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Risque-pays : Le Maroc résiste aux chocs régionaux

Le nouveau panorama risque-pays de Coface maintient inchangé l’évaluation du Maroc. Un diagnostic qui intervient au moment où l’expert français de l’assurance-crédit met en garde contre l’effet boule de neige du Brexit et des fluctuations sur les prix du pétrole.

L’expert français de l’assurance-crédit Coface vient de procéder à une révision de ses évaluations risque-pays pour plusieurs pays, notamment le Royaume-Uni, le Nigéria et la Mongolie. Le Maroc a maintenu sa position dans la catégorie A4, soit un niveau de risque «convenable» selon le barème de Coface. Dans un environnement régional marqué par de nombreuses instabilités et des risques politiques importants, la stabilité du royaume envoie un signal fort aux investisseurs et opérateurs étrangers.

Effets collatéraux
Dans son environnement régional, le royaume est en effet le seul pays à ne pas avoir été dégradé au cours de ces cinq dernières années. L’évaluation pays de Coface mesure le risque de défaut moyen des entreprises d’un pays. Cette évaluation résulte d’une combinaison des perspectives économiques et politiques du pays, du climat des affaires et de l’expérience de paiement enregistrée par Coface. Pour Coface, les principaux points noirs de l’économie marocaine demeurent la dépendance agricole et la vulnérabilité vis-à-vis de la conjoncture européenne. La situation incertaine en Europe à cause du Brexit est, en effet, porteuse à la fois de défis et d’opportunités.

La décision de sortie du Royaume-Uni de l’UE engendre une incertitude encore plus forte sur les prévisions. «Elle pèsera négativement sur la confiance des agents privés, et pas uniquement britanniques, même si l’impact final dépendra bien évidemment des modalités de l’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne», note Coface dans son dernier panorama du risque-pays pour le mois d’octobre. Selon l’assureur français, le Brexit aura un impact négatif sur l’activité avec un taux de croissance qui n’atteindrait plus que 0,9% l’an prochain. Le manque de détails sur les modalités de sortie induirait de l’incertitude qui incite les consommateurs et des investisseurs à reporter leurs décisions, ce qui pèse sur l’activité.

Par ailleurs, les autorités craignent l’impact du Brexit sur l’activité comme en atteste la baisse du taux directeur de la Banque d’Angleterre (BoE) à 0,25% en août, pour la première fois depuis 2009 et le renforcement de la politique de quantitative easing. Des mesures de relance sont attendues d’ici la fin de l’année. Selon l’assureur français, les résultats de l’économie marocaine en 2016 devraient être moindres en raison d’une campagne agricole en baisse. La croissance non agricole devrait être attribuable au raffermissement des secteurs des télécommunications et des services de santé ainsi que de la consolidation des performances du secteur automobile et BTP. Du côté de la demande, la consommation des ménages poursuivrait son rôle de moteur de l’activité domestique. L’investissement, dont la contribution à la croissance a été positive en 2015, s’accroîtrait légèrement en 2016.  


Les émergents dans la tourmente

Le dernier panorama de Coface met également en avant la situation inquiétante chez certains émergents en perte de vitesse. Parmi eux, de nouveaux partenaires du Maroc avec lesquels le royaume vient de signer des partenariats stratégiques y inclus des accords commerciaux et d’investissement. C’est le cas de la Russie qui semble également avoir atteint un point bas dans un contexte de stabilité du prix du pétrole depuis ces six derniers mois et partant du rouble. C’est le cas également du Brésil qui, bien que démontrant des signes de progrès, demeure englué dans une situation économique encore difficile.

En effet, l’activité ralentit toujours, avec -0,6% au 2e trimestre (après -0,4% au premier trimestre), mais à des rythmes bien inférieurs à ceux de l’an dernier (-1,5% en moyenne par trimestre). En Turquie, en plus de la répétition d’attentats, la tentative de coup d’État a provoqué une purge et un recul important des entrées touristiques affecté par cet accroissement de l’insécurité. En Asie, du côté de la Chine, la situation économique s’est stabilisée au 1er semestre (+6,7% de croissance) mais les déséquilibres ne se corrigent toujours pas, notamment au vu de la poursuite de la croissance du crédit.

Dans ce contexte, le dernier rapport de la BRI de septembre dernier confirme les craintes concernant la situation bancaire : le rapport met en évidence la surchauffe financière du pays avec un «credit to GDP gap» qui s’établit à 30,1 soit un niveau de risque très élevé (le plus élevé des 23 pays étudiés), un niveau de 10 signalant qu’une crise bancaire est probable ces 3 prochaines années. En Inde, la situation reste également délicate et à surveiller même si le dernier rapport de la BRI ne met pas en évidence un risque élevé. La réforme bancaire est positive et devrait assainir les bilans.



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