Éco-Business

Saida Fikri : “Il existe véritablement un lien entre bien-être et performance”

Saida Fikri
Chief happiness officer, Comdata

Au regard de l’évolution des générations et de leur attentes, à travers le déploiement accéléré du télétravail en raison du Covid, et au vu de l’avènement des critères Environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), le métier de Chief Happiness Officer s’est inscrit au fil du temps comme une fonction clé des entreprises.

Comment le métier de Chief Happiness Officer (CHO) a pris de l’ampleur ces dernières années ? 

Très décrié à ses débuts, et limité seulement aux startups, le métier de «CHO» est de plus en plus intégré dans les pratiques RH des grands groupes et entreprises. L’évolution du métier de “CHO” est très liée à l’évolution de la fonction des Ressources humaines.

En effet, depuis son émergence, la “RH” n’a cessé de connaître des évolutions. Et l’arrivée de nouveaux enjeux comme le digital, la QVT (qualité de vie au travail), l’ouverture vers d’autres skills (les softs, et mad skills) n’a fait que donner plus d’importance et de légitimité à la fonction de responsable du bonheur.

Aujourd’hui, nous sommes loin de l’image qui pouvait être associée à la fonction et qui se limitait à l’installation de babyfoots et qui, parfois, prenait des allures de coup de pub, la tendance de cette quête bienveillante du bonheur ne s’est pas dissipée. Au contraire, elle fait aujourd’hui de l’ombre au «happy washing».

Pouvez-vous nous expliquer son importance au sein de Comdata ?

Chez Comdata, et depuis 2016 (date de création du poste), la fonction de CHO a gagné en maturité et s’est fortement ancrée dans sa stratégie et politique RH qui met l’humain au cœur des préoccupations. La crise Covid nous a démontré l’importance de la fonction de CHO et de son rôle crucial pour la qualité de vie au travail.

Avec le basculement en télétravail, la prévention de l’isolement et des risques psychosociaux, et autres besoins nouveaux ou déjà existants, le métier a gagné en maturité et légitimité. Cela a également entraîné une mutation du métier qui se veut plus innovant et plus axé expérience collaborateur : avec plus de responsabilités et de missions au sein de la direction capital humain et innovation sociale.

En quoi contribue le métier de CHO à la croissance de l’entreprise ?

De nombreuses études tendent à prouver qu’il existe un lien entre bien-être et croissance/performance et que promouvoir le bien-être dans les organisations assure leur rentabilité et leur pérennité. Pour moi, le métier de CHO peut être contributeur à performance globale dans une entreprise: il permet en effet d’avoir un impact sur la performance financière, économique, sociale et sociétale de l’organisation.

Il est à noter également qu’il existe un lien très étroit entre la performance financière et la performance sociale. Malgré la contradiction, à première vue, elles sont très liées. En effet, de mauvaises conditions de travail entraînent une insatisfaction des collaborateurs et une dégradation du climat social dont les conséquences ont un coût financier : turn-over, absentéisme, démissions…

Quelle est la relation de ce métier avec l’avènement des critères ESG?
En général, et selon les valeurs et la vision de chaque entreprise, la RSE peut recouvrir de nombreux aspects : éthique, citoyenneté, développement durable, ancrage territorial, santé…

Le point commun les liant au métier de CHO est la bienveillance dans les pratiques et la prise de conscience de la responsabilité qui est incombée à l’entreprise : préserver un équilibre entre ses clients, ses collaborateurs, fournisseurs et toute autre partie prenante dans le but de contribuer positivement à la société dans laquelle nous évoluons. L’humain, étant le noyau, se trouve encore une fois au centre des préoccupations

Parlez-nous de votre expérience au sein de comdata ?
Cela fait dix ans que je suis chez Comdata. J’ai pu évoluer et construire ma carrière grâce aux dispositifs organisationnels qui permettent et offrent une évolution au sein du groupe.

De la communication aux Ressources humaines, j’occupe aujourd’hui le poste de responsable du bonheur et de l’innovation sociale : un poste que j’affectionne particulièrement car il reflète un certain pragmatisme de la stratégie de l’entreprise dans laquelle je travaille. La passion envers mon métier s’est vue grandir en même temps que la conviction de Comdata quant à l’importance du bien-être et du bonheur au travail.

Je bénéficie aujourd’hui de moyens humains et financiers me permettant d’atteindre des objectifs qui se mesurent concrètement en termes de satisfaction des collaborateurs. Ma contribution se voit reconnue par l’obtention de certifications telles que le label de responsabilité sociale des entreprises et le prix “Best place to work” qui, pour moi, est une reconnaissance ultime.

Les cinq contributions du chief happiness officer au sein de l’entreprise :

• Développer les liens au sein du collectif de travail
• Assurer la prévention des risques liés à l’isolement des salariés à distance
• Faciliter l’intégration de nouveaux collaborateurs
• Garantir l’équilibre entre vies professionnelle et personnelle
• Développer la motivation et les opportunités d’épanouissement de chacun

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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