire en cours de traitement par le Tribunal de commerce de Casablanca, deux autres procédures sont ouvertes en lien avec ce dossier. La première concerne les dirigeants de la SAMIR poursuivit par le syndic et le Tribunal de commerce. La deuxième procédure se déroule au niveau international visant le gouvernement marocain et lancée par l’actionnaire majoritaire Mohamed Hussein Al Amoudi près du CIRDI, tribunal de la Banque mondiale. À ces multiples procès s’est ajoutée une requête en cours par la Douane près le Tribunal de première instance de Mohammédia visant l’ex-DG de la SAMIR, Jamal Ba Amer.